Cartographie du développement portuaire stratégique de la Chine en Afrique
Avec un total de 231 ports commerciaux en Afrique, les entreprises chinoises sont présentes dans plus d’un quart des plaques tournantes du commerce maritime africain. Cette présence est nettement plus importante que partout ailleurs dans le monde. À titre de comparaison, l’Amérique latine et les Caraïbes accueillent 10 ports construits ou exploités par la Chine, tandis que les pays asiatiques en accueillent 24…Pour chaque dollar investi dans les ports, la Chine gagne jusqu’à 13 dollars en recettes commerciales. Une entreprise titulaire d’un contrat de location-exploitation ou d’un accord de concession tire non seulement les avantages financiers de tous les échanges commerciaux transitant par ce port, mais peut également en contrôler l’accès…Un autre risque lié au développement portuaire de la Chine en Afrique est la possible réaffectation des ports commerciaux à des activités militaires. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Soudan : une frappe sur un marché du Darfour fait des centaines de morts, selon des observateurs
Le groupe Emergency Lawyers, composé d’avocats bénévoles, ainsi que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont déclaré que l’attaque avait fait des centaines de morts, quelques jours après la reprise par l’armée du palais présidentiel de Khartoum. Selon ce collectif d’avocats pro-démocratie, qui documente les violations des droits humains depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, « les avions de l’armée soudanaise ont perpétré un horrible massacre en frappant aveuglément le marché de Tora, au Darfour-Nord, tuant des centaines de civils et en blessant grièvement des dizaines « . « En raison du grand nombre de cadavres », le collectif n’était pas en mesure de procéder à un décompte et une identification des victimes, a affirmé à l’AFP un porte-parole, qui a tenu à rester anonyme…La vaste région du Darfour a été le théâtre de certaines des pires atrocités de la guerre, notamment des bombardements avec des barils explosifs sur des zones civiles, des attaques des paramilitaires sur des camps de déplacés touchés par la famine, ainsi qu’une violence ethnique généralisée. L’armée conserve sa prédominance dans les airs grâce à son aviation, qui frappe régulièrement les positions des paramilitaires. AFP
Le Tchad et le Soudan sont-ils au bord d’un conflit armé ?
Dans une vidéo diffusée dimanche sur la chaîne Al Jazeera, le commandant en chef adjoint des forces soudanaises, Yasser Al-Atta avertit « que les aéroports de N’Djamena et d’Amdjarass sont des cibles légitimes » pour les forces de son pays…Ces propos « peuvent être interprétés comme une déclaration de guerre s’ils sont suivis d’effets », a réagi le porte-parole du ministère tchadien des Affaires étrangères, Ibrahim Adam Mahamat…Le Tchad accuse depuis plus de soixante ans le pouvoir soudanais de tout faire pour « déstabiliser le Tchad », notamment en ayant « orchestré des rébellions » et « soutenu le groupe Boko Haram ». Depuis avril 2023, le Soudan est déchiré par un conflit opposant le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, à son ancien second Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Fin octobre 2024, N’Djamena avait nié toute implication dans le conflit soudanais, alors que le camp loyaliste l’accuse de jouer un rôle actif dans des livraisons d’armes des Émirats arabes unis aux FSR. Ce soutien aux FSR a déjà été pointé dans différents rapports – dont un de l’ONU en janvier 2024…La présence à El Facher (sud-ouest du Soudan) d’une rébellion zaghawa -une ethnie également présente au Tchad- dirigée par Ousman Dillo, le frère cadet de l’opposant tchadien Yaya Dillo Djérou, tué par l’armée tchadienne au printemps, est le principal sujet d’inquiétude de N’Djamena. En février 2008, une rébellion de cette même ethnie basée au Soudan avait lancé une offensive éclair au Tchad avec d’autres groupes, contraignant l’ancien président Idriss Déby Itno (1990-2021) à se réfugier dans son palais présidentiel, avant de réussir à repousser les rebelles avec le soutien décisif de Paris. TV5 avec AFP
Tchad: le journaliste Olivier Monodji auditionné par un juge d’instruction à Ndjamena
Au Tchad, le journaliste Olivier Monodji a été entendu lundi 24 mars par un juge d’instruction à Ndjamena. Le directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays a été inculpé notamment pour intelligence avec une puissance étrangère pour ses écrits dans ce média. Par ailleurs, correspondant de RFI au Tchad, Olivier Monodji avait été arrêté mercredi 5 mars et placé en garde à vue à la Coordination de la police judiciaire à Ndjamena. L’audition d’Olivier Monodji, l’un des correspondants de RFI au Tchad, a duré environ 1h30. Olivier Monodji a été interrogé sur le dossier transmis par le parquet. Maître Alain Ndilyam, l’un des avocats du journaliste, s’est dit confiant. Olivier Monodji est en garde à vue depuis mercredi 5 mars. Il avait dû suivre des policiers venus lui délivrer un mandat d’amener signé par le procureur général de la République, alors qu’il se trouvait au bureau du journal Le Pays, dont il est directeur de publication. RFI
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples adopte une résolution sur la situation en RDC
La résolution de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) sur la situation des droits de l’homme en RDC a été adopté lundi 24 mars, annonce un communiqué du ministère des Droits humains. D’après ce communiqué publié ce même lundi, cette résolution reconnait les défis persistants en matière des droits humains en RDC et appelle à des actions concertées pour restaurer la paix et la stabilité dans l’Est du pays. Pour le ministère des Droits humains, l’adoption de cette résolution est une avancée majeure. Elle est « le fruit du leadership congolais dans l’engagement indéfectible en faveur de la paix, la sécurité et la justice ». La résolution de la CADHP condamne fermement les exactions perpétrées par les groupes armés notamment les massacres des populations civiles, les violences sexuelles, l’enrôlement forcé des enfants et la destruction des infrastructures sociales. Radio Okapi
RDC : Au moins 9 miliciens de CODECO tués et 4 blessés à la suite des combats contre les UPDF à Djugu
Au moins neuf miliciens de CODECO ont été tués et quatre autres blessés dans des combats qui les ont opposés ce mardi 25 mars aux militaires ougandais, (UPDF), au le village de Bethleem à Fataki, dans le territoire de Djugu, en Ituri rapportent des sources sécuritaires, tandis que l’UPDF déplore un militaire grièvement blessé Selon ces sources sécuritaires cette situation ces affrontements ont occasionné un mouvement de populations dans la zone. Entre-temps, le trafic sur la route nationale numéro 27 reste toujours suspendu à cause de la recrudescence de l’insécurité. Le weekend dernier, des affrontements avaient encore été signalés entre l’armée ougandaise (UPDF) et la milice CODECO dans ce même village. Radio Okapi
Au Burkina Faso, deux journalistes arrêtés dans une nouvelle vague de répression des voix dissidentes
Deux journalistes burkinabés ont été arrêtés lundi 24 mars à Ouagadougou et conduits vers une destination inconnue, après avoir dénoncé des atteintes à la liberté d’expression dans ce pays sahélien dirigé par une junte militaire qui réprime les voix dissidentes. Depuis le coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré, en 2022, de nombreux cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime ont été rapportés dans la capitale et d’autres localités. La semaine dernière, le mouvement politique SENS (Servir et non se servir), qui s’était indigné d’un massacre de civils attribué aux forces de sécurité, avait dénoncé l’enlèvement de cinq de ses membres. « Guézouma Sanogo, président de l’AJB [Association des journalistes du Burkina Faso] et Boukari Ouoba, vice-président, viennent d’être emmenés par des individus se présentant comme des policiers des services de renseignement (…) vers une destination inconnue », a écrit l’association sur Facebook vers 11 heures, heure locale (midi, à Paris). Lors d’un congrès de l’AJB, vendredi, M. Sanogo avait dénoncé publiquement la multiplication des « atteintes à la liberté d’expression et de presse », qui « ont atteint un niveau jamais égalé » dans le pays. M. Sanogo, également journaliste à la Radio-télédiffusion du Burkina (RTB), avait qualifié la chaîne nationale d’« outil de propagande ». D’autres journalistes avaient rappelé que sept de leurs confrères ont été enlevés en 2024, dont certains sont toujours portés disparus. Le Monde avec AFP
Mozambique : le chef de l’opposition annonce un accord avec le président pour mettre fin aux violences
Un pas important vers un espoir de paix civile au Mozambique. Le chef de l’opposition Venancio Mondlane a annoncé, lundi, avoir conclu avec le président, Daniel Chapo, un accord pour « mettre fin à toutes les violences », après plusieurs mois d’affrontements postélectoraux qui ont parfois semé le chaos dans ce pays pauvre d’Afrique australe…« Nous allons mettre fin à toutes les violences (…). Nous avons convenu que toutes les formes de persécution, de part et d’autre, doivent cesser », a déclaré M. Mondlane dans une vidéo en direct sur les réseaux sociaux. Cela inclut les « violences policières et civiles » contre la police, ses propres partisans ou les membres du parti au pouvoir, a-t-il ajouté…Après des mois de tension politique parfois extrême, Daniel Chapo et Venancio Mondlane se sont rencontrés dimanche pour « discuter des solutions aux défis auxquels est confronté le pays » et « promouvoir la stabilité nationale » et « la réconciliation », avait annoncé la présidence. Plus de 360 personnes ont perdu la vie, la majorité d’entre elles ayant été victimes de blessures par balles, dans ces violences qui ont secoué le pays lusophone, l’un des plus pauvres du monde, après l’élection présidentielle d’octobre, selon l’ONG locale Plataforma Decide…L’opposant affirme avoir plutôt recueilli 53 % des voix lors de ce scrutin marqué par de nombreuses irrégularités, selon plusieurs missions d’observation internationales, dont celle de l’Union européenne. Cette dernière a dénoncé dans son rapport final sur le scrutin publié à la fin de janvier des cas de manipulations des résultats et des indices de bourrage d’urnes en faveur du Frelimo. Le Monde avec AFP
Au Maroc, un militant islamiste condamné à un an de prison pour « diffamation » envers l’Arabie saoudite
Un militant islamiste a été condamné lundi 24 mars en première instance à un an de prison ferme pour « diffamation » à la suite de publications sur la guerre à Gaza jugées offensantes pour l’Arabie saoudite, selon sa défense. En détention depuis la fin de février, Mohamed Boustati, membre d’Al-Adl Wal-Ihsane, une mouvance islamiste interdite mais tolérée, « a été condamné à un an de prison ferme pour diffamation », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat, Mohamed Nouini. La procédure judiciaire a été enclenchée après une plainte des services de renseignement saoudiens à la suite de publications sur Facebook considérées comme offensantes pour les institutions et symboles saoudiens, a précisé l’avocat…Toutefois, le tribunal de première instance de Khouribga, dans la banlieue de Casablanca, a considéré ces posts comme « diffamatoires ». « Il aurait dû être condamné en vertu du code de la presse, qui ne prévoit pas des peines privatives de la liberté », a commenté Me Nouini, qui juge la sentence « sévère ». Le Monde avec AFP
Soudan du Sud: en plus des affrontements, la pire épidémie de choléra en 20 ans, selon l’Unicef
Le Soudan du Sud connaît sa pire épidémie de choléra en 20 ans avec plus de 40.000 cas et près de 700 décès en près de six mois, a annoncé lundi l’Unicef, alors que les affrontements dans le nord-est entravent l’accès aux soins. Le plus jeune État de la planète en proie à l’instabilité depuis son indépendance du Soudan en 2011 avait déclaré une épidémie en octobre 2024. Ces dernières semaines, les affrontements armés en cours dans l’État du Haut-Nil (nord-est) ont restreint l’accès aux soins et aggravé l’épidémie, a également averti Médecins sans frontières (MSF). « Du 28 septembre 2024 au 18 mars 2025, plus de 40.000 cas ont été signalés au Soudan du Sud, dont 694 décès dans tout le pays, soit sa pire épidémie depuis 20 ans, » a déclaré dans un communiqué le fonds des Nations unies pour l’enfance. La moitié des cas sont des enfants de moins de 15 ans, précise l’Unicef…La maladie est désormais présente dans neuf des dix États du pays, avec une majorité de cas dans celui de Jonglei, voisin de l’État du Haut-Nil, a-t-elle ajouté…. »Avec la propagation rapide du choléra et la persistance des violences, les besoins en soins médicaux dans l’État du Haut-Nil sont plus critiques que jamais », y souligne Zakaria Mwatia, chef de mission de MSF dans le pays. AFP
Côte d’Ivoire: ouverture du procès du commandant Abdoulaye Fofana, ancien aide de camp de Guillaume Soro
Le commandant Abdoulaye Fofana a rejoint la rébellion, en 2002. Il devient l’Aide de camp de Guillaume Soro, lorsque ce dernier est Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale. En 2019, une mesure de reversement des militaires détachés auprès de Guillaume Soro est enclenchée. Abdoulaye Fofana est radié, car il n’a jamais rejoint son unité, à savoir, la Garde présidentielle. Démarre ensuite, une période d’exil. Abdoulaye Fofana s’installe en France. Au bout de quelques mois, il décide de revenir au pays. La justice l’accuse de vouloir enlever le président de la République, pour renverser le gouvernement et instaurer un organe de transition. Direction d’abord le Burkina, puis Abdoulaye Fofana entre en Côte d’Ivoire par la route, à Ouangolodougou, où il rencontre un de ses présumés complices, chargé de « neutraliser mystiquement » certaines personnalités politiques et administratives. Arrêté en juin 2022, par la gendarmerie, Abdoulaye Fofana rejette ces accusations. Le 14 avril prochain, à la reprise des débats, il pourra donner sa version des faits. Il est par ailleurs inculpé dans une seconde affaire qui se tient en parallèle. Ce militaire à la retraite est accusé d’acte terroriste et de complot contre l’autorité de l’État, dans le cadre des violences électorales de 2020. La justice l’accuse, notamment, d’avoir recruté des militaires pour mener des actions subversives lors des élections. RFI
Ghana: un ancien haut responsable sécuritaire arrêté pour détournements de fonds
Un ancien haut responsable sécuritaire du Ghana a été arrêté pour malversations financières, soupçonné d’avoir détourné des fonds destinés à renforcer la cybersécurité du pays, a révélé lundi le ministre de la Justice. Kwabena Adu-Boahene, ex directeur du National Signals Bureau (NSB), qui surveille les signaux de communication principalement liés à la sécurité au Ghana, est accusé dans le cadre d’un contrat de 7 millions de dollars signé en janvier 2020 avec une société israélienne, RLC Holdings Limited. Le nouveau président ghanéen, John Mahama, qui a pris ses fonctions en janvier, a déclaré une tolérance zéro envers la corruption. Jusqu’à présent, son gouvernement a reçu plus de 2.000 plaintes dans le cadre de son initiative « Opération récupérer tous les biens mal acquis » (ORAL) visant à retrouver tous les biens de l’État indûment acquis sous la présidence de son prédécesseur Nana Akufo-Addo. L’enquête de l’Office de lutte contre la criminalité économique et organisée (EOCO), une agence gouvernementale, a démontré qu’une partie des fonds prévus pour le projet de cybersécurité a été transférée vers des comptes privés liés à M. Adu-Boahene, ancien patron du NSB, et à sa femme, Angela Adjei-Boateng. Les autorités affirment que le couple a utilisé les fonds pour acquérir plusieurs propriétés au Ghana et à l’étranger…La nouvelle campagne contre la corruption du Ghana vise à rassurer les investisseurs étrangers et les institutions financières sur sa volonté de stabiliser son économie. AFP