Environnement et sécurité
Selon les projections, parmi toutes les régions du monde et dépit d’avoir le moins contribué aux émissions de carbone, l’Afrique devrait subir sur le court terme les effets les plus importants du réchauffement climatique. Le dérèglement climatique affectera la viabilité des terres arables du continent, ses ressources énergétiques et de ses villes côtières, entrainant une escalade rapide de la pression sur les ressources, alors même que sa population doublera d’ici 2050. Des dizaines de millions de migrants climatiques seront aussi forcés à se déplacer puisque le réchauffement climatique entrainera des tempêtes et des catastrophes météorologiques de plus en plus intenses. Il s’en enchainera une plus grande instabilité et des paysages sécuritaires plus complexes sur le continent. Il suit une sélection de publications du CESA sur les pressions climatiques et leurs implications en matière de sécurité. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Présidentielle au Kenya: dépouillement en cours et appel à la patience
Les opérations de dépouillement ont débuté mardi soir au Kenya où les électeurs se sont déplacés dans le calme pour désigner leur nouveau président, sur fond de flambée du coût de la vie et de frustration à l’égard de l’élite politique. A 22H00 locales (19H00 GMT), soit cinq heures après le scellement des premières urnes, « la majorité des bureaux de vote » étaient fermés, a indiqué la Commission indépendante électorale (IEBC). Seuls restaient ouverts ceux qui avaient dû décaler le début de leurs opérations en raison de problèmes techniques ou de matériel. L’IEBC a annoncé que 56,1% des 22,1 millions d’électeurs avaient voté à 16H00 (13H00 GMT) et, dans la soirée, elle a appelé « les Kényans à la patience ». L' »exercice rigoureux » de comptage et de vérification des transmissions des résultats sera terminé « aussi vite que possible », a assuré l’IEBC qui a jusqu’au 16 août pour annoncer les résultats. Les Kényans ont voté pour désigner le successeur du président Uhuru Kenyatta, en poste depuis 2013 mais empêché constitutionnellement de briguer un troisième mandat. Mais aussi pour élire leurs députés et élus locaux. Les résultats de la présidentielle s’annoncent serrés entre les deux principaux candidats: Raila Odinga, 77 ans, vétéran de l’opposition soutenu par le pouvoir, affronte William Ruto, 55 ans, vice-président qui fait figure de challenger. AFP
Burkina Faso: l’opposition dénonce les violences de milices proches du pouvoir
Les responsables du Front patriotique, un mouvement burkinabè regroupant les partis politiques et des organisations de la société civile, dénoncent la naissance de milice pour menacer les opposants. Ces responsables accusent un membre de l’Assemblée législative de Transition d’être à la tête d’une des milices qui a tenté par la violence de s’opposer à la naissance du Front patriotique. Ils s’en seraient pris physiquement à Alassane Bala Sakandé, ex-président de l’Assemblée nationale. RFI
Burkina Faso: une double attaque à l’engin explosif fait au moins quinze morts
L’état-major des armées burkinabè a annoncé dans un communiqué que quinze soldats ont été tués et un blessé mardi 9 août lors d’une double attaque à l’engin explosif commise par des jihadistes présumés sur l’axe Bourzanga-Djibo, dans la région du Centre-Nord. RFI
Au Mali, les attaques terroristes de plus en plus fréquentes dans le sud du pays
Les attaques jihadistes au Mali ne se limitent plus au nord et au centre. Les autorités maliennes affirment prendre des mesures, mais cette délocalisation des attaques inquiètent. Depuis l’attaque fin juillet du camp militaire de Kati, près de Bamako et cœur du pouvoir de la junte malienne où habite officiellement son chef Assimi Goïta, les jihadistes multiplient les attaques dans le sud du pays. Dernière en date ce dimanche dans la région de Koutiala, où au moins cinq policiers ont été tués par un engin explosif. « C’est inquiétant et il y a plusieurs grilles de lecture, analyse le sociologue malien Mohamed Maïga. Les jihadistes fonctionnent désormais comme de véritables armées avec une stratégie affirmée », explique celui qui enseigne dans une université privée de Bamako. Selon lui, les assaillants utilisent des moyens sophistiqués. Certaines sources citent notamment des drones d’observation. RFI
Le Mali reçoit de nouveaux équipements militaires de Russie
Le Mali a réceptionné, mardi 9 août, de nouveaux équipements militaires livrés par son partenaire russe, a constaté un journaliste de l’AFP mardi à Bamako, et annoncé avoir levé près de 420 millions d’euros sur le marché sous-régional. … Bamako a en outre été sanctionné durant six mois par ses voisins ouest-africains pour ne pas avoir respecté ses engagements électoraux. Ces sanctions économiques et financières, qui ont eu un effet considérable sur l’économie, ont été levées début juillet après la présentation d’un calendrier électoral fixant la prochaine présidentielle à 2024. Mardi, le Mali a annoncé avoir levé pour 277 milliards de francs CFA (quelque 420 millions d’euros) auprès d’investisseurs sur le marché sous-régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le Monde avec AFP
Mali : Abdoulaye Maïga, le porte-flingue de Goïta ?
Contrairement aux autres colonels au pouvoir, le ministre de l’Administration territoriale n’a pas participé aux putschs qui ont secoué le pays. Après avoir longtemps épousé ceux qu’il décrie, il est aujourd’hui la voix des déclarations les plus virulentes et un rouage central de la junte. … Pour certains observateurs, l’ascension d’Abdoulaye Maïga traduirait une volonté, pour le président de la transition Assimi Goïta, de « militariser le système politique », selon une formule empruntée au juriste algérien Madjid Benchikh. « Abdoulaye Maïga a fait monter sa clientèle de gendarmes au sein de l’Administration territoriale, au détriment de profils plus administratifs, passés par exemple par l’ENA. Son cabinet a été recomposé, des généraux ont été placés dans les gouvernorats de régions… », égrène l’analyste cité précédemment et qui a requis l’anonymat. Jeune Afrique
Tchad: Mahamat Idriss Déby revient de Doha avec un accord de paix, critiqué par la société civile
Une mobilisation populaire a été lancée mardi 9 août à l’initiative du Mouvement patriotique du salut, le parti du défunt président Idriss Déby Itno et de la mairie de Ndjamena. Ils voulaient réserver un accueil triomphal au président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, qui rentrait de Doha au Qatar, où il a signé un accord de paix avec une quarantaine de mouvements rebelles en vue de leur participation au dialogue national inclusif prévu pour le 20 août prochain. … La plateforme de la société civile Wakit Tama, elle, critique un accord à minima. Car ce cessez-le-feu arraché au bout de cinq mois de négociations n’a pas été signé par plusieurs des principaux groupes rebelles dont le Fact. Et donc n’écarte pas le risque de nouveau conflit, estime Soumaine Adoum, porte-parole de Wakit Tama. RFI
Entre l’Algérie et la Russie, un partenariat plus solide que jamais
L’opération « Bouclier du désert » aura lieu en novembre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé l’agence de presse russe Tass. Moscou et Alger ont récemment renouvelé leur partenariat stratégique dans plusieurs domaines. Historiquement, les relations entre la Russie et l’Algérie sont basées sur une importante coopération militaire qui ne se dément pas. Ces relations se sont renforcées encore davantage sous la présidence de Vladimir Poutine. La volonté commune de consolider le partenariat stratégique entre Alger et Moscou a été renouvelée avec l’arrivée au pouvoir en 2019 du président Tebboune. Une volonté qui se concrétise jour après jour sur le terrain. L’opération « Bouclier du désert » qui aura lieu en novembre en est une nouvelle preuve. Cent soixante soldats russes et algériens participeront à cet exercice qui consiste à rechercher, trouver et éradiquer des groupes terroristes dans le désert. RFI
Libye : début du procès des djihadistes présumés de l’EI à Syrte
Le procès en Libye d’une cinquantaine de jihadistes présumés de l’organisation État islamique (EI), qui avait fait de la ville de Syrte son bastion en 2015-2016, s’est ouvert lundi à Misrata, avant d’être ajourné au 25 septembre. Selon des sources judiciaires, 56 jihadistes présumés, sur un total de 320 qui seront jugés, ont comparu pour la première fois dans un tribunal de Misrata, ville située dans l’ouest du pays à quelque 200 kilomètres de la capitale Tripoli. Placés dans le box des accusés, vêtus d’uniformes bleus, ils sont apparus dans une salle bondée, où étaient présents des dizaines de proches des forces loyales à l’ancien Gouvernement d’union nationale (GNU), ayant perdu la vie en combattant l’EI à Syrte (nord). De nationalités syrienne, tunisienne, soudanaise ou libyenne, les accusés avaient été arrêtés et placés en détention en décembre 2016, après la reprise de Syrte, ville côtière située à 450 km à l’est de Tripoli, des mains de l’EI. L’audience a été ajournée au 25 septembre. Belga
À Kinshasa, Antony Blinken défend l’intégrité territoriale de la RDC
Après son séjour en Afrique du Sud, Antony Blinken est arrivé en RDC mardi 9 août en fin d’après-midi. Le chef de la diplomatie américaine a échangé dans la foulée avec le président Félix Tshisekedi sur plusieurs sujets dont celui des tensions entre Kinshasa et Kigali, avec en toile de fond l’activisme du groupe rebelle M23 dans l’est du pays. Les deux hommes ont aussi parlé longuement des blocs pétroliers récemment mis aux enchères par le gouvernement congolais. Sans condamner ouvertement Kigali, que le gouvernement congolais ainsi que les experts des Nations unis accusent de soutenir le M23, le secrétaire d’État américain a partagé les inquiétudes de son pays : « Nous sommes préoccupés par ce rapport des Nations unies qui indique que le Rwanda appuyait le M23. Nous en appelons à chaque partie dans cette région de pouvoir arrêter tout appui au M23, tout appui à tous les autres groupes armés non étatiques. » RFI
Deux policiers tués, plus de 800 évasions après l’attaque d’une prison à Butembo
Deux policiers ont été tués et plus de 800 détenus se sont évadés dans la nuit de mardi à mercredi pendant l’attaque d’une prison par des miliciens, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source militaire et d’experts. « Un groupe Maï-Maï, non identifié, a attaqué la prison centrale de Kakwangura dans la ville de Butembo. Le premier bilan, encore provisoire, fait état de deux policiers de garde tués », a déclaré le capitaine Antony Mualushayi, porte-parole de l’armée à Beni. Un assaillant a également été tué et des munitions récupérées, a-t-il ajouté. Les Maï-Maï sont des membres de groupes d’autodéfenses congolaises. Selon une source pénitentiaire qui a requis l’anonymat, sur les 872 personnes détenues dans cette prison, seules 49 y sont restées. AFP
Centrafrique : l’Assemblée a-t-elle financé la campagne pour un nouveau mandat de Touadéra ?
L’institution, et en particulier son vice-président Évariste Ngamana, aurait frauduleusement contribué à la mobilisation des populations en faveur de la réforme constitutionnelle voulue par le chef de l’État. … C’est une circulaire datée du 29 juillet qui a, une nouvelle fois, mis le feu aux poudres de l’Assemblée. Signée de la main du président de la chambre, Simplice Mathieu Sarandji (SMS), celle-ci indique qu’il a été donné à l’ancien Premier ministre, par ailleurs chef de l’administration et ordonnateur des dépenses parlementaires, « de constater que des ordres [étaient] délivrés à [son] insu à certains députés de la Nation malgré [sa] présence à Bangui ». Jeune Afrique
Le Mozambique crée un fonds souverain pour gérer les futurs revenus du gaz
Au Mozambique, alors que le pays n’est pas épargné par les impacts économiques de la guerre en Ukraine, le président Filipe Nyusi s’est exprimé mardi 9 août. Il a annoncé une série de mesures pour stimuler l’économie compte tenu de la cherté de la vie. Parmi ces mesures, la création d’un fond souverain pour les revenus du gaz à venir. RFI
Soudan du Sud : les Casques bleus mongols honorés pour leur mission
La 11e unité d’infanterie des forces armées mongoles félicitée pour son action en faveur du maintien de la paix au Soudan du Sud. Ses éléments, déployés dans le pays, ont été décorés sur la base de Bentiu, par les Nations unies, valorisant ainsi leur travail. Une participation digne d’éloges, devenue une tradition. La Mongolie contribuant aux opérations de maintien de la paix dans le monde depuis deux décennies. ‘’Votre attitude proactive a été exemplaire, en soutenant les efforts de paix de la Mission et en renforçant les partenariats, vous avez contribué à la construction de digues à Bentiu au plus fort des inondations, et votre déploiement dans la base opérationnelle temporaire d’Abiemnom et Mayom a permis de montrer la présence de la mission, en assurant la sécurité et en renforçant l’engagement avec les communautés locales. ‘’, a déclaré Nicholas Haysom, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud. AfricaNews
Soudan du Sud : Sara Cleto, appelez-la « Madame la Gouverneure »
Son vaste salon est élégant. Sa robe en toile cirée jaune et bleu aussi impeccable que sa manucure. Et pourtant, le rire léger, presque gêné, dont Sarah Cleto ponctue ses phrases, donne envie de s’attarder sur le parcours engagé de la seule femme à gouverner un État parmi les des dix que compte le Soudan du Sud. Le 29 juin 2020, elle n’a pas hésité lorsque le président Salva Kiir lui a annoncé sa nomination. Elle a laissé ses trois adolescents aux États-Unis pour rejoindre, quatre jours plus tard, son pays puis l’État du Bahr el Ghazal occidental où elle est née. Cette humanitaire a beau s’être muée en dirigeante politique, elle n’a pas pour autant abandonné ses convictions féministes. « Dans notre pays, avoir un enfant à 12 ans est devenu la norme, s’insurge-t-elle. Les jeunes filles sont seulement mises en valeur une fois mariées et avec des enfants… » Sarah Cleto entend prouver à ses administrés qu’une autre voie existe. « Il arrive que des petites filles me demandent comment je suis devenue gouverneure. Je leur réponds que j’ai été à l’école et que j’y suis restée ! » raconte cette double diplômée d’un master de science politique et d’un diplôme sur les femmes en politique et en politiques publiques. Le Point