Revue de presse du 6 juin 2025

Guerre dans l’est de la RDC : les médiateurs qataris présentent un projet de paix à Kinshasa et au M23
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le Mouvement du 23-Mars (M23), qui le combat dans l’est du pays, se sont vu présenter un projet de proposition de paix à l’issue d’un cycle de négociations au Qatar, a fait savoir, jeudi 5 juin, une source au fait des pourparlers. Les médiateurs qataris « ont présenté une proposition de paix aux deux parties et leur ont demandé de consulter leurs dirigeants avant de revenir (…) pour poursuivre les négociations », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) cette source, sous le couvert de l’anonymat. Le « dernier cycle de négociations » à Doha a vu les deux parties « s’engager sur les questions essentielles qui sous-tendent le conflit », a-t-elle ajouté…Une demi-douzaine de cessez-le-feu et de trêves ont été signés et violés par les parties en conflit depuis 2021. La même source a qualifié la phase à venir de « cruciale », la RDC et le M23 se préparant à de nouveaux pourparlers « facilités par les Qataris et visant à résoudre les différends qui subsistent ». Les discussions sont coordonnées « avec les Etats-Unis et l’Union africaine », a ajouté cette source. Le Rwanda a assuré en mai qu’un accord de paix définitif mettant fin à la crise serait signé à la mi-juin à Washington. Le Monde avec AFP

RDC : Martin Fayulu : « Nous devons créer un camp de la Patrie»
À l’issue de sa rencontre avec le Chef de l’État, le jeudi 5 juin, au Palais de la Nation à Kinshasa, l’opposant Martin Fayulu a affirmé son désir de créer un « camp de la Patrie ». Il souhaite rassembler les acteurs politiques congolais pour faire face à la crise sécuritaire qui mine l’Est du pays : « C’était très simple. Vous savez que le pays traverse une période très difficile. Nous sommes attaqués de partout, nous avons besoin de cohésion nationale. Je suis venu lui (NDLR : Président Tshisekedi) dire que nous n’avons pas 36 solutions : nous devons créer un camp de la Patrie, un regroupement de ceux qui luttent pour leur pays ». Pour le président du parti Engagement Citoyen pour le Développement (ECIDé), « toutes ces crises que nous traversons – sécuritaire, sociale, politique – ont une seule solution : le dialogue ». Martin Fayulu a également encouragé Félix Tshisekedi à échanger avec les évêques de la CENCO et les pasteurs de l’ECC, afin de mettre en avant leur pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble : « Il m’a compris et va donner sa réponse très rapidement. Nous sommes Congolais et nous avons des frères et sœurs qui souffrent, des enfants qui dorment à la belle étoile, des familles qui vivent dans la détresse et des vies qui se perdent chaque jour. C’est de cela que nous avons parlé ». Radio Okapi

Au Sahel, le regain des violences djihadistes inquiète : « On ne peut pas écarter un scénario à la somalienne »
Raids sanglants au Mali, incursions dans de grandes villes au Burkina Faso, lourdes pertes militaires au Niger : les djihadistes ont intensifié leurs offensives contre les armées au Sahel. Les dernières semaines ont été particulièrement meurtrières, avec plusieurs centaines de soldats tués dans diverses attaques revendiquées, au Mali et au Burkina Faso par le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) et au Niger par l’Etat islamique au Sahel (EIS). Les juntes des trois pays, qui avaient promis lors de leurs putschs de faire du retour de la sécurité une priorité, peinent à endiguer la progression des djihadistes, qui menacent plus que jamais le nord de certains pays côtiers du golfe de Guinée…Les exactions des armées à l’encontre de civils – en particulier les Peuls, accusés de nourrir les rangs des djihadistes et souvent pris pour cible au Sahel – « exacerbent les ressentiments et favorisent l’expansion du GSIM », confirme le groupe de réflexion Soufan Center dans une note qui pointe « une stratégie globale visant à dégrader la confiance du public envers les forces de l’Etat ». « Il y a aussi une question de compétition du contrôle de l’espace. Le GSIM accélère les attaques pour réduire l’influence de l’EIS, qui revient sur le devant de la scène », indique Lassina Diarra à l’Agence France-Presse (AFP)…Les parties nord du Togo et du Bénin, frontalières des pays sahéliens, sont déjà régulièrement les cibles d’incursions violentes de djihadistes…Le GSIM cherche également à s’implanter au Sénégal et en Mauritanie depuis le Mali, selon une étude du Timbuktu Institute, un centre d’études basé à Dakar. Le Monde avec AFP

Au Bénin, une attaque djihadiste dans un commissariat fait cinq morts
Le nord du Bénin est en proie à de nouvelles violences djihadistes présumées. Trois militaires et deux policiers ont été tués lors d’un assaut lancé dans un commissariat de Tanougou, commune de Tanguiéta, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source militaire, jeudi 5 juin…Le Bénin subit depuis plusieurs années l’expansion des violences djihadistes qui frappent le Burkina Faso et le Niger voisins, et plus à l’ouest le Mali. D’autres pays côtiers du golfe de Guinée sont touchés ou menacés. A la mi-avril, 54 soldats béninois ont été tués dans le parc du W, plus au nord du pays, lors de l’attaque de deux positions de l’opération antidjihadiste « Mirador ». Début janvier, 28 militaires avaient été tués dans la même zone. Les deux attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida. Selon une source diplomatique, 121 militaires béninois ont été tués entre 2021 et décembre 2024…En janvier 2022, le Bénin avait déployé près de 3 000 soldats pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l’opération « Mirador », avant de recruter 5 000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le Nord. Mais le président béninois, Patrice Talon, a déploré cette année, mi-mars, les relations « dégradées » avec ses voisins nigérien et burkinabé et l’absence de coopération sécuritaire qui rendent difficiles, selon lui, la lutte contre le djihadisme. Le Monde avec AFP

Bénin: l’armée annonce un nouveau commandant antiterroriste en pleine recrudescence d’attaques dans le nord
Au Bénin, l’opération Mirador, créée en 2022 pour contrer la menace terroriste dans le nord du pays change de tête. Le chef d’état-major général de l’armée béninoise a nommé le colonel André Dokoui Fofo comme nouveau commandant du théâtre des opérations. L’armée béninoise a subi, entre janvier et mai de cette année, de très lourdes pertes dans ses rangs du fait d’attaques terroristes dans le nord du pays. Le nouveau commandant du théâtre des opérations formées à Madagascar était le numéro 2 de la garde nationale. Il a également dirigé le prytanée militaire de Bembéréké, une école qui forme aux carrières militaires et civiles pour l’État. La nomination a été diffusée d’abord en interne, au sein de la grande muette. Elle a fuité seulement jeudi 5 juin, au lendemain de l’attaque du commissariat de Tanougou en bordure du parc de la Pendjari, au nord-ouest, à une cinquantaine de kilomètres de Natitingou. Le prédécesseur du nouveau commandant sera resté moins d’un an, il n’est pas parvenu à contrer la menace…L’attaque de mercredi était la deuxième en quelques semaines contre ce commissariat. Deux policiers et trois soldats au moins ont perdu la vie, selon une source militaire. RFI

Au Mali, une attaque contre un poste de sécurité de l’armée dans le sud du pays
Des hommes armés ont attaqué un poste de sécurité de l’armée dans le sud du Mali, a appris l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 5 juin de sources militaire et locales, dans un contexte d’assauts djihadistes répétés contre plusieurs positions militaires ces derniers jours. L’attaque a visé le poste de sécurité de Mahou, dans la région de Sikasso, où « des dispositions sont déjà engagées pour des renforts terrestres et aériens », a indiqué l’armée dans un communiqué sur les réseaux sociaux, sans plus de détails…Cette attaque à Mahou survient après celle menée dimanche contre le camp de Boulkessi, l’un des principaux de l’armée dans le centre du Mali. Elle a fait « 30 morts » et des soldats « portés disparus », selon une source sécuritaire. Deux autres sources militaires et locales ont indiqué à l’AFP un bilan plus élevé. Lundi, un autre camp de l’armée malienne a été attaqué à Tombouctou (nord) par des « terroristes ». L’état-major malien a indiqué y avoir « déjoué une tentative d’infiltration » et avoir « neutralisé » une douzaine d’assaillants, sans préciser s’il y avait d’autres victims. Le Monde avec AFP

Au Niger, la Croix-Rouge dit avoir fermé ses bureaux à la demande des autorités
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a affirmé jeudi 5 juin avoir fermé ses bureaux au Niger, quatre mois après la demande du régime militaire, mais s’est dit prêt au dialogue pour « reprendre, à tout moment, ses activités ». Les organisations humanitaires sont dans le viseur du pouvoir nigérien, issu d’un coup d’Etat perpétré en juillet 2023 et qui fait de la souveraineté nationale l’une de ses priorités…L’organisation rappelle que « le ministère des affaires étrangères du Niger a exigé par note verbale du 31 janvier 2025 la fermeture des bureaux du CICR et le départ, sans délai, de son personnel expatrié ». Aucun motif n’avait alors été dévoilé, mais un arrêté gouvernemental publié début février indiquait que les ONG devaient s’aligner sur la « vision » du régime militaire…Le Niger est frappé depuis plusieurs années par des violences djihadistes meurtrières, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est notamment. « Le CICR se doit de maintenir un dialogue, oral ou écrit, avec toutes les parties à un conflit armé, au Niger comme partout dans le monde », a expliqué l’organisation. Elle « ne fournit jamais un soutien financier, logistique ou de toute autre nature aux parties au conflit », a-t-elle affirmé. Le Monde avec AFP

Elections au Burundi : le rôle médiateur de l’Église catholique
[Vidéo] Les Burundais sont appelés aux urnes ce jeudi pour élire leurs nouveaux députés. Si la campagne se déroule dans un climat relativement apaisé, elle ravive néanmoins le souvenir des violences meurtrières qui avaient marqué l’élection présidentielle de 2020. Face aux tensions latentes, l’Église catholique — la plus influente du pays — joue un rôle de médiation. Ses représentants multiplient les appels au calme et n’hésitent pas à formuler des critiques. Forte de sa légitimité auprès de la population, l’Église parvient parfois à se faire entendre par la classe politique. France24

Burundi : l’opposition dénonce une élection verrouillée
Le Burundi a entamé le dépouillement des votes après les élections législatives et locales du 5 juin 2025. Près de six millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans plus de 14 000 bureaux de vote pour désigner leurs députés et conseillers communaux, lors du premier scrutin national depuis l’accession au pouvoir du président Évariste Ndayishimiye en 2020. Le scrutin s’est tenu sans la participation du principal parti d’opposition, le CNL d’Agathon Rwasa, qui accuse le régime de l’avoir exclu par des manœuvres politiques. Le gouvernement rejette ces accusations. La scène électorale était ainsi largement dominée par le CNDD-FDD, au pouvoir depuis deux décennies, opposé à de petites formations politiques et quelques candidats indépendants. Déjà en 2020, le CNL avait qualifié les élections de « mascarade ». Depuis, malgré quelques signes d’ouverture, le pouvoir reste concentré entre les mains du président et d’un cercle de généraux influents, dans un climat marqué par des atteintes aux droits humains, régulièrement dénoncées par les ONG et les Nations unies. Africanews

Gabon: le président Oligui Nguema reçu en Guinée Équatoriale pour évoquer le différend territorial
La Guinée équatoriale accueillera samedi la 26e session de la conférence des chefs d’États et de gouvernements de la CEEAC. Le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a pris de l’avance, en débarquant à Malabo dès mercredi soir. Il s’agissait d’avancer sur la question du litige frontalier entre les deux pays, après la décision de la Cour internationale de Justice le 19 mai 2025, plutôt favorable à la Guinée équatoriale. Désavouées par la CIJ après plus d’un demi-siècle de contentieux, les autorités gabonaises avaient fait profil bas et promis de jouer la carte de la diplomatie en poursuivant le dialogue avec leur voisin. C’est ce qu’a fait Brice Clotaire Oligui Nguema en devançant le raout sous-régional de samedi pour s’entretenir avec son homologue Teodoro Obiang Nguema…Au cours de leur tête-à-tête, les deux dirigeants ont acté la mise en place d’un comité conjoint d’experts, diplomates, géographes, juristes chargés de donner suite à la décision de la CIJ et d’aplanir le différend frontalier qui concerne aussi bien des zones maritimes que terrestres « dans un esprit de dialogue constructif et de coopération », selon Libreville. RFI

Le Ghana connaît sa plus forte épidémie de mpox depuis 2022
En un mois, 45 personnes qui ont été infectées par ce virus qui provoquent de la fièvre et d’intenses éruptions cutanées, ont annoncé cette semaine les autorités sanitaires du pays. Lors d’un entretien avec la presse mercredi 4 juin, le service de santé ghanéen a néanmoins affirmé qu’aucun mort n’était à déplorer. L’organe affirme que les moyens ont été déployés pour lutter contre ce que l’OMS décrète comme une urgence de santé publique de portée internationale. Identification, isolement et traitement des malades, traçage des cas-contacts, vaccination des personnels de santés exposés et campagne massive de sensibilisation : le service de santé du Ghana a annoncé sa feuille de route mise en place par pour contrer cette nouvelle épidémie de mpox. Sur plus de 300 cas suspectés dans l’ensemble du pays, 45 ont été confirmés au 31 mai, date du dernier relevé. RFI