Revue de presse du 1 novembre 2023

L’Ethiopie: Un an après les accords de paix de Pretoria pour le Tigré
Il y a un an exactement cette semaine, était signé l’accord de paix qui a mis un terme à la guerre dans la région du Tigré, dans le nord de l’Ethiopie. Durant deux ans, l’armée fédérale et les hommes du TPLF, le Front de libération du peuple du Tigré, se sont livrés dans cette région des combats d’une rare brutalité. Cette guerre, bien que terminée officiellement depuis un an, a laissé des traces toujours visibles en Ethiopie…Les deux parties belligérantes ont négocié, sous la médiation de l’Union africaine, à Pretoria. Ces discussions ont abouti, le 3 novembre 2022, à la signature d’un accord de « cessation permanente des hostilités. » Depuis, la capitale régionale, Mekele a repris vie. Les tirs ont cessé, le siège imposé au Tigré a été levé. Le téléphone, internet, les transports, les activités commerciales et l’aide humanitaire, qui avaient été suspendus pendant deux ans au Tigré, ont été partiellement rétablis. Les écoles ont rouvert…Parmi les Tigréens restés sur place, de nombreuses personnes ont encore besoin d’aide humanitaire. En plus des violences, la sécheresse, les épidémies de choléra et de paludisme, les criquets pèlerins ont aggravé la situation…Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha), la situation humanitaire reste critique : plus d’un million de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays à la suite du dernier conflit et 1,5 million de personnes auraient besoin d’une aide alimentaire. DW

Mali : la MINUSMA quitte la région de Kidal dans le cadre de son retrait du pays
Dans le cadre de son retrait progressif du Mali d’ici le 31 décembre 2023, la Mission des Nations Unies dans ce pays, la MINUSMA, a mis fin à sa présence dans la région de Kidal mardi, suite au départ des derniers membres de son personnel par avion et par convoi terrestre…Le dernier vol de la MINUSMA en provenance de Kidal a atteint Gao en fin d’après-midi hier. Les convois du contingent tchadien qui avaient quitté Aguelhok et Tessalit, respectivement les 21 et 23 octobre, sont également arrivés à Gao le 29 octobre…Selon la MINUSMA, les conditions de départ de toutes ces bases ont été extrêmement difficiles et éprouvantes pour de nombreuses raisons, toutes complètement indépendantes de la volonté de la Mission, y compris la détérioration de la situation sécuritaire et les menaces multiples qui en découlaient pour les Casques bleus…Le départ de Kidal marque ainsi la fermeture de la huitième base de la MINUSMA sur un total de 13, dans le centre et le nord du Mali, ainsi qu’à Bamako, la capitale. Depuis juillet, la Mission a retiré du Mali près de 6.000 membres du personnel civil et en uniforme, dans le cadre de la résolution 2690 (2023) du Conseil de sécurité des Nations Unies. La Mission a souligné être déterminée à parachever son retrait dans les délais prescrits par la résolution du Conseil de sécurité adoptée en juin dernier à la demande des autorités maliennes, à savoir d’ici au 31 décembre 2023. ONU Info

Une attaque jihadiste fait une dizaine de morts dans un village du nord-est du Nigeria
Une attaque menée par des jihadistes affiliés au groupe État islamique a fait au moins 17 morts à Kayayya, un village du nord-est du Nigeria, ont affirmé mardi 31 octobre à l’Agence France-Presse (AFP) une milice anti-jihadiste et un villageois. De nombreux combattants du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont pris d’assaut le village isolé dans l’État de Yobe, à 150 km de Damaturu, la capitale de l’État, ont indiqué ces sources. « Les terroristes ont attaqué le village vers 20 h (19 h GMT) avec des explosifs et des armes à feu », a déclaré Gremah Bukar, un membre de la milice supplétive de l’armée. « Ils ont ensuite ouvert le feu sur les habitants qui tentaient de fuir. Ils ont tué 17 personnes et en ont blessé cinq autres », a déclaré Gremah Bukar. L’attaque a été menée en représailles au refus des villageois de payer aux jihadistes une taxe qu’ils exigeaient sur le bétail, a déclaré Abubakar Adamu, un autre membre de la milice qui a donné le même bilan. Dans les régions reculées du Nigeria, les miliciens et les groupes armés exigent parfois des « taxes » aux communautés pour exercer leur contrôle et collecter des fonds. Au cours des deux dernières années, les jihadistes ont mené des attaques au-delà de leur bastion dans le nord-est de l’État de Borno. Yobe, le voisin immédiat de l’État de Borno, a également subi le gros des violences jihadistes, notamment des raids meurtriers contre des villages, des bases militaires, des écoles et des marchés, ainsi que des enlèvements massifs. Les affrontements avec les jihadistes au Nigeria ont fait depuis 2009 au moins 40 000 morts et déplacé environ deux millions de personnes dans le nord-est du pays. France 24

RDC, Ituri : baisse de l’activisme des groupes armés dans plusieurs localités
Une accalmie s’observe depuis le début du deuxième semestre de cette année dans plusieurs localités de l’Ituri qui étaient le théâtre d’attaques récurrentes des groupes armés. Ce constat ressort d’une réunion opérationnelle tenue lundi 30 octobre à Bunia entre le commandant de la 3e zone de défense et le gouverneur de province. Ce dernier justifie cette stabilité par l’utilisation des approches militaires et non militaires face à l’activisme des groupes armés dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu. Tous les commandants de grandes unités engagées au front ont pris part à cette réunion de commandement dans le but de rehausser leur morale durant cette période de l’état de siège. Selon le porte-parole de l’armée en Ituri, le gouverneur de province, le lieutenant général Luboya N’kashama, a présenté le tableau sécuritaire marqué par une accalmie. Cette stabilité a permis le retour de la population dans plusieurs entités des territoires d’Irumu et de Djugu et la reprise des activités socio-économiques. Pour capitaliser ces avancées, le commandant de la 3ème zone de défense, le lieutenant général Marcel Mbangu Mashita, a instruit ces officiers de l’armée de traquer les groupes armés réfractaires au processus de paix. Cela en vue « d’offrir une paix durable à la population, qui a déjà tant souffert des affres de la guerre ». La coordination de la société civile de l’Ituri salue les efforts des FARDC. Elle plaide pour « un déploiement rapide d’un nombre important des militaires en Ituri ». Ce qui permettra au Gouvernement d’imposer son autorité dans cette province, ajoute, Jean-Marie Ezadri, coordonnateur adjoint de la société civile de l’Ituri. Radio Okapi

Trois mois après le coup d’État, l’UA réclame toujours un retour à l’ordre constitutionnel au Niger
Le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine s’est réuni la semaine dernière…Parmi les sujets de préoccupation cités par le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine, l’absence d’un calendrier clair pour la transition au Niger, notamment pour un dialogue national et des élections. Un dialogue que le CPS appelle les autorités de transition à organiser sans exclusive. Le Conseil paix et sécurité se félicite des efforts de la Cédéao en vue d’une solution pacifique à la crise, et estime que des efforts diplomatiques sont nécessaires, en vue d’une médiation. Les membres du CPS évoquent aussi les récentes attaques terroristes contre des militaires et des civils, qui ont fait des victimes, sans plus de précisions et s’inquiètent de la situation humanitaire au Niger. Aux autorités de transition, il est demandé de coopérer avec la Cédéao et d’assurer l’accès humanitaire. À la Cédéao, de veiller à ce que les effets des sanctions sur la population soient réduits au minimum. Enfin, comme au mois d’aout dernier, le communiqué demande la libération immédiate et sans conditions du président renversé, Mohamed Bazoum, ainsi que de toutes les autres personnes détenues. RFI

Au Tchad, l’opposant Succès Masra signe un accord avec la junte pour son retour d’exil
Le pouvoir militaire au Tchad et l’un de ses principaux opposants, Succès Masra, ont signé, mardi 31 octobre, un accord pour son retour après un an d’exil forcé consécutif à une manifestation réprimée dans le sang, a annoncé la médiation congolaise à Kinshasa. « Un accord de principe » a été signé à Kinshasa « entre le gouvernement de la transition (…) et le parti politique les Transformateurs » pour « permettre le retour au Tchad » de son président, Succès Masra, a annoncé dans un communiqué le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi. Ce dernier est le « facilitateur » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour le processus de transition au Tchad. Rien n’a filtré du contenu exact de l’accord ni sur la date du retour de M. Masra. Comme plusieurs autres leaders de l’opposition, il avait été contraint de fuir son pays quelques jours après que le pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno eut fait réprimer violemment des manifestations de l’opposition le 20 octobre 2022…Jeune général de 37 ans alors, ce dernier avait été proclamé président par l’armée le 20 avril 2021, à la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer durant trente années. A la tête d’une junte de quinze généraux, Mahamat Déby promettait aussitôt des élections « libres » après une transition de dix-huit mois, qu’il a prolongée, dix-mois mois plus tard, de deux ans. Un référendum est prévu le 17 décembre pour une nouvelle Constitution censée ouvrir la voix à des élections. L’accord, qui prévoit aussi de permettre le retour « de tous ceux qui avaient eu à quitter le territoire tchadien », a été signé par MM. Tshisekedi, Masra et Abderaman Koulamallah, ministre tchadien de la réconciliation. Le Monde avec AFP

Sénégal : la demande de réinscrire Ousmane Sonko sur les listes électorales déboutée
Un service du ministère sénégalais de l’Intérieur a opposé, mardi 31 octobre, une fin de non-recevoir à la demande de la commission électorale nationale autonome (Cena) de rétablir l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales et de lui délivrer des documents essentiels pour sa candidature à la présidentielle de 2024. La Direction générale des élections (DGE) explique qu’elle n’a « pas de compétence pour mener une quelconque action sur le fichier électoral », sans préciser qui en a le pouvoir. Dans sa lettre à la DGE, la Cena avait écrit que Ousmane Sonko devait « jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits (qui y sont) attachés. » Ousmane Sonko a été radié des listes électorales, ce qui l’empêche en l’état de concourir à la présidentielle. Le gouvernement a essentiellement argué de la condamnation d’Ousmane Sonko par contumace dans une affaire de mœurs en juin pour justifier sa radiation. Ousmane Sonko, emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dénonce ces affaires comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle…Le ministère de l’Intérieur a cependant refusé jusqu’alors de lui délivrer les fiches officielles qui lui permettraient de recueillir ses parrainages, une étape nécessaire au dépôt de candidature. La Cena « invite la Direction générale des élections à prendre les mesures nécessaires pour faire tenir à la disposition du mandataire de Monsieur Ousmane Sonko et ce, dans les meilleurs délais, la fiche de parrainage », dit-elle dans sa lettre. Dans sa réponse rendue publique, la DGE dit que, si elle n’a pas remis les formulaires aux représentants d’Ousmane Sonko, c’est parce que celui-ci ne figurait pas sur les listes, une position confirmée le 6 octobre par la Cour suprême, souligne-t-elle. En outre, les avocats d’Ousmane Sonko ont contesté mardi le refus de lui délivrer les fiches de parrainages devant la cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique (Cédéao). La juridiction régionale s’est donnée jusqu’au 6 novembre pour trancher des litiges liés à cette affaire. France 24 avec AFP

La République démocratique du Congo à 50 jours d’un scrutin présidentiel crucial
Les électeurs seront appelés à élire leur nouveau président dans tout juste cinquante jours en République démocratique du Congo. Le scrutin s’inscrit dans un contexte difficile…Depuis plus de 25 ans, il est en proie à une guerre de prédation qui a vu naître des centaines de milices armées à l’est du pays, dont certaines sont soutenues par les pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, notamment. Cette situation a poussé sur les routes près de sept millions de civils, qui ne sont pas près de retrouver leurs terres et leurs villages, dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu où les civils sont toujours victimes d’exactions, malgré l’instauration de l’état de siège, qui n’a finalement pas permis de ramener un minimum de sécurité dans la région. Et c’est bien dans ce contexte d’instabilité chronique que se préparent les prochaines élections présidentielles du 20 décembre. À cette situation, il faut ajouter un contexte de méfiance exacerbée entre l’opposition et la majorité sortante. Dans un pays où l’on compte 450 ethnies, plus de 900 partis politiques, la division et la méfiance mutuelles sont souvent de mise. Et ça se confirme encore à l’approche de ce scrutin présidentiel dont l’opposition critique vertement l’organisation. Elle reproche notamment au président sortant, Félix Tshisekedi, d’avoir installé des hommes à sa solde au sein de la commission électorale indépendante et au sein de la Cour constitutionnelle, suggérant que tout a été organisé par le pouvoir en place pour remporter le scrutin. L’opposition qui dénonce aussi la composition du fichier électoral, un fichier qui n’a pas été audité par un organisme indépendant et qui pourrait donc contenir de faux électeurs, ce dont se défend le pouvoir en place. On signale aussi que de nombreuses cartes d’électeurs ont déjà été effacées quelques jours à peine après avoir été et distribuées, ce qui est d’autant plus problématique que les duplicatas sont payants. Quant aux 20.000 machines à voter qui doivent être déployées dans le pays, on ignore toujours si elles seront toutes en état de fonctionner le jour de l’élection et surtout si elles pourront être déployées sur l’ensemble du territoire. RTBF

Algérie : dix ans requis contre l’opposante Bouraoui, trois ans contre le journaliste Bendjama
Le parquet de Constantine en Algérie a requis mardi 31 octobre dix ans de prison contre l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui et trois contre le journaliste algérien Mustapha Bendjama, accusé de l’avoir aidée à s’enfuir en France, a indiqué à l’AFP l’un des avocats de la défense. Le verdict est attendu pour le 7 novembre, a annoncé en début de soirée le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Amira Bouraoui, médecin de formation et âgée de 46 ans, est poursuivie par contumace pour « sortie illégale du territoire » après avoir franchi la frontière entre Algérie et Tunisie le 3 février, bravant une interdiction de sortie, avant d’être interpellée à Tunis alors qu’elle tentait d’embarquer vers Paris, a précisé Me Abdellah Heboul. La militante avait finalement pu s’envoler vers la France trois jours plus tard, malgré une tentative des autorités tunisiennes de la renvoyer en Algérie. Alger avait qualifié son départ vers la France d’« exfiltration illégale » menée à l’aide des personnels diplomatiques et sécuritaires français et avait rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations. La brouille diplomatique s’était résorbée en mars. Le parquet a également requis cinq ans d’emprisonnement contre un agent de la police des frontières, Ali Takaida, et trois ans pour M. Bendjama, la mère de Mme Bouraoui, âgée de 71 ans, le chauffeur de taxi Djamel Miassi et Yacine Bentayeb, cousin de Mme Bouraoui…Mustapha Bendjama avait été arrêté le 8 février dans les locaux du journal francophone Le Provincial, basé à Annaba (est), dont il est le rédacteur en chef, dans le cadre de l’affaire Bouraoui. Il a été condamné le 26 octobre à vingt mois de prison dont huit ferme aux côtés du chercheur algéro-canadien Raouf Farrah. Ils ont été reconnus coupables de « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias ». M. Farrah a été remis en liberté après avoir purgé sa peine en détention préventive, tandis que M. Bendjama reste incarcéré car il est poursuivi dans plusieurs dossiers dont la fuite d’Amira Bouraoui. Le Monde avec AFP

Tunisie : peine alourdie à 15 mois pour le chef d’Ennahdha
Un tribunal tunisien a durci en appel à 15 mois de prison ferme une condamnation pour « apologie du terrorisme » prononcée à l’encontre de Rached Ghannouchi, chef emprisonné du parti Ennahdha et principal opposant, a annoncé son mouvement islamo-conservateur mardi. M. Ghannouchi, en détention depuis avril dans un autre dossier, avait écopé en mai 2023 d’une peine d’un an de prison et d’une amende d’environ 300 euros, confirmée en appel. Le dirigeant de 82 ans a été condamné en vertu d’une plainte d’un syndicat de policiers dénonçant des propos qu’il avait tenus début 2022 lors de funérailles d’un responsable d’Ennahdha dont il avait assuré qu’il « ne craignait ni les puissants ni les tyrans », ce mot désignant les policiers, selon le dossier d’accusation…M. Ghannouchi est la plus importante figure de l’opposition au président Kais Saied depuis que ce dernier, élu démocratiquement en 2019, s’est emparé des pleins pouvoirs lors d’un coup de force le 25 juillet 2021 puis a fait réviser la Constitution pour instaurer un régime ultra-présidentiel. Chef d’un parti qui a dominé la vie politique sur la dernière décennie, il a été interrogé dans plusieurs enquêtes en particulier, sur l' »envoi de jihadistes » vers la Syrie et l’Irak, ou des soupçons de « blanchiment d’argent sale. » M. Ghannouchi est écroué depuis le 17 avril après avoir évoqué en public un risque de « guerre civile » en Tunisie si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme Ennahdha, y étaient éliminés. Depuis février, plus d’une vingtaine d’opposants, d’hommes d’affaires et d’autres personnalités, qualifiées de « terroristes » par M. Saied, sont emprisonnés sous l’accusation de « complot contre la sécurité intérieure. » Africanews

L’Iran veut étendre son influence économique en Afrique
Après le Kenya, l’Ouganda et le Zimbabwe, en juillet dernier, le président iranien Ebrahim Raïssi se rend en Afrique du Sud ce mardi (31.10.23). Ebrahim Raïssi se rend à Pretoria, une semaine après la visite à Téhéran de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor. Le président iranien s’était déjà déplacé en Afrique du Sud, en août dernier, pour la Commission mixte de coopération Afrique du Sud-Iran qui s’est tenue en marge du sommet des Brics. Cette organisation devrait en effet accueillir l’Iran et cinq autres pays, dès janvier 2024. Un élargissement que de nombreux analystes estiment être le résultat du travail diplomatique de l’Afrique du Sud. Mais les liens entre les deux pays remontent à l’époque de l’apartheid, lorsque l’Iran soutenait les mouvements de libération de l’Afrique du Sud. Téhéran avait été l’un des premiers pays à lever les sanctions contre l’Afrique du Sud, au lendemain de l’élection de Nelson Mandela en 1994. Et depuis, les deux pays ont signé plusieurs accords bilatéraux dans presque tous les domaines clés. Selon Sayed Hoseini, directeur du Centre islamique pour l’Afrique, l’Iran envisage également d’accroître ses échanges avec le reste du continent africain et l’Afrique du Sud souhaiterait profiter de la position géographique de l’Iran pour ses échanges avec les autres pays des Brics…Les exportations iraniennes vers l’Afrique ont atteint 1,28 milliard de dollars (1,20 milliard d’euros) en 2022, contre 579 millions de dollars en 2020, selon l’Institut du Moyen-Orient. Rien que cette année, le commerce de l’Iran avec les pays africains devrait augmenter pour atteindre plus de deux milliards de dollars, selon le ministère iranien des Affaires étrangères. La croissance dans certains domaines ciblés a été encore plus importante, les exportations iraniennes de services techniques et d’ingénierie vers l’Afrique ayant augmenté de 700% en 2022. DW

Tanzanie : Steinmeier demande pardon pour le passé colonial
Le président fédéral allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé « pardon » au peuple tanzanien pour la « brutalité » avec laquelle les colons allemands ont réprimé la résistance à laquelle ils faisaient face. Ce discours a été prononcé ce mercredi (01.11.2023) lors d’une visite au mémorial Maji-Maji. Environ 100 ans après la fin de la sanglante domination coloniale allemande en Afrique de l’Est, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a présenté ses excuses aux descendants de plusieurs centaines de milliers de victimes…Au deuxième jour de son voyage en Tanzanie, le président fédéral allemand a rencontré à Songea une famille dont l’ancêtre – le chef Songea Mbano – a été exécuté en 1906 avec 66 de ses compagnons par les colonisateurs allemands. Il est aujourd’hui considéré comme un héros national…Plus d’un siècle plus tard, Frank-Walter Steinmeier a promis que son pays ferait tout possible pour retrouver et restituer les restes du héros tanzanien et des autres personnes exécutées. Cette recherche ne sera pas facile a averti le président allemand. La puissance occupante avait écrasé, dans une guerre brutale, un soulèvement des populations opprimées dans la colonie d’Afrique orientale allemande. La guerre dite Maji-Maji de 1905 à 1907 a coûté la vie à 300.000 personnes selon les estimations tanzaniennes. L’histoire coloniale allemande s’est terminée en 1918 avec la défaite de l’empire durant la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, le président allemand plaide en faveur d’une nouvelle relation entre les deux pays. Un partenariat pour le traitement de la mémoire coloniale et pour un développement partagé. DW