Un déficit de solidarité entre les Etats africains pour combattre le terrorisme : tel a été le regret exprimé par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Il a plaidé pour un continent uni pour faire face à des défis sécuritaires de plus en plus nombreux. Au sujet du « terrorisme, les conflits intercommunautaires et les crises pré et post-électorales », Moussa Faki Mahamat a rappelé la variété des problématiques auxquelles l’Afrique doit faire face. Il a souligné que si l’UA a récemment permis de faire avancer la paix en Centrafrique et au Soudan, de nombreux conflits persistent, comme en Libye et au Soudan du Sud. Tandis que d’autres sont nés, notamment au Mozambique et au Cameroun. C’est pourquoi, le président de la Commission de l’UA a appelé à assortir l’action militaire au combat contre les « causes profondes » des conflits, comme la pauvreté ou l’exclusion. Depuis le début du siècle, le nombre de conflits armés sur le continent a triplé. Certains, comme en Libye, perdurent depuis des années. Lors de la cérémonie d’ouverture du sommet, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a accusé certains membres de la communauté internationale d’aggraver ce conflit et a réitéré la nécessité d’une solution politique. DW
Sept civils ont été tués dans une nouvelle attaque lancée dimanche près de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, et douze corps ont été retrouvés deux jours après une précédente attaque ayant provoqué un déplacement massif des populations, a-t-on appris auprès d’un responsable local et de la police. « Une soixantaine d’ADF (membres du groupe Forces démocratiques alliées) ont tué aujourd’hui (dimanche) à Makeke sept civils, cinq hommes et deux femmes », a déclaré à l’AFP Mapengo Shabani, chef de groupement de Makeke, à 32 kilomètres au nord de Beni dans la province voisine de l’Ituri (nord-est). « L’attaque a eu lieu en plein jour. Ces terroristes ont également pillé cinq boutiques. Jusque-là, on n’a pas enregistré de personnes disparues ». L’attaque a été annoncée à l’AFP par le major Losendjola Morisho, chef de la police de la commune rurale voisine de Mangina, où douze corps ont été retrouvés après une précédente attaque vendredi qui avait fait huit morts et vingt personnes portées disparues. Samedi, après avoir aperçu des ADF roder à 5 km de Mangina, la quasi-totalité des habitants avait quitté la ville pour aller vers Beni (30 km au sud), redoutant l’imminence de nouveaux massacres. AFP
Un policier a été tué et un autre blessé dans l’attaque dimanche matin à l’aube d’un poste de police à Kérémou, à près de 700 km au nord de Cotonou. Le gouvernement ne parle pas d’attaque jihadiste mais d’« agression lâche et odieuse d’une demi-douzaine » de personnes. Les autorités béninoises restent sur une ligne : ce qui s’est passé, n’est pas une attaque terroriste. Et pourtant, dimanche dans la journée, un compte rendu non authentifié et attribué à un fonctionnaire de police qui avait fuité sur les réseaux, parlait d’attaques terroristes. Toute la journée on a eu droit à une série d’informations contradictoires jusqu’à ce premier communiqué officiel lu dimanche soir à la télévision nationale. Le porte-parole de la police béninoise raconte qu’il s’agissait d’un contrôle nocturne qui a déclenché d’abord une altercation avant de finir en drame. Bilan, un policier tué qui a péri dans l’incendie du poste et un autre blessé par balle. Il serait hors de danger. RFI
Un soldat algérien a perdu la vie, dimanche, dans un attentat à la voiture piégée, à la frontière avec le Mali, dans ce qui constitue le premier attentat-suicide aux explosifs en Algérie depuis 2017. Un attentat-suicide à la voiture piégée a fait un mort dans une caserne militaire algérienne, dimanche 9 février, dans la zone frontalière de Timiaouine, près du Mali, a annoncé le ministère algérien de la Défense dans un communiqué. « Un détachement de l’Armée Nationale Populaire (ANP) a été la cible, ce jour à 10 H 50, à Bordj Badji Mokhtar en 6e région militaire, d’un kamikaze à bord d’un véhicule tout terrain piégé », selon le communiqué. « Aussitôt identifié, le militaire chargé du contrôle de l’accès est parvenu à mettre en échec la tentative d’entrée en force du véhicule suspect, cependant le kamikaze a fait exploser son véhicule, causant le décès du militaire en faction », a précisé le texte. L’identité de l’assaillant n’a pas été communiquée. France24
L’ONG Human Rights Watch publie ce lundi un rapport sur la situation au centre du Mali dans lequel elle pointe du doigt les nombreux massacres de civils, et l’impunité dont bénéficie les auteurs de ces violences. Le rapport de 97 pages, intitulé « « Combien de sang doit encore couler ? » : Atrocités commises contre des civils dans le centre du Mali, 2019 », est basé sur les récits de témoins de dizaines d’attaques perpétrées en 2019 par des groupes armés, au cours desquelles au moins 456 civils ont été tués, et des centaines d’autres blessés, selon l’ONG. « À travers la région centrale du Mali, des groupes armés tuent, mutilent et terrorisent des communautés, apparemment sans craindre de devoir rendre des comptes », a déclaré Corinne Dufka, directrice de Human Rights Watch pour l’Afrique de l’Ouest et autrice du rapport. « Le bilan humain en vies détruites s’alourdit à mesure que se répètent les cycles mortels de violence et de vengeance. » Journal du Mali
L’armée malienne entamera d’ici au 10 février au plus tard son déploiement vers Kidal (nord) afin de reprendre le contrôle de cette ville symbole qui échappe de longue date à l’autorité de l’Etat malien, ont convenu les principaux acteurs de l’opération. Une commission technique de sécurité (CTS) réunissant des représentants des forces maliennes, de l’ex-rébellion, de la mission de l’ONU (Minusma) et des différents intervenants étrangers au Mali a décidé jeudi le début de l’opération « au plus tard le 10 février », a-t-elle indiqué dans un communiqué diffusé vendredi. Dans un contexte de grave détérioration sécuritaire au Mali et au Sahel, le retour de l’armée nationale à Kidal, aujourd’hui sous le contrôle d’ex-rebelles, est anticipé comme une affirmation forte d’un rétablissement de l’autorité de l’Etat malien, qui ne s’exerce plus sur de larges pans du territoire. Dans les faits, les forces maliennes entreraient effectivement dans Kidal quelques jours après s’être mises en mouvement, le temps de rallier la ville par la piste à partir de Gao, environ 200 km plus au sud, où se trouvent déjà quelques centaines de soldats affectés à cette mission. AFP
Un haut responsable d’un groupe armé arabe progouvernemental a été tué par balles dimanche dans le nord du Mali, selon de source officielle. Cet assassinat intervient alors que l’armée malienne doit entamer son déploiement dans plusieurs villes du nord qui échappent jusqu’à présent à l’autorité de l’Etat. Yoro Ould Daha, chef d’état-major d’une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), a été abattu près de Tamkoukat (nord) par deux assaillants qui circulaient à moto, a indiqué Moulaye Abdallah Haidara, le secrétaire permament de ce groupe militaire allié du gouvernement de Bamako. Yoro Ould Daha était l’un des acteurs de l’accord de paix conclu en 2015 entre le gouvernement malien et plusieurs groupes rebelles. De vastes zones du territoire malien échappent depuis des années à l’autorité de l’Etat, dont la ville de Kidal (nord) actuellement sous le contrôle d’ex-rebelles séparatistes touareg qui se sont soulevés contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix à Alger en 2015. Par ailleurs, trois gendarmes ont été tués et trois personnes blessées lors de l’attaque dimanche d’un poste militaire dans le centre du Mali. Sahel Intelligence
Toutes les armées de la région sont à ses trousses, les Français aussi, mais le chef de l’État islamique au grand Sahara demeure insaisissable. Portrait du jihadiste le plus recherché de la sous-région. Des guerres, Henri IV a passé sa vie à en mener. Certaines furent gagnées, d’autres perdues. Ce 13 janvier, au château de Pau, où le roi de France vit le jour en 1553, Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel savent que la leur est loin d’être terminée et qu’elle passera par une bataille sans merci contre leur nouvel « ennemi prioritaire », l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Jamais son nom ne sera prononcé ce jour-là, mais dans la salle boisée ornée de tapisseries du Moyen-Âge tous savent qui est visé: Abou Walid al-Sahraoui. À des milliers de kilomètres des cimes enneigées des Pyrénées, voilà plusieurs années que « l’émir », comme l’appellent ses combattants, règne sur la zone des trois frontières aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Pas une semaine ou presque ne passe sans qu’une attaque n’y soit signalée. Comme à Indelimane, au Mali, où 49 soldats ont été tués le 1er novembre 2019. Ou, plus récemment, à Inatès et à Chinégodar, au Niger, où 71 et 89 militaires ont perdu la vie les 10 décembre et 9 janvier. Jeune Afrique
Le principal parti d’opposition ne présentant pas de candidats, le RDPC de Paul Biya est quasiment garanti de rafler la mise aux élections législatives et municipales. Les Camerounais sont appelés à voter, dimanche 9 février, pour des élections législatives et municipales en partie boycottées par l’opposition et qui ne suscitent guère d’enthousiasme dans un pays où près d’un million de personnes ont été déplacées par deux conflits meurtriers. A Yaoundé, la campagne électorale pour ces scrutins reportés à deux reprises depuis 2017 est très discrète : quelques banderoles incitent les passants à aller voter, à peine plus nombreuses que celles exhortant les habitants à ramasser leurs déchets. Au Cameroun, où 75 % de la population a moins de 35 ans et n’a connu qu’un seul président – Paul Biya, au pouvoir depuis trente-sept ans et qui fêtera ses 87 ans le 13 février -, le double scrutin ne déchaîne pas les foules. Le Monde avec AFP
Cinq chefs d’une milice centrafricaine ont été condamnés vendredi à Bangui aux travaux forcés à perpétuité pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’Humanité » pour le massacre de dizaines de civils en 2017, une première dans ce pays ravagé par la guerre civile depuis sept ans. Deux des hommes condamnés par la Cour criminelle de Bangui sont Crépin Wakanam, dit « Pino-Pino », et Kevin Bere Bere, dit « Béré-Béré », les principaux chefs d’un groupe armé anti-balaka –du nom de milices d’auto-défense à majorité chrétienne et animiste–, qui avait perpétré un massacre à Bangassou, dans le sud, contre des civils musulmans le 13 mai 2017. « C’est la première fois qu’une condamnation pour crimes contre l’Humanité est prononcée par un tribunal centrafricain », s’est félicité dans un entretien avec l’AFP le ministre de la Justice Flavien Mbata, ce qu’a confirmé la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH). Le « général Pino-Pino » et le « lieutenant Béré-Béré » étaient à la tête d’une milice anti-balaka qui avait notamment attaqué le 13 mai 2017 le quartier de Tokoyo et une base de l’ONU dans la localité de Bangassou. AFP
Un nouveau report dans la formation d’un gouvernement d’union nationale au Soudan du Sud n’est « ni désirable, ni faisable », a soutenu dimanche soir l’organisation est-africaine Igad, médiatrice dans le conflit sud-soudanais, à l’approche de la date-butoir du 22 février. La formation d’un gouvernement d’union « a été reportée deux fois, en mai et en novembre 2019, et une nouvelle extension n’est ni désirable, ni faisable à ce stade du processus de paix », a indiqué l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) dans un communiqué. Ce communiqué a été publié dans la nuit de dimanche à lundi à l’issue d’une rencontre entre le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le chef rebelle Riek Machar, en présence notamment du président ougandais, Yoweri Museveni, et du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba. Cette rencontre n’a pas permis de trouver d’accord entre MM. Kiir et Machar sur la principale pierre d’achoppement des négociations en vue de la formation du gouvernement d’union, à savoir le nombre d’États régionaux ainsi que le tracé de leurs frontières. AFP
C’est l’un des sujets qui fâchent au sein de l’Union africaine : la situation du Sahara occidental. A chaque sommet, celle-ci s’invite dans les débats, l’UA étant la seule organisation où le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) siègent côte à côte, mais souvent dos à dos. « C’est une vraie cause de blocage de l’organisation ! » Pour un haut responsable de l’UA, ce dossier du Sahara occidental est l’un des sujets de ce sommet et plus largement de l’Union africaine. Un avis que n’a pas hésité à partager le président de la Commission de l’organisation, Moussa Faki Mahamat, devant tous les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Addis-Abeba : « Le conflit du Sahara occidental demeure préoccupant pour le fonctionnement de notre organisation. » « C’est compliqué, confirme un diplomatique marocain, parce que c’est le plus vieux conflit non résolu du continent. » « Nous avons cru être malins, avec l’histoire de la Troïka », ajoute le haut diplomate, « mais elle n’a pas encore réussi à se réunir. » La Troïka, c’est une décision de l’Union africaine qui remonte à l’été 2018 lors du sommet en Mauritanie. Comme souvent lors des rendez-vous de l’organisation, la question du Sahara occidental refait surface. RFI
Le constat du Programme alimentaire mondiale (PAM) est sans appel : en 2020, près de 45 millions de personnes sont menacées par la famine en Afrique australe. Au moment où les chefs d’État du continent sont réunis au sommet de l’Union africaine, en Éthiopie, c’est une urgence qui devrait interpeller. « La situation est extrêmement grave. » La chercheuse à l’Institute for Security Studies (ISS), Liesl Louw-Vandran, ne mâche pas ses mots pour décrire la situation qui prévaut actuellement en Afrique australe. Quasiment tous les pays de la région sont touchés, même si pour certains la situation est encore plus urgente. Selon les chiffres dévoilés par le PAM, le 16 janvier dernier, 45 millions de personnes sont menacées par la famine. Une « crise de la faim » qui atteint des proportions encore jamais vues. Au Zimbabwe, c’est une personne sur deux qui est considérée comme en situation de grave insécurité alimentaire. Les signaux d’alarme sont tirés, les constats sont posés, pourtant la crise humanitaire en Afrique australe est loin d’occuper le haut de l’affiche du 33e sommet de l’Union africaine. RFI
Quel sera le premier pays africain touché par le coronavirus ? A la date du dimanche 9 février, 24 pays ont notifié à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des cas d’infection par le 2019-nCoV importés de Chine mais aucun cas n’a encore été confirmé sur le continent africain. Néanmoins, la Chine étant le premier partenaire commercial de l’Afrique et du fait des nombreuses liaisons aériennes existant entre Pékin et le continent, la préoccupation est grande vis-à-vis d’une possible introduction de ce nouveau coronavirus aisément transmissible. Il apparaît que le risque d’importation du 2019-nCoV est très hétérogène selon les pays et que les plus susceptibles de découvrir sur leur territoire un cas importé ne disposent pas tous de la même capacité à y répondre. Le spectre d’une épidémie dans un pays au système sanitaire en pleine construction est en effet source d’inquiétude forte. Or, selon une modélisation, un groupe de trois Etats se situe dans le trio de tête des pays les plus menacés par une arrivée du virus : l’Egypte, l’Algérie et l’Afrique du Sud. Ils sont suivis d’un second groupe constitué, lui, du Nigeria et de l’Ethiopie. Le Monde