Revue de Presse du 10 avril 2020

Dans le centre du Mali, les combats entre groupes armés s’intensifient
Depuis deux semaines, les affrontements meurtriers se multiplient au centre du Mali. D’abord entre groupes jihadistes, mais aussi et toujours entre milices armées communautaires. Des combats qui ont fait au moins plusieurs dizaines de victimes civiles. « Combattants jihadistes du Mali, du Sahel, unissons-nous contre l’ennemi commun », a toujours été la devise des groupes islamistes implantés sur le territoire malien. Mais dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, le vent a tourné. Les combattants jihadistes locaux du prédicateur radical Amadou Koufa, lié à al-Qaïda, et ceux de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) s’affrontent depuis plusieurs semaines. … L’une des pommes de discorde entre les deux groupes dans le centre du Mali est liée à la retenue qu’ils font sur les troupeaux de bétails. « L’affaire est simple. Évoquant, selon eux, un principe de l’islam tiré de je ne sais où, ils estiment qu’il leur revient de droit une partie du bétail de chaque citoyen. Certains groupes prennent parfois une vache par troupeau de 40 têtes », explique un autre élu du centre du pays. Les conflits liés à la terre aggravent les différends entre les deux groupes. RFI

L’armée tchadienne annonce avoir tué 1000 combattants de Boko Haram
Le Tchad annonce avoir tué 1000 combattants de la secte islamiste Boko Haram dans une opération dans la zone du Lac Tchad. Le porte-parole de l’armée, le colonel Azem Agouna, indique que 52 soldats tchadiens ont été tués au cours des opérations qui ont duré six jours et qui ont été nommées « La colère de Bohoma ». Le président Idriss Deby a visité le Lac Tchad. Il déclare qu’aucun combattant de Boko Haram n’est encore dans les îles ou Boko Haram se cachait. Il affirme qu’il est regrettable que la Tchad soit laissé seul dans ce combat près du Lac Tchad, une vaste zone où les frontières du Niger, du Nigéria, du Cameroun et du Tchad se retrouvent. L’offensive a été lancée après que des islamistes présumés ont tué le mois dernier près de 100 soldats tchadiens dans une bataille de sept heures sur une île. Il n’y a pas eu de confirmation et Boko Haram n’a pas commenté cette annonce des autorités tchadiennes. BBC

Coronavirus : premiers cas au Soudan du Sud, pays le plus vulnérable du continent
Couvre-feu, arrêt des vols internationaux, fermeture des frontières et des commerces non essentiels… Depuis quelques semaines, le Soudan du Sud vivait déjà au rythme de la pandémie liée au coronavirus, tout en espérant s’en prémunir. Mais dimanche 5 avril, la présence du virus a été confirmée dans ce pays qui émerge à peine de six ans de guerre civile et où plus de la moitié de la population dépend de l’aide humanitaire. … Reste que le Soudan du Sud est le pays le plus vulnérable du continent, selon l’Africa Center for Strategic Studies. La faiblesse de son système de santé, la densité de ses zones urbaines et la présence d’un conflit armé ne plaident pas en sa faveur. Lundi, l’International Rescue Committee (IRC) tirait la sonnette d’alarme, rappelant que moins de la moitié des établissements de santé sont fonctionnels et que parmi ceux qui le sont, beaucoup sont « pauvrement équipés et manquent de personnel ». Le Monde

Coronavirus: le chef de l’ONU exhorte le Conseil de sécurité à se montrer uni face au Covid-19
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté jeudi le Conseil de sécurité à se montrer uni face à la pandémie de Covid-19, soulignant qu’il s’agissait « du combat d’une génération – et la raison d’être des Nations unies elles-mêmes ». « Un signal d’unité et de détermination du Conseil compterait beaucoup dans la période anxiogène actuelle », a-t-il ajouté lors de la première réunion de cette instance consacrée au Covid-19. Cette session, toujours en cours, était censée se dérouler à huis clos mais son discours a été transmis par des missions diplomatiques y assistant. « L’engagement du Conseil de sécurité sera critique pour atténuer les implications sur la paix et la sécurité de la pandémie du Covid-19 », a aussi dit Antonio Guterres aux 15 membres de cette instance, où siège la Belgique, qui n’ont montré que des divisions depuis le début de la crise. « Pour vaincre la pandémie aujourd’hui, nous avons besoin de travailler ensemble » et « cela veut dire renforcer la solidarité », a-t-il insisté. La Libre

Coronavirus au Sahel : les camps de déplacés face au Covid-19
[Vidéo] Dans les camps de déplacés au Sahel, comme au Mali ou au Burkina Faso, des centaines de familles s’agglutinent. Certaines ont fui le centre du Mali en proie aux violences djihadistes. Ces personnes font face au Covid-19 et redoutent l’infection d’un membre de leur famille. TV5Monde

RCA: l’idée de prolonger le mandat de Touadéra en raison du coronavirus fait polémique
Le premier tour de l’élection présidentielle est prévu pour le 27 décembre, mais l’épidémie de coronavirus pose la question de l’organisation des élections dans les temps. Depuis plusieurs jours court à Bangui la rumeur d’une pétition à l’Assemblée nationale afin de prolonger le mandat du président Touadéra. Il ne s’agit pas d’une pétition mais d’une initiative prise par plusieurs députés selon le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. Il faut se préparer à un possible glissement du scrutin, explique Mathurin Dimbélé. … L’opposition est sceptique. « La COD 2020 exprime son inquiétude sur la volonté de Touadéra de tripatouiller la Constitution afin de se maintenir au pouvoir, explique Maître Nicolas Tiangaye, porte-parole de la coalition d’opposition. Il est techniquement impossible sur le plan du droit de prolonger le mandat du président de la République. Voilà pourquoi nous pensons que la question de la prorogation du mandat du président de la République est une question d’une gravité extrême parce quelle va entraîner une instabilité dans le pays. » RFI

Le confinement prolongé de deux semaines en Afrique du Sud
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé jeudi soir le prolongement de deux semaines, jusqu’à fin avril, du confinement de la population afin de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus. « Si nous mettons fin au confinement trop tôt (…), nous risquons une résurgence massive et incontrôlable de la maladie », a prévenu M. Ramaphosa lors d’une intervention télévisée. « Nous risquons d’annuler les gains de ces dernières semaines, dénuant de sens les sacrifices importants que nous avons tous faits », a-t-il poursuivi. « Le conseil national du coronavirus (composé de ministres clés) a décidé de prolonger le confinement national de deux semaines, au-delà des 21 jours initiaux » qui expiraient le 16 avril, a annoncé le chef de l’Etat. VOA

Afrique du Sud: le confinement fait craindre une hausse des violences faites aux femmes
Les violences faites aux femmes sont un phénomène très préoccupant en Afrique du Sud, et avec le confinement, le risque est de voir ces violences augmenter. Le gouvernement a adopté une série de mesures, comme la mise en place d’une permanence téléphonique. Mais les associations de défense des droits des femmes s’inquiètent de la situation dans les foyers, où de nombreuses victimes sont enfermées avec leurs bourreaux. Dès la première semaine de confinement, les autorités ont reçu 2 300 plaintes pour violences de genres, un chiffre deux fois plus élevé que ce qu’elles enregistrent en moyenne par semaine depuis le début de l’année. RFI

L’Afrique subsaharienne sous la menace d’une récession, selon la banque mondiale
La pandémie de coronavirus pourrait ramener la croissance de l’Afrique subsaharienne de 2,4% à -5,1%, indique la Banque mondiale (BM), dans la dernière édition de son rapport semestriel Africa’s Pulse. « La croissance en Afrique subsaharienne a été touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus’’, affirme la BM ce rapport consacré à la conjoncture économique africaine. Cette situation devrait plonger « la région dans sa première récession depuis plus de vingt-cinq ans’’. « La pandémie de Covid-19 teste les limites des sociétés et des économies du monde entier, et elle risque de porter un coup particulièrement dur aux pays africains’’, avertit Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. « L’analyse chiffre les pertes de production liées à la pandémie de Covid-19 entre 37 et 79 milliards de dollars en 2020, sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs’’, lit-on dans le rapport. APS

Plus de 2600 prisonniers amnistiés au Nigeria
Le président Muhammadu Buhari a ordonné la libération de plus de 2600 prisonniers dans le cadre d’une amnistie. La décision présidentielle intervient à un moment où le Nigeria est frappé de plein fouet par le coronavirus. Les bénéficiaires sont les personnes âgées de 60 ans et plus, les détenus atteints de maladies mentales ou en phase terminale et ceux qui ont été condamnés à une amende n’excédant pas 130 dollars. La grâce ne concerne pas les prisonniers accusés d’infractions pénales, du terrorisme, de kidnapping, du banditisme, d’homicide volontaire et tout autre délit capital. Cette amnistie intervient quelques jours après que les prisonniers d’une ville proche de la capitale Abuja ont protesté contre leur maintien en détention à la suite de la pandémie de coronavirus. BBC

L’arrestation de Vital Kamerhe fait réagir ses partisans
Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président congolais Félix Tshisekedi, a été placé mercredi (08.04) en détention provisoire à Kinshasa. Il est soupçonné d’être lié à un détournement présumé de fonds publics. Quelques heures avant d’être écroué, l’ancien président de l’Assemblée nationale avait été entendu par le parquet dans le cadre d’une enquête sur des soupçons présumés de détournements de fonds alloués aux travaux d’urgence des 100 jours, initiés par le chef de l’Etat l’année dernière. Selon une source proche du parquet de Kinshasa, le principal allié du président Félix Tshisekedi devait en particulier s’expliquer sur la passation des marchés et le décaissement de ces fonds, estimés à 100 millions de dollars américain. DW

RDC : l’armée récupère les deux dernières positions d’une rébellion
Bastions d’une rébellion dénommée Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les villages Djalo et Django dans la province de l’Ituri dans l’est de la RDC désormais sous contrôle de l’armée régulière. C’est la moisson d’une série d’opérations militaires menées par l’armée régulière dans la zone. « Nous avons lancé les opérations depuis 4 h du matin. Les derniers sanctuaires où il y a eu même les obsèques du chef rebelle Ngudjolo, sont passés sous contrôle de l’armée. Il s’agit de la localité de Djalo et Lodjango », s’est félicité le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du secteur opérationnel de l’armée dans la province de l’Ituri. À en croire l’officier, c‘étaient les deux derniers bastions de la CODECO dont le chef Ngudjolo accusé de massacres de dizaines de civils en Ituri a été neuralisé en mars dernier en compagnie de quelque dix de ses lieutenants. La CODECO est un groupe armé pro-lendu. Le Lendu est une ethnie qui se bat régulièrement contre l’ethnie voisine hema pour « le contrôle des terres par », selon un rapport conjoint de la Mission des Nations unies au Congo (MONUSCO) et du bureau des droits de l’homme, publié en janvier. Et d’après ce même rapport, les Hema qui sont les principales victimes de ce conflit. AfricaNews

Au Tchad, l’armée est-elle nationale?
Au lendemain de l’attaque terroriste ayant entrainé la mort d’une centaine de soldats tchadiens, la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) s’est interrogée sur les causes de cette tragédie. Selon la CTDDH « les injustices et les discriminations » au sein de l’armée tchadienne seraient à l’origine de ce manque d’efficacité. A cela s’ajouterait, toujours selon la CTDDH, les nominations de civils proches du chef de l’Etat Idriss à la tête des différents détachements de cette armée et leur promotion au grade de général. Pour beaucoup de Tchadiens, l’armée de leur pays a une architecture clanique avec une pléthore de généraux. Ceux-ci sont souvent nommés non pas pour leur compétence mais en raison de leur proximité avec le président Idriss Déby Itno. DW

Au Burundi, préservé du Covid-19 par « la grâce divine », la vie suit son cours
Au Burundi, longtemps préservé du Covid-19 par « la grâce divine », la découverte des trois premiers cas la semaine dernière n’a eu aucune incidence sur la vie de tous les jours, le pouvoir y voyant plutôt une nouvelle occasion pour « le bon Dieu » de manifester sa « puissance ». … L’optimisme du gouvernement n’est pourtant pas partagé par tous, alors que de nombreux pays de la région ont imposé des restrictions draconiennes pour juguler l’épidémie. … De même, des mesures de confinement avaient été prises pour les personnes entrant dans le pays juste avant la fermeture des frontières. Mercredi, le gouvernement a annoncé que 675 personnes se trouvaient actuellement en quarantaine à travers tout le pays. « Nous avons des preuves montrant que ces sites de confinement sont surpeuplés et insalubres, ce qui augmente le risque de propagation incontrôlée du virus », a toutefois indiqué à l’AFP Lewis Mudge, responsable Afrique centrale pour l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). De nombreux membres de la société civile, diplomates et fonctionnaires de l’ONU font part de leur inquiétude quant à la capacité des autorités à faire face à une épidémie. AFP

Coronavirus en Côte d’Ivoire : à Abidjan, la commune de Yopougon cristallise défiance et rébellion
« Tu peux enlever ton masque, ici il n’y a pas corona ! », lance un client hilare à son camarade. Le maquis de Nicolas* serait-il un îlot immunisé ? Ce jeudi après-midi, ils sont une trentaine à enchaîner les bières ou siroter une carafe de vin rouge. Les uns sur les autres, comme si de rien n’était. Malgré l’annonce de la fermeture de tous les lieux de rassemblement, mi-mars, le petit restaurant est toujours ouvert. Et à Yopougon, immense commune populaire d’Abidjan, il est loin d’être le seul. Trois fois, les policiers ont ordonné à Nicolas de fermer. Trois fois, il s’en est tiré en les soudoyant. 15 euros par bakchich, le prix de la paix provisoire. RTBF

Coronavirus : au Burkina, le lavage des mains au défi de l’accès à l’eau
Chaque jour, le même calvaire. Marcher, pomper, pousser. Pour ravitailler sa famille en eau, Elise Zebango répète ces mêmes gestes. Tanlarghin, son quartier, est situé dans les « non-lotis », des zones d’habitat précaire de la périphérie de Ouagadougou. Ici, pas d’eau courante, ni d’électricité. Pour boire et se laver, cette mère de sept enfants doit s’approvisionner à l’une des rares bornes-fontaines. Jusqu’à trois fois par jour, elle pousse devant elle son chariot surmonté d’un gros baril en acier, son bébé accroché dans le dos. Il est à peine 7 h 30, ce matin-là, et la file devant le robinet est déjà longue. Quelques enfants, mais surtout des femmes, traditionnellement chargées de la corvée d’eau, attendent, leurs jerricans en plastique à leurs pieds. Le Monde

Coronavirus : au Botswana, une bonne partie des dirigeants en quarantaine
Du président de la République, Mokgweetsi Masisi qui sort d’une quarantaine après un voyage en Namibie aux députés en passant par les ministres, c’est quasiment toute l‘équipe dirigeante du Botswana qui a été placée en quarantaine pendant 14 jours. La décision émane du directeur général de la santé publique, Malaki Tshipayaagae. Une décision consécutive au test positif au nouveau coronavirus d’un membre du gouvernement. … Un dernier décompte fait état de 13 cas de COVID-19 dont un mort au Botswana. Ce qui a conduit le président Masisi à demander un état d’urgence de six mois. Mais il doit au préalable obtenir l’approbation du Parlement conformément à la Constitution. AfricaNews

Enquête sur un ministre soupçonné d’avoir violé le confinement au Lesotho
La police du Lesotho a ouvert une enquête sur son ministre, soupçonné d’avoir acheté de l’alcool en violation des règles de confinement pour lutter contre le nouveau coronavirus, a-t-on appris de source policière jeudi. Sur une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, qui n’a pas été authentifiée de façon indépendante, on voit le ministre de la Police Lehlohonolo Moramotse acheter de l’alcool dans la capitale Maseru. « La police enquête sur ces faits. Les investigations sont très avancées », a précisé à l’AFP une source policière qui a requis l’anonymat. VOA

La Corne de l’Afrique face à une nouvelle vague de criquets pèlerins
Alors que le continent se met en ordre de marche pour affronter l’épidémie liée au coronavirus, les pays de la Corne de l’Afrique tentent toujours de maîtriser la plus importante invasion de criquets pèlerins observée depuis des décennies. Jusqu’à présent, le pire a été évité. Les récoltes de céréales de décembre ont été épargnées et les pertes subies au début de l’année n’ont affecté que des productions secondaires. Mais les pays s’apprêtent maintenant à livrer la deuxième bataille pour mettre à l’abri les moissons prévues en juin, alors qu’arrivera à maturité la deuxième génération d’insectes ravageurs, dont la reproduction a été favorisée par des conditions météorologiques (chaleur et pluies abondantes) très favorables. Le Monde