Au Soudan, les négociations entre la coalition civile et les militaires devraient reprendre jeudi 1er août. La réunion initialement prévue le mardi 20 juillet a été annulée après la mort, la veille, de cinq lycéens tués par des forces paramilitaires. Entre autonomie des milices et pouvoir militaire, la société civile tente de garder le cap. Cinq jeunes Soudanais ont payé le prix fort pour avoir marché contre le manque de pain. Lundi 29 juillet, ces lycéens, âgés de 14 à 17 ans, ont été tués par des paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF). Une sixième personne serait décédée et une soixantaine d’autres sont blessées. Dans la ville d’Al-Obeid, au sud du pays, ces manifestants marchaient contre le manque de pain et de carburant.En réaction, des membres de la société civile ont appelé à suspendre les pourparlers du mardi 20 juillet. Les discussions devaient permettre d’entériner la création d’un Conseil, composé de cinq militaires et six civils, chargé de mener la transition démocratique du pays. La Croix
Le procès de l’ex-président soudanais destitué s’ouvrira finalement le 18 août, selon son avocat. La première audience était initalement prévue pour mercredi, mais Omar el-Béchir n’a pas comparu pour des raisons de sécurité d’après sa défense. Le parquet accuse Omar el-Béchir de possession de devises étrangères et d’avoir acquis des richesses de façon suspecte et illégale. Fin avril, le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhan avait affirmé que l’équivalent de plus de 113 millions de dollars avaient été saisis en liquide dans la résidence de l’ancien président à Khartoum. RFI
Le Rwanda a fermé jeudi sa frontière avec la RDC au lendemain de la mort à Goma d’un deuxième victime de l’épidémie d’Ebola et la découverte d’un troisième cas dans ce grand carrefour commercial situé à la frontière avec le Rwanda, a annoncé jeudi la présidence congolaise. « Sur décision unilatérale des autorités rwandaises, les citoyens rwandais ne peuvent pas sortir pour Goma », a rapporté un communiqué de la présidence de la République démocratique du Congo. Les Congolais peuvent quitter la ville rwandaise de Gisenyi, frontalière de Goma, mais sont interdits d’y entrer, ajoute le texte à cause de la fièvre hémorragique qui a déjà fait plus de 1.800 morts en RDC en un an. AFP
Une étude menée par l’ONG Institut congolais de recherche en développement et études stratégiques (ICREDES) montrent que 49,5% de ménages en République démocratique du Congo (RDC) vivent en insécurité alimentaire avec un niveau de malnutrition chronique de 43%. ICREDES a fourni ces chiffres mercredi 31 juillet à Kinshasa. « C’est une situation alarmante. Le nombre de ménages en insécurité alimentaire a terriblement augmenté en une année. Nous sommes passés de 7 millions à 14 millions. Donc une augmentation de 10% », a indiqué Pr Augustin Kabeya, chercheur à ICREDES. L’ONG ICREDES a présenté ces chiffres et bien d’autres dans le cadre d’un atelier de validation du rapport final de la revue stratégique sur l’objectif « Faim zéro » en RDC d’ici 2030. Radio Okapi
L’armée annonce, ce jeudi 1er août, avoir repris dix localités tenus par les groupes armés dans les secteurs de Walendu Pitsi et Tatsi en territoire de Djugu au cours des récentes opérations militaires baptisés Zaruba ya Ituri dans cette zone. D’après Jules Ngongo, le porte-parole des FARDC dans l’Ituri, vingt-quatre assaillants ont été neutralisés et une dizaine d’autres capturés au cours de la même opération. Les localités passées sous le contrôle des FARDC après leurs offensives sont : Voo, Sao, Asada, Ladrou, Tseibi, Ngo,Tsilo province, Dedei, Dadaruu et Wudjo. D’après le lieutenant Jules Ngongo, l’objectif est de pourchasser des hommes armés dans ces milieux où ils tentaient de se réorganiser. En onze jours des combats, l’armée a tué vingt-quatre assaillants, dix-sept ont été arrêtés au front et trois autres qui tentaient de s’enfuir ont été capturés, selon l’officier des FARDC. Radio Okapi
Des combats intenses entre une force régionale et le groupe de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont fait des dizaines de morts, dont au moins 25 soldats et plus de 40 djihadistes, dans le nord-est du Nigeria, ont rapporté jeudi des sources sécuritaires. «Les terroristes ont tué 20 soldats nigérians et cinq soldats tchadiens dans des combats intenses qui ont fait également 47 morts du côté des terroristes», a rapporté une source militaire sous couvert d’anonymat, des informations confirmées par d’autres sources sécuritaires. Le Figaro avec AFP
Le président du Mozambique, Filipe Nyusi, a annoncé qu’il signerait, jeudi 1er août, avec la Renamo un accord de paix mettant définitivement fin au conflit opposant le pouvoir à l’ex-rébellion devenue le principal parti d’opposition. L’annonce de la signature d’un accord de paix intervient deux mois et demi avant les élections générales prévues le 15 octobre dans cette ancienne colonie portugaise du sud-est de l’Afrique. « Demain, je signerai un accord de paix définitif avec le président de la Renamo, Ossufo Momade, dans la montagne de Gorongosa » (centre), a déclaré, mercredi, le chef de l’Etat dans une adresse au Parlement. « L’accord que nous signerons marque la fin officielle du conflit entre les hommes armés de la Renamo et les forces de défense et de sécurité, et permet la paix durable dont tous les Mozambicains ont tellement envie », a ajouté le président Nyusi. Le Monde avec AFP
Après onze ans passés au pouvoir, Mohamed Ould Abdel Aziz passe la main ce jeudi 1er août à Mohamed Ghazouani. Entre retour de l’ordre sécuritaire et creusement des inégalités dans le pays, son bilan est en demi-teinte. … Le président Aziz était arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État militaire contre le premier président élu démocratiquement Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, avant d’organiser et de remporter la présidentielle de 2009 pour un mandat de cinq ans, renouvelé à l’occasion de la présidentielle de 2014. La Constitution mauritanienne n’autorise que deux mandats. Mais Abdel Aziz n’exclut pas de revenir au pouvoir. En attendant, il a affirmé, en juin dernier, qu’il continuerait à faire de la politique. … Lors de sa prise de pouvoir en 2008, la Mauritanie connaissait une vague de terrorisme sans précédent. À son actif, Mohamed Ould Abdel Aziz a réussi à restructurer l’armée, à implanter l’État dans des zones désertiques et a fait la chasse aux intégrismes religieux. Depuis 2011, aucun attentat n’a eu lieu dans le pays contrairement au Mali voisin, empêtré dans une guerre depuis 2012. Il a également été un des acteurs clés dans le développement du G5 Sahel, censé assurer sécurité et développement dans la région. RFI
C’est un record mondial de longévité, hors monarchie : Teodoro Obiang Nguema fête, samedi 3 août, ses quarante ans à la tête de la Guinée équatoriale, petit Etat pétrolier d’Afrique centrale miné par la corruption et les inégalités. Réélu en 2016 avec plus de 90 % des suffrages, Teodoro Obiang, 77 ans, prépare désormais son fils, Teodorin, 51 ans et actuel vice-président, à lui succéder. Le 3 août 1979, c’est par les armes, avec des officiers, qu’il renverse son oncle, le sanguinaire dictateur Francisco Macias Nguema, fusillé deux mois plus tard. Le Monde avec AFP
L’armée tchadienne bloque tous les axes qui mènent à la localité de Miski, dans la zone aurifère du Tibesti, depuis l’échec de son offensive de 2018. Une situation très mal vécue par la population de cette région montagneuse désormais coupée du monde. … Après l’échec des tentatives de médiation menées par des chefs traditionnels, le pouvoir central a menacé d’user de la force depuis plusieurs mois. Le comité d’autodéfense de Miski dénonce aujourd’hui des signes annonciateurs d’une attaque imminente depuis une semaine. « Le blocus vient d’être renforcé par des militaires supplémentaires et nous craignons une offensive de l’armée sur la localité de Miski, mais nous prévenons que cela aura une conséquence très grave sur la stabilité du Tchad », poursuit Molly Sougui. RFI
La salle des Banquets de Ouaga 2000, qui vit depuis plus d’une année au rythme du procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, s’est revêtue d’un décor particulier dans la matinée du 31 juillet 2019. Elle a, en effet, enfilé une tenue d’apparat faite des couleurs des drapeaux burkinabè et ivoirien en vue d’accueillir présidents d’institutions, membres de gouvernements, diplomates et représentants d’organisations internationales et interafricaines pour ne citer que ces sommités. Ils ont été les témoins privilégiés de la cérémonie d’ouverture de la 8e Conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, présidée par Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré. Les travaux se sont achevés par la signature de 3 accords de coopération devant les deux chefs d’Etat. 8 autres avaient été paraphés la veille. … Sur la lancinante question du terrorisme, auquel les pays du G5 Sahel en général et le Burkina Faso en particulier paient un lourd tribut, le chef de l’Etat a salué l’initiative d’Accra ; laquelle engage le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo dans une coopération active pour venir à bout de ce phénomène. L’Observateur Paalga
C’est la plus grosse opération extérieure dans laquelle l’armée française est engagée. Barkhane a aujourd’hui 5 ans. Quelque 4 500 militaires français sont déployés dans cinq pays : le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, pour un budget annuel de 700 millions d’euros. Intervenue après l’opération Serval au Mali, Barkhane devait initier une phase de stabilisation, mais cinq ans plus tard, l’opération semble s’être ensablée. Quand elle est lancée, l’opération Barkhane a un objectif clair : lutter contre le terrorisme dans le Sahel, pour éviter qu’il ne frappe aux portes de l’Europe. « Le but de cette présence, c’est d’empêcher que l’autoroute de tous les trafics ne devienne un lieu de passage permanent de reconstitution des groupes jihadistes, ce qui entrainerait des conséquences graves pour notre sécurité », explique en août 2014 sur l’antenne de BFM, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense. RFI
Mille francs CFA (1,50 euro) voire plus, glissés dans la poche des policiers par les chauffeurs pour échapper à un contrôle. Au Mali, la corruption est courante et le pot-de-vin est si systémique que certains chauffeurs, de taxis comme de camions, l’ont intégré à leurs frais, gonflant d’autant la facture pour le consommateur. « C’est la TVA malienne, ironise Moumouni Guindo, président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei). C’est terrible parce qu’au bout de la chaîne, ce sont les citoyens qui paient. » Santé, éducation, emploi, sécurité, justice… Le président de l’Oclei est l’un des rares Maliens à dénoncer publiquement ce qui relève du secret de Polichinelle : « Aucun secteur n’est épargné, il ne faut pas faire l’autruche. Les citoyens et les opérateurs économiques paient des pots-de-vin parce qu’ils y sont forcés ; ils n’ont souvent pas le choix. Cela montre que le système est infesté par la corruption, et que les citoyens s’y sont habitués. » Le Monde
De nombreux dysfonctionnements affectent le règlement des conflits agro-pastoraux au Cameroun, d’après une récente étude des experts locaux en gouvernance foncière. Les personnes défavorisées et vulnérables au Cameroun paient le plus lourd tribut des dysfonctionnements dans le règlement des conflits agro-pastoraux. Au nombre de ces dysfonctionnements : les charges des frais de sessions de règlement des litiges. « Les coûts qu’impliquent le règlement des conflits sont souvent payés par les communautés locales et nous pensons que c’est actuellement très élevé », explique Jitar Christian Taku, géographe environnementaliste et co-auteur de l’étude. VOA Afrique
L’Assemblée nationale ivoirienne a adopté mardi 30 juillet la loi sur la Commission électorale indépendante (CEI). Celle-ci doit encore être votée par le Sénat, avant de pouvoir être effectivement promulguée par le président Alassane Ouattara. L’opposition dénonce un texte non consensuel, tandis que la société civile s’apprête à saisir le Conseil constitutionnel. Sans surprise, dans une assemblée largement dominée par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle), la loi réformant la Commission électorale indépendante (CEI) a été adoptée par 124 voix contre 78. Les trois groupes parlementaires de l’opposition – Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, d’Henri Konan Bédié), Vox Populi (de la députée de Cococy Yasmina Ouégnin) et Rassemblement (groupe rassemblant des députés proches de Guillaume Soro) – ont tenté, sans succès, de bloquer le texte. Jeune Afrique
Le président algérien par intérim Abdelkader Bensalah a limogé mercredi 31 juillet le ministre de la Justice Slimane Brahmi et l’a remplacé par Belkacem Zeghmati, l’ex-procureur d’Alger, après consultation avec le Premier ministre Noureddine Bedoui, selon un communiqué de la présidence. La présidence ne cite aucun motif pour ce limogeage, mais elle précise qu’il a été fait conformément à la Constitution. Pourtant, selon l’article 104 de la Loi fondamentale, le gouvernement en fonction lors de la démission d’un président ne peut être remanié jusqu’à l’élection d’un nouveau chef d’État. Ce cas s’applique à Slimane Brahmi, qui avait été nommé le 31 mars dernier avec l’ensemble du gouvernement actuel par Abdelaziz Bouteflika, deux jours avant sa démission. Alors, si cette nomination n’est pas formellement légale, elle est très politique. RFI
Alors que le dépôt des listes pour les élections législatives du 6 octobre s’est achevé en début de semaine, le nombre de candidatures est pléthorique, dépassant celui du précédent scrutin. Analyse des principaux duels et des stratégies des partis, bousculées par l’inversion du calendrier électoral après la mort du président Béji Caïd Essebsi. Les candidats aux élections législatives du 6 octobre prochain ne semblent pas avoir tiré de leçons du scrutin de 2014, qui avait été notamment marqué par l’éparpillement des voix et la difficulté à obtenir une majorité. À la clôture du dépôt des dossiers lundi 29 juillet, un total de 1 592 listes, dont 695 portées par des partis, 707 par des indépendants et 190 par des coalitions, a ainsi été enregistré par l’Instance supérieure indépendante pour l’organisation des élections (Isie). Jeune Afrique
Faute de progresser à Tripoli, le conflit se reporte sur d’autres villes du pays. La bataille de Tripoli, qui entame bientôt son cinquième mois, prend une tournure qui n’est pas une surprise mais pleine de risques. Vendredi dernier, des drones de fabrication turque, partis de Misrata ont visé la base d’Al-Joufra, dans le sud du pays, aux mains du maréchal Khalifa Haftar. Cette frappe traduit sur le terrain, pour la première fois, des menaces du Gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, brandi depuis le 4 avril : transmettre la guerre ailleurs qu’à Tripoli. C’est en utilisant des avions de combat que l’Armée nationale libyenne (ANL) a riposté dimanche aux frappes d’Al-Joufra, en visant l’académie militaire de Misrata, d’où son parti les drones. Une première également. Le général Oussama Juili, qui dirige les forces du GNA, réitère ses menaces de frapper l’aéroport de la ville de Bani Walid, qui selon lui est aussi utilisé par l’ANL pour transporter des armes. RFI
Les forces nationales somaliennes doivent en théorie assurer elles-mêmes la sécurité du pays à partir de décembre 2021, date à laquelle les 20 000 soldats de l’opération africaine AMISOM quitteront le pays. Sous-équipée, mal entraînée, gangrénée par la corruption, l’armée somalienne n’est pas prête à prendre le relais, disent les experts. Mais le pouvoir somalien veut montrer que des progrès sont faits. Pour affronter seules les terroristes shebabs, les forces armées somaliennes ont d’abord besoin d’unité. Le gouvernement est donc en train d’intégrer la milice Ahlu Sunna, une force de plusieurs milliers d’hommes créée en octobre 2009. Modéré et d’inspiration religieuse soufie, Ahlu Sunna a été le premier mouvement somalien à se dresser contre les shebabs, quand les islamistes ont détruit les tombes de leurs saints. La milice s’est montrée efficace dans son fief, le centre du pays, en parvenant en partie à repousser les terroristes. RFI
Des heurts ont éclaté mercredi dans la capitale du Liberia Monrovia lors d’une manifestation contre le président George Weah, puis dans l’après-midi lors de l’annonce de la victoire probable d’un candidat de l’opposition lors d’une élection sénatoriale partielle, ont constaté des journalistes de l’AFP. La police est intervenue à la mi-journée en utilisant des gaz lacrymogène, après avoir été la cible de projectiles, pour empêcher quelques centaines de manifestants de se diriger vers le Parlement. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations. La manifestation était organisée par un collectif composé de dizaines d’associations de la société civile, y compris des pans de la jeunesse ayant porté l’ex-footballeur star au pouvoir en janvier 2018, réunies au sein d’un Conseil des patriotes (COP) et soutenues par des partis de l’opposition. AFP