L’impératif de sécurité régionale pour protéger le bassin du Congo
Comprenant près de 200 millions d’hectares de forêt tropicale dense et de sols de marais tourbeux, le bassin du Congo absorbe plus de dioxyde de carbone que n’importe quelle autre région du monde. Son absorption annuelle nette de dioxyde de carbone est six fois supérieure à celle de la forêt amazonienne. Le bassin du Congo est un trésor inestimable non seulement pour les six pays qui abritent la majeure partie de la forêt – le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), la Guinée équatoriale, le Gabon et la République du Congo – mais aussi pour l’Afrique et le monde entier. Sans un bassin du Congo intact, les efforts visant à atténuer le réchauffement climatique et ses nombreux effets secondaires extrêmes resteront vains. Pourtant, on estime que les forêts du bassin du Congo diminuent de 1 à 5 % par an et que 30 % de la couverture forestière a disparu depuis 2001, en grande partie à cause de l’exploitation commerciale et minière non réglementée. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Le Bénin veut mobiliser des financements innovants pour sa transition climatique
Le Bénin souhaite mobiliser des ressources publiques et privées pour soutenir l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique, tout en préservant la viabilité de la dette. C’est ce que révèlent des initiatives qu’il a présentées à la COP29, avec le soutien de ses partenaires…Le gouvernement du Bénin met en œuvre une stratégie de monétisation du carbone soutenue par 2,5 millions de crédits carbone issus de projets énergétiques et d’agriculture régénérative, gérés par l’Autorité nationale d’enregistrement du carbone, et prévoit d’étendre ces initiatives en collaboration avec la Banque mondiale par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire SCALE afin de renforcer les activités basées sur la nature…Pour rappel, lors du Climate Finance Roundtable de juillet 2024 à Cotonou, le Bénin et ses partenaires ont réaffirmé leur engagement à soutenir la création d’une plateforme nationale de financement climatique, visant à combler un déficit de financement de 10 milliards de dollars d’ici 2030. VOA
Judith Suminwa appelle le Canada à soutenir le retour de la paix dans l’Est de la RDC
Le Gouvernement congolais attend d’abord du Canada d’être le porte-voix de la RDC dans le processus de pacification de sa partie Est du pays, a affirmee la Première ministre Judith Suminwa, lundi 18 novembre à Ottawa. La cheffe de l’exécutif congolais a fait part de son regret sur l’absence de sincérité du régime rwandais dans les discussions relatives au processus de Luanda, indique une dépêche de la Primature. Judith Suminwa l’a déclaré lorsqu’elle recevait en audience, ce même lundi à Ottawa où elle séjourne, le ministre canadien du Développement international, Ahmed Hussen. Les échanges entre les deux personnalités ont essentiellement porté sur la diplomatie et la coopération bilatérale…Le Gouvernement canadien plaise pour le respect de l’intégrité territoriale de la RDC. Pour Ahmed Hussen, la position de son Gouvernement est claire à ce sujet : le Canada appelle au respect de l’intégrité territoriale de la RDC et est contre toute forme de recours à la violence. Radio Okapi
Au Burkina, des villes sous blocus jihadiste appellent à l’aide
Une manifestation a eu lieu le 19 novembre à Sebba, dans le nord-est du Burkina Faso, pour demander un « renforcement » de la sécurité et le « ravitaillement » de deux communes sous blocus de groupes jihadistes. Sebba et Solhan, situées dans la province du Yagha, sont « dans l’inquiétude totale ». « Les populations vivent nuit et jour sous la menace », a écrit dans un communiqué Issa Hama, coordinateur du collectif à l’origine de la manifestation. Les habitants de la province demandent « l’arrivée d’un convoi de ravitaillement à Sebba et Solhan au mois de novembre, car le dernier date d’il y a six mois », selon le coordinateur. Les habitants de Sebba et Solhan vivent sous blocus jihadiste depuis plusieurs mois et dépendent des ravitaillements effectués sous escorte militaire. Les groupes armés attaquent ces convois, compromettant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations. Jeune Afrique avec AFP
Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé des accords ?
Au cours des derniers mois, le gouvernement ivoirien a fait le choix de diversifier ses partenaires en matière de coopération militaire. Fin octobre, Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense, s’est ainsi rendu en Turquie, afin d’assister à la 4ᵉ édition du Salon de l’industrie de la défense et de l’aérospatial (Saha Expo 2024). En marge de ce rendez-vous, il s’est entretenu avec son homologue turc Yaşar Güler, avec qui il a évoqué ses inquiétudes, partagées par de nombreux gouvernements ouest-africains. Ces derniers se préoccupent de la livraison de certains matériels militaires aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) par des sociétés turques. Ces équipements de dernière technologie tombent parfois entre les mains des groupes djihadistes pendant les combats, faisant planer des risques sécuritaires sur l’ensemble de la région…Les deux hommes ont par ailleurs conclu une convention de partenariat pour la formation des forces de défense ivoiriennes par l’armée turque…La France, alliée historique, continue de collaborer intensivement avec les Ivoiriens, et multiple les exercices militaires, navals, terrestres et aériens – elle a d’ailleurs doté le pays de frégates pour la marine…De leur côté, les Américains, qui travaillent avec les Ivoiriens via l’Africom tentent de progresser dans les négociations entamées pour l’implantation d’une base militaire. Mais les autorités ivoiriennes continuent de plaider pour une cohabitation des deux armées. Jeune Afrique
Mozambique : le principal opposant appelle à trois jours de deuil après la mort de 50 manifestants
Le chef de l’opposition mozambicaine a appelé ses partisans à trois jours de deuil, à partir du mercredi 20 novembre, pour les 50 personnes qui, selon lui, ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations qui ont suivi les élections contestées d’octobre. Dans un discours diffusé sur Facebook et suivi par des dizaines de milliers de personnes, Venancio Mondlane a de nouveau exigé, mardi, un recomptage des voix du scrutin du 9 octobre, qui, selon la Commission électorale, a été remporté haut la main par Daniel Chapo, du Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis quarante-neuf ans…L’ONG mozambicaine Centre pour la démocratie et les droits humains (CDD) a comptabilisé au moins 65 morts, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) son responsable, André Mulungo. Le Monde avec AFP
Ouganda : l’opposant Kizza Besigye « kidnappé » et détenu, selon son épouse
Winnie Byanyima affirme que son mari a été enlevé au Kenya et transféré dans une prison militaire d’Ouganda…Winnie Byanyima, directrice de l’Onusida, a demandé au gouvernement de « libérer immédiatement » son mari, ancien proche devenu opposant au président Yoweri Museveni, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986…Autrefois proche de Yoweri Museveni, dont il a été le médecin personnel du temps de leur lutte armée contre l’ancien dirigeant ougandais Milton Obote, Kizza Besigye a quitté le Mouvement de résistance nationale (ou NRM, pour National Resistance Movement en anglais, au pouvoir) en 2001. Leader de l’opposition, il s’est présenté à l’élection présidentielle en 2001 (28 % des voix), 2006 (37,3 %), 2011 (26,01 %) et 2016 (35,61 %). Le Monde avec AFP
Législatives au Sénégal: la victoire annoncée du Pastef redessine la carte électorale
Deux jours après la tenue du scrutin, les résultats officiels provisoires des législatives anticipées ont été rendus public ce mardi 19 novembre au Sénégal. S’ils confirment l’hégémonie du Pastef, ils montrent aussi que l’ancien président Macky Sall a manqué son retour sur le devant de la scène à la tête de la coalition d’opposition Takku Wallu. Arrivée certes en deuxième position, elle reste malgré tout bien loin derrière le parti au pouvoir…Les résultats des législatives anticipées rendus public mardi 19 novembre au Sénégal confirment le raz-de-marée du Pastef qui arrive en tête dans 40 des 46 départements du pays et dans 7 des 8 circonscriptions de la diaspora…Parmi les enseignements notables à retenir, il y a aussi le fait que des bastions de l’ancien régime qui avaient résisté aux sirènes du Pastef à la présidentielle ont, cette fois, basculé. Tel est par exemple le cas des départements de Foundiougne et Fatick, dans le centre du pays, deux anciens fiefs de l’ex-président Macky Sall – qui en est originaire – et réputés imprenables. Même constat également dans le nord, dans le département de Dagana frontalier avec la Mauritanie, qui était lui le département d’origine de l’ancien président de l’Assemblée nationale, ainsi que dans le sud-est, où le parti d’Ousmane Sonko s’empare des départements le long du fleuve Sénégal, de Bakel à Kedougou. RFI
Maurice: le nouveau Premier ministre demande un audit sur les finances publiques
À Maurice, Navin Ramgoolam, nouveau Premier ministre issu des élections législatives du 10 novembre, a annoncé un audit des finances publiques. Alors que son cabinet devrait prendre ses fonctions aujourd’hui, il affirme que les chiffres financiers ont été faussés par l’ancien ministre des Finances. Ramgoolam s’engage à clarifier la gestion financière et monétaire qui soulève de nombreuses questions…Lors d’un rassemblement à Port-Louis, dimanche 17 novembre, le nouveau Premier ministre a annoncé une investigation complète sur l’état des finances publiques. Navin Ramgoolam a affirmé que les chiffres du ministère des Finances sont « faux » et s’est engagé à rétablir la vérité. Selon son entourage, les points critiques concernent les fins de mois difficile du Trésor public, de même que la dette nationale, dont le ratio par rapport au PIB a atteint 79%, un niveau jugé alarmant par de nombreux économistes. RFI
Madagascar: la campagne pour les municipales démarre sans susciter un grand enthousiasme
À Madagascar, la campagne électorale pour les municipales prévues le 11 décembre 2024 a débuté. Si plusieurs candidats avaient déjà pris de l’avance, ces dernières semaines, en allant à la rencontre de leurs électeurs, ce mardi, nul doute : la « propagande » – comme on l’appelle sur l’île – a bien démarré. Toute la journée, les grandes villes du pays ont vibré au son des sonos installées sur les caravanes de partisans, et ce, dans l’indifférence de beaucoup de citoyens. Pour obtenir l’un des 1 695 postes de maire à pourvoir, les candidats vont devoir aborder les vrais sujets de préoccupation des Malgaches puis, les convaincre d’aller aux urnes. Un programme très ambitieux. RFI
Djibouti: des lâchers de moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre le paludisme
L’Anopheles Stephensi inquiète l’Afrique de l’Est. Ce moustique venu d’Asie est le principal vecteur de paludisme dans les villes indiennes et iraniennes. Il est depuis quelques années à l’origine d’une recrudescence de cas de paludismes en Afrique de l’Est. Quand il est repéré pour la première fois sur le continent, en 2012, Djibouti n’avait recensé que 27 malades dans l’année. Depuis, les cas ont flambé, en 2020, plus de 70 000 cas ont été déclarés…Djibouti expérimente un moustique génétiquement modifié. Avec la société britannique Oxitec, qui a un programme semblable au Brésil, des moustiques mâles sont transformés. Ils diffusent ensuite un gène qui empêche leur progéniture femelle d’atteindre l’âge adulte. Or, ce sont les femelles qui transmettent la maladie. Un premier lâcher de 40 000 insectes a eu lieu en mai dernier et d’autres moustiques modifiés sont libérés toutes les semaines depuis octobre et jusqu’en avril. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un projet pilote et le nombre moustiques nécessaires sera déterminé en début d’année prochaine. RFI
Relance de l’économie au Botswana : du diamant au cannabis
Le Botswana entend diversifier son économie dépendante du diamant en se lançant sur le marché du cannabis thérapeutique et de l’énergie solaire, a annoncé mardi le président de ce petit pays d’Afrique australe, Duma Boko, lors de son premier discours à la nation… »Le Botswana enregistre plus de 3.200 heures de soleil par an et une moyenne de 21 mégajoules par m2, ce qui est l’une des plus élevées au monde », a-t-il dit. « L’énergie solaire a un grand potentiel ». Le pays veut aussi commencer à cultiver du cannabis à des fins thérapeutiques et du chanvre industriel pour se lancer sur le marché international en pleine croissance. « Nous prévoyons d’augmenter considérablement notre PIB grâce au cannabis et aux produits liés au chanvre », a déclaré M. Boko, ajoutant: « Nous allons créer des emplois dans cette industrie ». AFP
Botswana : Conférence économique africaine qui se tiendra à Gaborone
La Conférence économique africaine (CEA) 2024, un événement majeur co-organisé par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), se tiendra à Gaborone, au Botswana, du 23 au 25 novembre. Cet événement rassemblera des leaders africains, des dirigeants d’entreprises, des universitaires, des jeunes chercheurs et des experts autour du thème « Assurer l’avenir économique de l’Afrique face à l’incertitude croissante ». La conférence offrira une occasion aux pays africains de discuter des défis économiques urgents et de renforcer leur résilience face aux pressions mondiales grandissantes. D’après la CEA, les discussions de cette année se concentreront sur quatre axes principaux : l’impact de l’incertitude sur le développement de l’Afrique, la résilience grâce à des solutions africaines, le financement innovant en période d’incertitude, et l’utilisation des technologies pour élaborer des stratégies prédictives. Sahel Intelligence