Cette décision a été annoncée, ce mercredi 9 février 2022, par le Cadre des partis pour une transition réussie, qui rassemble plusieurs dizaines de mouvements politiques, dont certains poids lourds. Alors que la fin de la période initialement prévue pour la transition approche, et que le Mali est engagé dans un bras de fer avec la Cédéao sur le sujet, ces partis se sont réunis en séminaire. Ils ont fait également d’autres propositions pour sortir le Mali de la crise actuelle. Le 25 mars prochain, cela fera tout juste dix-huit mois que le premier président de transition, Bah N’Daw, a prêté serment. Dix-huit mois, c’était la durée initialement fixée par la Charte de transition avant le retour à l’ordre constitutionnel. Le Cadre propose donc, à compter de cette date, de ne plus reconnaître les actuelles autorités. Selon un chef de parti ayant pris part aux travaux, certains membres -les plus radicaux du Cadre- proposent carrément un gouvernement parallèle, d’autres exhortent à davantage de mesure pour ne pas se mettre hors-jeu. Aucune décision n’a été prise, à l’issue de l’atelier, par la direction du Cadre. RFI
La visite d’Ursula von der Leyen au Sénégal a lieu alors même que le président sénégalais Macky Sall vient de prendre la présidence de l’Union africaine pour un an. Les deux dirigeants qui doivent se rencontrer ce jeudi (10 février) devraient aborder les grandes lignes du sommet UE-UA qui se tiendra la semaine prochaine. Un sommet où non seulement le Mali, mais aussi les deux autres Etats de la région dirigés par des militaires putschistes, la Guinée et le Burkina Faso, ne seront pas présents. Tous ayant été suspendus par l’Union africaine. Les questions de la stabilité politique, de la présence des armées européennes dans le Sahel et de celle du groupe paramilitaire russe Wagner devraient donc être au cœur des discussions. Par ailleurs, il y a les enjeux économiques qu’il ne faut pas oublier : l’objectif est de « lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique‑Europe en tenant compte des défis tels que le changement climatique et la crise sanitaire actuelle », affirme-t-on au Conseil européen. Des investissements devraient donc être annoncés lors de la rencontre. Ceci alors que l’UE reste le premier partenaire multilatéral du continent avec des échanges commerciaux qui ont augmenté de 20 % pour atteindre plus de 200 milliards entre 2016 et 2020. Européens et Africains souhaitent par ailleurs renforcer leur partenariat dans la lutte contre la Covid-19 et contre le changement climatique. DW
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé jeudi à Dakar que l’Europe comptait mobiliser plus de 150 milliards d’euros d’investissements en Afrique dans les prochaines années. « Aujourd’hui, je suis fière d’annoncer plus de 150 milliards d’euros par le programme Afrique-Europe; c’est le tout premier plan régional sous Global Gateway », a-t-elle dit devant la presse, en référence à l’initiative européenne lancée en décembre et visant à mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros de fonds publics et privés d’ici à 2027 dans des projets d’infrastructures à travers le monde. … Global Gateway est perçue comme une riposte aux « Nouvelles routes de la soie » tracées par la Chine. En Afrique aussi, la Chine étend rapidement sa présence économique et politique. La visite de Mme von der Leyen précède de quelques jours le sommet Union européenne-Union africaine des 17 et 18 février à Bruxelles. « Les investissements seront au coeur des discussions » de ce sommet, a souligné Mme von der Leyen. « Dans ce domaine, l’Europe est le partenaire le plus fiable pour l’Afrique et de loin le plus important », a-t-elle ajouté. AFP
L’Ouganda est condamné à verser 325 millions de dollars à la République démocratique du Congo pour son rôle dans le conflit qui y sévit. La Cour internationale de justice (CIJ) juge que l’Ouganda a violé les normes internationales en tant que force d’occupation entre 1998 et 2003. Les juges estiment que l’Ouganda est responsable de la mort de 10 à 15 000 personnes dans la région orientale de l’Ituri. Les troupes ougandaises sont également accusées d’avoir pillé de l’or, des diamants et du bois. La République démocratique du Congo ont exigé 11 milliards de dollars, mais les juges ont rejeté plusieurs parties de la plainte et décidé d’un montant bien inférieur. La CIJ ordonne à l’Ouganda de payer cinq versements annuels de 65 millions de dollars entre 2022 et 2026, le premier versement étant dû en septembre. L’Ouganda avait fait valoir que les milliards demandés par la RD Congo détruiraient son économie. Le tribunal souligne que sa décision serait « dans la limite de la capacité de paiement de l’Ouganda ». BBC
L’écrivain Kakwenza Rukirabashaija, dont le procès pour insulte au président Yoweri Museveni et à son fils est prévu en mars, a fui l’Ouganda, où il s’estime menacé, et s’en est pris vertement à la justice de son pays. « Il a quitté l’Ouganda », a déclaré à l’AFP l’avocat Eron Kiiza à propos de M. Rukirabashaija, 33 ans. « Il m’a dit qu’il était au Rwanda » puis allait « en Europe », a-t-il ajouté, évoquant l’Allemagne. Sur Twitter, le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni et l’une des cibles de l’écrivain critique du pouvoir, a toutefois affirmé que ce dernier n’était pas au Rwanda. Les relations entre Kampala et Kigali, longtemps tendues, se sont récemment réchauffées, avec notamment la réouverture de la frontière entre les deux pays. A l’étranger, M. Rukirabashaija souhaite, selon son avocat, faire soigner les blessures héritées de sa détention récente, au cours de laquelle il dit avoir été torturé. « Il craint d’être empoisonné », notamment après avoir reçu « des injections de substances inconnues pendant sa détention ». Arrêté le 28 décembre, Kakwenza Rukirabashaija a été inculpé le 11 janvier de « communication offensante » envers M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, et envers le général Kainerugaba. Dans une série de publications sur Twitter, il avait notamment qualifié d’« obèse » et de « rouspéteur » ce dernier, que beaucoup voient comme le successeur de son père, âgé de 77 ans. Le Monde avec AFP
Le général Abel Kandiho avait été nommé fin janvier envoyé spécial au Soudan pour les affaires de sécurité, après avoir été pendant plusieurs années chef des services de renseignement de l’armée ougandaise. Le général Kandiho a été « nommé chef d’etat-major de la police nationale », a indiqué le porte-parole de l’armée ougandaise, le lieutenant-colonel Ronald Kakurungu dans un communiqué. Dans ses fonctions de chef du renseignement militaire, le général Kandiho avait dû faire face à de multiples accusations de violations des droits de l’homme. Le Trésor américain l’a inscrit en décembre sur sa liste noire et a gelé ses avoirs aux Etats-Unis. Selon l’analyste ougandais Charles Rwomushana, la nomination de Kandiho illustre la volonté du président Museveni de garder « la haute main sur la police ». AFP
Nouvelle salve d’arrestations au Soudan, visant des représentants de partis politiques qui ont été écartés du pouvoir par le coup d’État mené par le général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre dernier. Il s’agit des dernières interpellations en date après de nombreuses arrestations de militants, journalistes, avocats et manifestants qui militent pour un pouvoir civil. Ces membres de la coalition des Forces pour la liberté et le changement avaient déjà été arrêtés au moment du putsch, puis relâchés sous la pression internationale. Depuis le mois de janvier, ils avaient accepté de participer à la médiation proposée par les Nations unies pour tenter de sortir le pays de cette crise politique majeure. Khalid Omar Yousif, ancien ministre du gouvernement civil, participait à une réunion au siège de son parti politique, le Congrès soudanais, lorsque des membres des services de sécurité, habillés en civil, ont fait irruption dans la pièce et l’ont embarqué sur-le-champ. … Ces arrestations de figures politiques interviennent dans un contexte de répression féroce. Outre la répression violente des manifestations hebdomadaires, le pouvoir multiplie les arrestations. Mercredi, les forces de l’ordre et les services de renseignement ont effectué un raid dans le quartier général d’un comité de résistance au sud de Khartoum. Plus d’une centaine de militants sont détenus à la prison de Soba, la plupart sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. RFI
Au tout dernier jour d’un voyage de cinq jours en Éthiopie, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a déclaré que la nation d’Afrique de l’Est est dans « une bien meilleure position » pour résoudre le conflit qui a éclaté il y a 15 mois dans le Tigré. « Il y a beaucoup plus de conversations, de dialogues et de discussions autour du dialogue national lui-même et du chemin vers la paix », a déclaré Mme Mohammed aux journalistes participant à une conférence de presse à l’aéroport, alors qu’elle quittait la capitale Addis-Abeba. Soulignant l’appel du Secrétaire général pour une cessation des hostilités et pour un chemin vers la paix, elle a noté que « les discussions se poursuivent et il existe certainement moins d’hostilités qu’il y a quelques mois ». ONU Info
Sans condamner explicitement le coup d’État militaire du 24 janvier, les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont approuvé mercredi une déclaration commune exprimant leur préoccupation face à la situation au Burkina Faso. Le texte rédigé par le Ghana réclame aussi la libération du président renversé Roch Marc Christian Kaboré. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est déclaré mercredi 9 février « gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier », dans une déclaration adoptée à l’unanimité qui n’utilise pas les termes de coup d’État militaire et n’exprime pas de condamnation. Dans ce texte approuvé après de difficiles négociations, notamment avec la Russie, selon des diplomates, les 15 membres du Conseil de sécurité disent « prendre note » de la suspension du Burkina Faso de l’Union africaine et de la Cédéao « jusqu’au rétablissement rapide et effectif de l’ordre constitutionnel par les autorités militaires ». Une précédente version de la déclaration, obtenue par l’AFP, réclamait à la junte « de faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel », mais cette requête a été écartée du texte par Moscou lors des négociations, selon une source diplomatique requérant l’anonymat. France24 avec AFP
L’assaut, qui a fait au moins six morts, dont cinq rangers et un soldat béninois, n’a pas été revendiquée. La piste terroriste est à craindre, dans un contexte de dégradation de la situation sécuritaire dans cette région frontalière avec le Niger et le Burkina Faso. Une équipe de rangers béninois a été prise en embuscade, mardi 8 février, alors qu’elle était en patrouille dans le parc national du W, qui se situe à proximité de la frontière avec le Burkina Faso et le Niger. Le bilan provisoire fait état de six morts, dont cinq rangers et un soldat béninois, et d’une dizaine de blessés, a fait savoir African Parks, l’ONG à laquelle le gouvernement béninois a confié la gestion – et une partie de la sécurisation – du parc de la Pendjari et du parc du W, en mai 2017. « Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement pour intensifier la sécurité dans la région », a insisté l’organisation. Le gouvernement n’a, pour l’heure, pas communiqué sur cette attaque. Cette dernière n’a pas été revendiquée, mais elle intervient alors que la crainte d’une propagation vers le sud du risque jihadiste qui sévit dans le Sahel se fait sans cesse plus prégnante. Entre le 30 novembre 2021 et le 6 janvier, le Bénin a essuyé pas moins de trois attaques jihadistes meurtrières ciblant l’armée dans cette région du nord du pays. Depuis 2019, après le meurtre d’un guide béninois et l’enlèvement de deux touristes français – libérés quelques mois plus tard lors d’une opération militaire au Burkina Faso – la situation sécuritaire dans cette région frontalière s’est fortement dégradée. Jeune Afrique
Alors que le Premier ministre Félix Moloua a pris ses fonctions mercredi 9 février, tous les ministres du gouvernement sont tous reconduits. Le chef du gouvernement occupe également la fonction de ministre d’État au Plan et à l’Économie. Disposera-t-il d’une plus grande marge de manœuvre que son prédécesseur démissionnaire pour relever les défis qu’affronte le pays ? À Bangui, nombreux sont ceux qui en doutent et misent plutôt sur la continuité. Très familier des bailleurs de fonds, rassurés par son profil de technocrate, Félix Moloua ne devrait pas avoir de mal à obtenir les décaissements escomptés face aux défis économiques. Quant aux tensions politiques au sein du parti au pouvoir, ce membre fondateur du MCU ne fait pas figure de concurrent direct face aux caciques : on le décrit plutôt comme un « exécutant discret ». Peu de bouleversement à prévoir donc avec ce nouveau gouvernement, qui reconduit exactement la même équipe, au moins jusqu’aux résultats du dialogue républicain, estime un observateur. Ce dialogue, censé mettre un terme à la crise et promis de longue date par le chef de l’État, n’a toujours pas débuté. « C’est là que les vraies questions – sécurité et gouvernance – seront abordées », prédit l’opposant Me Nicolas Tiangaye. RFI
Jean-Claude Bukasa vient d’être nommé conseiller sécurité du président en remplacement de son ancien supérieur hiérarchique, arrêté il y a quatre jours. Félix Tshisekedi a choisi un homme issu de son parti pour occuper ce poste ultra sensible. Jusqu’alors numéro deux du Conseil national de sécurité, Jean-Claude Bukasa vient de prendre la suite de son chef. Celui qui était l’adjoint de François Beya en charge de la sécurité extérieure, a été nommé conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité par intérim ce mardi 8 février. Fonction oblige, peu de choses sont connues sur cet homme discret. Mais ce sécurocrate, qui s’est spécialisé dans la cybercriminalité lors d’un séjour au Canada, semble notamment avoir été choisi pour sa loyauté. Il est un militant actif de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du chef de l’État. Durant la campagne présidentielle de 2018, on a pu l’apercevoir aux côtés du candidat Tshisekedi dans certaines provinces. Cette nomination d’un nouveau conseiller spécial du président en matière de sécurité vient confirmer la prolongation de « l’empêchement », selon le terme utilisé par le cabinet de Félix Tshisekedi, de François Beya. Il y a peu encore tout-puissant, le « monsieur sécurité » du président a été arrêté samedi 5 février et fait depuis l’objet d’une enquête de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Jeune Afrique
Le pays a lancé 715 poursuites pour corruption, fraude, détournement de fonds et autres délits financiers. L’Angola a récupéré des actifs d’une valeur de plus de 11 milliards de dollars qui avaient été pillés des coffres de l’État et cachés à l’étranger, a déclaré jeudi le ministre de la Justice, Francisco Queiroz. Les autorités ont lancé 715 poursuites pénales pour corruption, fraude, détournement de fonds et autres délits financiers, a déclaré M. Queiroz, dont les propos ont été relayés par le quotidien gouvernemental Jornal de Angola. Au cours des trois dernières années, le gouvernement a récupéré près de 11,5 milliards de dollars (soit 10,06 milliards d’euros) en espèces et en biens en Angola et dans le monde entier, a-t-il ajouté. Des actifs ont été récupérés en Grande-Bretagne, en Suisse, à Singapour et aux Bermudes, entre autres, a-t-il précisé. « Le montant total saisi et récupéré, dans le pays et à l’étranger, s’élève à 11 486 042 997,22 dollars », a-t-il précisé. Après avoir pris ses fonctions en 2017, le président Joao Lourenço a lancé une campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des actifs qu’il soupçonne d’avoir été détournés sous son prédécesseur, Jose Eduardo dos Santos. AFP/VOA
Dans « L’homme qui arrêta le désert », le géographe Damien Deville relaye la philosophie du célèbre paysan burkinabè, prix Nobel alternatif, qui a consacré sa vie à faire pousser sa propre forêt en milieu aride. Ce fut l’une des dernières promesses tenues par le désormais ex-président Roch Marc Christian Kaboré, renversé le 23 janvier 2022. L’inauguration, en juin 2021, d’un mur qui protège la forêt de 27 hectares de l’octogénaire Yacouba Sawadogo. Toute sa vie, ce paysan et tradipatricien burkinabè a planté des arbres aux portes du désert, dans son village de Gourga, dans la région du Yatenga (Nord). Une existence consacrée à la biodiversité à laquelle Damien Deville rend hommage dans L’homme qui arrêta le désert. Cet anthropologue de la nature et géographe français, dont l’épouse est originaire de Bobo-Dioulasso et qui a obtenu la nationalité burkinabè il y a trois ans, a passé deux semaines auprès de cette célébrité locale et internationale – prix Nobel alternatif 2018 et champion des Nations unies pour l’environnement depuis 2020. Avec un lyrisme assumé, il déclame son admiration pour cet homme. Peut-être parce que le chercheur a aujourd’hui le même âge – 30 ans – que le paysan lorsqu’il a entamé l’œuvre de sa vie. Jeune Afrique