Revue de presse du 1 février 2024

Sénégal: le Parlement vote pour la création d’un comité d’enquête sur le processus électoral
Après une longue journée de débat, les députés ont décidé d’ouvrir une enquête parlementaire pour passer au crible les décisions du Conseil constitutionnel : examiner les conditions dans lesquels le candidat Karim Wade a été exclu de la course à la présidentielle du 25 février et les accusations de corruption contre certains juges du Conseil constitutionnel. Ce comité d’enquête a été adopté à 120 voix pour 24 contre…Les partisans de Karim Wade espèrent un report des élections pour permettre à leur candidat de revenir dans la course…Onze députés vont composer l’équipe d’enquête. Ils ont six mois maximum pour rendre leurs conclusions. RFI

Sénégal : Dissolution du dernier détachement de la MINUSMA au Mali
Le ministre des Forces armées du Sénégal, El Hadji Omar Youm, a présidé mardi la dissolution du 11e et dernier détachement sénégalais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) lors d’une cérémonie à Dakar. S’adressant aux membres du détachement, le ministre a salué leur posture responsable et digne, soulignant qu’ils ont préservé l’image des Nations Unies et des forces armées sénégalaises dans un contexte où l’hostilité des groupes armés a dépassé toutes les prévisions…La dissolution du 11e détachement marque la fin d’une mission significative pour le Sénégal dans le cadre des opérations de maintien de la paix au Mali. Depuis 2013, 13 000 casques bleus sénégalais ont été déployés au Mali, successivement à Bamako, à Gao, à Kidal et à Mopti. Sahel Intelligence

L’armée soudanaise mène une offensive militaire et diplomatique
L’armée soudanaise tente de reprendre l’initiative face aux avancées diplomatique et militaire des Forces de soutien rapide dirigées par Mohamad Hamdane Daglo. Elle mène depuis deux semaines une offensive militaire contre les FSR à Khartoum alors que le général al-Burhan déploie des efforts diplomatiques. Il a obtenu dimanche le soutien d’Alger pour « surmonter la conjoncture difficile et faire face aux forces du mal qui ciblent » le Soudan. Il appelle les responsables soudanais à se rencontrer au Soudan et non plus à l’étranger. « Aucune solution ne tiendra venant de l’étranger (…) la solution doit être soudanaise » et « les discussions doivent se tenir au Soudan », a déclaré le général Abdel Fattah al-Burhan dans un discours mardi appelant son adversaire le général Mohamad Hamdane Daglo et l’ancien Premier ministre Hamdok, à la tête de l’alliance des forces civiles Takadom à venir discuter d’une solution au Soudan. « Nous ne nous déplacerons plus à l’étranger pour rencontrer qui que soit », a-t-il encore prévenu, rajoutant que l’Igad « ne pourrait plus intervenir au Soudan ». Khartoum a en effet suspendu la semaine dernière son adhésion à cette organisation. RFI

RDC: Ituri : une incursion des ADF fait quatre morts à Mambasa (société civile)
Quatre civils ont été tués, mercredi 31 janvier, par un groupe des présumés rebelles ADF dans le village Pikidi de la chefferie de Babila Bakwanza au territoire de Mambasa(Ituri), rapporte ce jeudi, la Nouvelle société civile congolaise. D’autres sources locales affirment aussi que ces hommes armés erraient depuis lundi dernier dans cette zone. Ils ont pris par surprise une dizaine de civils qui travaillaient dans leurs champs. La société civile confirme aussi que trois autres personnes ont également été pris en otage, avant que deux d’entre eux ne réussissent à s’échapper. Cette organisation citoyenne sollicite l’intervention des forces de sécurité en vue de démanteler ce groupe armé. Radio Okapi

Crise dans l’Est de la RDC: Tshisekedi poursuit son offensive politique contre le Rwanda
Les affrontements entre le M23 et les FARDC ont persisté, mercredi, dans le territoire de Masisi. La tension est montée d’un cran ces dernières semaines, non seulement sur le terrain militaire, mais également dans les discours publics, dans un contexte tendu dans la région des Grands Lacs. Des échanges verbaux ont également eu lieu ces derniers jours entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’entre Kigali et Gitega…Félix Tshisekedi n’exclut pas un règlement du conflit par des voies diplomatiques, mais il pose certaines conditions. Il insiste sur le retrait total des militaires rwandais du sol congolais comme préalable à tout dialogue avec Kigali. Cette condition a été réaffirmée par Tshisekedi dans ses rencontres avec de nombreux diplomates depuis sa réélection. Il demande également des sanctions ciblées contre les responsables rwandais, considérant que ces mesures représentent un levier crucial pour parvenir à la stabilisation de la région. Cette offensive diplomatique n’est pas limitée au niveau national. Kinshasa cherche à la mener aussi au sein des instances internationales. La RDC postule pour devenir membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et pour intégrer le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. RFI

Les activités de la Maison de la presse suspendues au Niger
Le bras de fer entre les autorités militaires au pouvoir au Niger et l’Association Maison de la Presse se poursuit. Après avoir interdit à plusieurs reprises la tenue de l’assemblée générale élective du bureau en fin de mandat, le ministre de l’intérieur a sorti mercredi 31 janvier, un arrêté portant suspension de l’autorisation d’exercice de la maison de la presse. Une association qui regroupe 32 organisations socioprofessionnelles des médias publics et privés. Par le même arrêté, le ministre a décidé de la mise en place d’un comité composé de cadres de l’administration pour gérer l’association…Or, selon l’arrêté qui régit et qui autorise les activités de la Maison de la presse, les membres ont « tenu une assemblée générale en 2019 qui a élu les membres du bureau du conseil d’administration » explique également le président de la Maison de la presse qui insiste sur le fait que l’association devrait « organiser, après quatre ans, donc, une assemblée générale. C’est dans ce contexte que nous venons de recevoir cette interdiction ». DW

Dialogue inter-malien: un comité de pilotage pléthorique mais avec des absences
Au Mali, la liste des membres du comité de pilotage du futur dialogue inter-malien a été publié ce mercredi 31 janvier au Journal officiel…Son comité de pilotage est présidé par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, originaire de la région de Gao, dans le Nord. Il sera secondé par un vice-président et deux rapporteurs…Joints par RFI, plusieurs membres de ce comité de pilotage expliquent n’avoir encore reçu aucune indication sur les objectifs concrets de ce dialogue, sur le travail attendu du comité de pilotage auquel ils appartiennent, ni sur les échéances de temps prévues. Des informations pourtant cruciales, qui viendront probablement avec l’installation officielle de ce comité, dont la date n’a pas été communiquée…Mais sans, non plus, certains acteurs pourtant clés des conflits internes au pays. Aucun des groupes armés signataires du défunt accord de paix n’a été invité…Dans ces conditions, et en dépit des vertus et de l’implication de ses participants, on voit mal comment le dialogue inter-malien à venir pourrait ramener la paix. RFI

Kenya: le déploiement de policiers en Haïti pourra se faire «dès la semaine prochaine», selon Ruto
La mission en Haïti est toujours d’actualité, a affirmé le président William Ruto à l’agence de presse britannique Reuters mardi, dans la foulée du sommet Italie-Afrique à Rome. D’après lui, la mission pourrait même débuter « dès la semaine prochaine, si toutes les formalités entre le Kenya et Haïti sont finalisées » pour répondre aux instructions de la Cour. Le tribunal de Nairobi avait jugé vendredi le déploiement illégal, car il est passé par le Conseil national de sécurité du Kenya qui n’a pas de mandat pour envoyer la police hors du pays. Pour que des policiers soient déployés à l’étranger, il faut qu’il y ait un accord de « réciprocité » avec le pays receveur des troupes. Et ce pays doit en avoir fait la demande directement auprès du Kenya pour répondre à une situation d’urgence. Il n’y a pas encore d’accord de cette sorte entre Nairobi et Port-au-Prince, mais le président Ruto affirme, toujours cité par Reuters, que des discussions sont en cours et qu’Haïti a même déjà formalisé sa demande auprès du Kenya il y a plusieurs mois. RFI

Ethiopie : près de 400 personnes mortes de faim au Tigré et en Amhara
Près de 400 personnes sont mortes de faim dans les régions éthiopiennes du Tigré et de l’Amhara au cours des derniers mois, a déclaré mardi le médiateur national, un rare aveu de décès liés à la faim de la part d’un organisme fédéral. Des responsables locaux ont déjà signalé des décès dus à la famine dans leurs districts, mais le gouvernement fédéral de l’Éthiopie a insisté sur le fait que ces rapports étaient « complètement erronés ». Le bureau du médiateur éthiopien a envoyé des experts dans les régions, qui sont en proie à la sécheresse et encore sous le coup d’une guerre civile dévastatrice qui a officiellement pris fin il y a 14 mois. Ils ont conclu que 351 personnes sont mortes de faim dans le Tigré au cours des six derniers mois, et 44 autres dans l’Amhara…Seulement 14% des 3,2 millions de personnes ciblées par les agences humanitaires dans le Tigré ce mois-ci avaient reçu une aide alimentaire au 21 janvier, selon le mémo du Tigray Food Cluster, un groupe d’agences d’aide coprésidé par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et des fonctionnaires éthiopiens. Africanews avec AP

La Tunisie veut emprunter des milliards à sa Banque centrale
La Tunisie, à court d’argent, veut prendre la mesure sans précédent d’emprunter des milliards à sa banque centrale pour combler les déficits budgétaires et panser sa crise économique, une mesure qui, selon les experts, pourrait provoquer de l’inflation et ébranler la confiance dans les institutions. Lors d’une réunion d’urgence à huis clos, la commission des Finances du parlement a examiné mercredi la demande du gouvernement du président Kais Saied d’emprunter les fonds après avoir révisé les lois destinées à garantir l’autonomie de la banque. Ces lois ont ajouté la Banque centrale à une liste croissante d’institutions que M. Saied a cherché à affaiblir depuis son arrivée au pouvoir, en plus de suspendre brièvement le Parlement et de réécrire la Constitution tunisienne…[E]n Tunisie, où l’inflation et les pénuries de produits de base sont devenues monnaie courante, cette demande suscite des inquiétudes quant au maintien de l’indépendance de la banque par rapport à la politique, à l’inflation et à l’effroi des prêteurs et des investisseurs étrangers. Africanews avec AP