Revue de presse du 17 juillet 2025

Togo: des élections municipales dans un climat tendu avec des appels à manifester
Les Togolais élisent leurs maires ce jeudi 17 juillet. Les bureaux de vote ont ouvert à 7h TU pour le renouvellement des conseillers municipaux des 117 communes que compte le pays. Ce sont les troisièmes municipales de l’histoire du Togo et les premières de la nouvelle République, définitivement instaurée début mai. Ce scrutin se déroule dans une situation sociopolitique tendue, avec un nouvel appel à manifester du mouvement de la société civile M66…Une forme d’appel au calme pour ne pas répéter les violences qui ont suivi l’internement forcé du rappeur Amron et qui ont causé la mort d’au moins cinq personnes. Depuis mercredi, les forces de l’ordre occupent les points stratégiques de la capitale pour « garantir la sécurité des élections » explique la Céni, à la suite des appels à manifester du mouvement de la société civile M66. Après les sénatoriales de février 2025, qui ont définitivement installé la Ve République, ces municipales marquent le premier scrutin d’importance pour plus de 4,5 millions d’électeurs. Un exercice citoyen, auquel les Togolais ne sont que très peu habitués. Les dernières municipales remontant à 2019, avec 60% remportés par le parti au pouvoir UNIR et les précédentes ayant eu lieu 32 ans auparavant. RFI

Le Burkina Faso va dissoudre sa Commission électorale nationale indépendante
Le gouvernement du régime militaire burkinabé a adopté, mercredi 16 juillet, un projet de loi visant à dissoudre la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en place depuis plus de vingt ans, jugée « budgétivore » et sujette aux « influences étrangères », selon le compte rendu du conseil des ministres consulté jeudi par l’Agence France-Presse (AFP). Créée par l’Etat en mai 1998 et mise en place en 2001, la CENI se revendique comme une structure « indépendante » chargée d’organiser les élections depuis le retour au multipartisme en 1991. Elle est composée de quinze commissaires issus des partis politiques et de la société civile, qui prêtent serment devant le Conseil constitutionnel. Des élections étaient censées être organisées en juillet 2024, mais la junte, issue d’un coup d’Etat en septembre 2022, a finalement prolongé sa transition de cinq ans…La transition politique, enclenchée après le premier coup d’Etat en janvier 2022, devait initialement s’achever en juillet 2024. Mais lors des assises nationales organisées en mai 2024, la junte a décidé de prolonger cette période de transition de cinq ans, autorisant Ibrahim Traoré à rester à la tête de ce pays miné par des violences djihadistes qui ont fait des milliers de morts depuis près de dix ans. Le Monde avec AFP

Fin officielle, ce jeudi, de la présence militaire française au Sénégal
Le camp Geille de Ouakam (Dakar) abrite, ce jeudi, la cérémonie marquant la fin officielle de la présence de l’armée française au Sénégal, avec la restitution des dernières emprises militaires. La cérémonie officielle marquant la fin de la restitution des bases des éléments français au Sénégal est prévue à partir de 09 h, sous la présidence du général de corps d’Armée Mbaye Cissé, chef d’état-major général des Armées. Elle sera marquée, entre autres, par une prise d’armes et les lectures des allocutions du général de division Pascal Ianni, en charge du commandement français pour l’Afrique et du général de corps d’armée, chef d’état-major général des Armées sénégalaises, Mbaye Cissé. Le camp Geille, plus grande installation militaire française, et l’escale aéronautique militaire, située à l’aéroport de Diass, seront restitués à l’Etat sénégalais. La France a restitué la station d’émission interarmées située à Rufisque conformément à la volonté des nouvelles autorités sénégalaise de mettre fin à toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025…La France a, déjà, restitué le 7 mars, les emprises Maréchal et Saint-Exupéry situées à proximité du parc de Hann de même que le quartier ‘’Contre-Amiral Protet’’ situé sur le port de Dakar, rétrocédé le 15 mai dernier. Un accord de défense franco-sénégalais signé en 1960 a fixé le cadre juridique de la présence militaire française au Sénégal, reposant notamment à l’époque sur l’affirmation d’un système de défense commune et l’assistance mutuelle contre toute menace. APS

Cameroun : Paul Biya remanie des hauts gradés de l’armée
Le président camerounais Paul Biya, a procédé à un remaniement de la haute hiérarchie militaire. Cette mesure intervient à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre prochain, et deux jours après que le chef d’état a annoncé sa candidature à un huitième mandat. Les analystes estiment qu’il essaie de s’assurer le soutien des forces armées pour sa réélection après le tollé qu’a généré cette annonce. Ces changements, annoncés dans une série de décrets présidentiels, touchent presque toutes les branches des forces armées. Ils comprennent la nomination de nouveaux chefs d’état-major pour l’infanterie, l’armée de l’air et la marine, ainsi que la promotion de huit généraux de brigade au grade de général de division. L’un des généraux promus est le coordinateur du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité des forces spéciales souvent déployée dans le cadre d’opérations antiterroristes et considérée comme un élément central de l’appareil sécuritaire de Biya. Les décrets ont également nommé un nouveau conseiller militaire spécial du président. Africanews avec Reuters

Au Cameroun, la candidature de l’opposant Maurice Kamto toujours menacée d’invalidation
Au Cameroun, la candidature de Maurice Kamto sous la bannière du MRC est toujours sous la menace d’une invalidation. Cette dernière a été avancée mercredi 16 juillet par Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, lors de l’ouverture des travaux de la conférence des dix gouverneurs de régions que compte le pays. Maurice Kamto, pour sa part, a annoncé dans la même journée le dépôt de son dossier de candidature pour ce vendredi. Au Cameroun, pour Paul Atanga Nji, l’élection présidentielle à venir ne devra être entachée d’aucune fausse note sécuritaire. « L’ordre public sera renforcé et maintenu avant, pendant et après le scrutin présidentiel. Les états de comportement, la promotion du tribalisme et l’apologie du terrorisme seront sanctionnés », a-t-il déclaré. Le ministre de l’Administration territoriale a aussi réitéré une position qu’il a souvent exprimée ces derniers mois. Pour lui, en l’état actuel de la loi et fort du boycott en 2020 des élections législatives et municipales par le MRC, ce parti ne peut investir un candidat à l’élection présidentielle…Pendant qu’il faisait ce discours et de manière quasi concomitante, un communiqué non signé et sans en-tête annonçait le dépôt de la candidature de Maurice Kamto pour ce vendredi. Cette annonce a ravivé les spéculations sur la bannière qui portera cette candidature : le Mouvement pour la renaissance du Cameroun ou tout autre parti politique ? Un nom, le Manidem, a particulièrement été avancé sans confirmation de l’un des officiels de ces deux partis politiques. RFI

Le ministre de l’Intérieur du Qatar échange séparément avec ses homologues congolais et rwandais sur le renforcement de la coopération
Le ministre qatari d’État aux Affaires intérieures, Cheikh Abdulaziz ben Faisal Al Thani, s’est entretenu séparément, mercredi 16 juillet à Doha, avec les ministres de l’Intérieur de la RDC et du Rwanda, alors que se poursuivent à Doha les pourparlers entre Kinshasa et la rébellion de l’AFC/M23. Selon le compte X (anciennement Twitter) du ministère qatari des Affaires intérieures, ces échanges avec Jacquemain Shabani Lukoo et Vincent Biruta ont abordé un ensemble de sujets d’intérêt commun et examiné les moyens de renforcer la coopération et d’améliorer les mécanismes de travail conjoint. Les deux ministres séjournent à Doha depuis quelques jours dans le cadre des efforts de médiation engagés par le Qatar entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, avec le soutien de l’Union africaine. Les discussions en cours réunissent une délégation congolaise conduite par le Haut-Représentant du chef de l’État, Sumbu Sita Mambu, et une délégation de l’AFC/M23 dirigée par Benjamin Bonimpa. Ce nouveau round vise à faire aboutir les deux parties à un accord de paix pour mettre fin à la guerre dans l’est du pays. Radio Okapi

Est de la RDC: des attaques du M23 malgré l’accord à Washington
La situation reste tendue dans l’est de la RDC avec le conflit qui oppose le groupe armé AFC/M23, soutenu par le Rwanda, aux FARDC et ses alliés. Malgré un accord de paix signé à Washington, l’armée dénonce des attaques visant ses positions dans plusieurs localités au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Des combats qui ont aussi provoqué de nouveaux mouvements de population. Selon un communiqué des forces armées de la RDC, une première incursion de l’AFC/M23 est intervenue le 12 juillet puis le 14 dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu. Ce même lundi, ce sont ensuite des positions dans le Masisi qui ont été attaquées, affirment les responsables de l’armée congolaise. Dans ce même territoire du Nord-Kivu, d’autres combats ont été signalés ces derniers jours. Selon des sources sécuritaires, ces violents affrontements ont opposé les rebelles aux combattants Wazalendo, ces groupes d’autodéfense alliés de Kinshasa. Des tensions armées qui interviennent alors que les différentes parties, gouvernement congolais, responsables de l’AFC/M23 et gouvernement rwandais sont en pleine discussion à Doha au Qatar et après la signature de l’accord de Washington, le 27 juin dernier. Des tensions qui ont provoqué une nouvelle fois des mouvements de population. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que plus de 4 000 personnes ont fui leurs villages au mois de juin dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. RFI

Tchad: le vice-président du parti Les Transformateurs empêché de voyager
Au Tchad, Ndolembaï Njesada est toujours empêché de quitter le territoire tchadien. Le vice-président du parti les Transformateurs, dont le président, Succès Masra, est en détention préventive depuis plus de deux mois, s’est vu confisquer ses passeports tchadien et américain le lundi 14 juillet alors qu’il prenait un avion Turkish Airlines pour se rendre aux États-Unis. Pour des proches du vice-président des Transformateurs, il s’agit d’une « intolérable prise d’otage d’un citoyen américain ». Ndolembaï Njesada a fait tamponner ses passeports tchadien et américain auprès de la douane puis il s’est rendu dans la salle d’embarquement VIP de l’aéroport international Hassan Djamous de Ndjamena. C’est alors que « des agents des services de renseignement tchadiens lui ont demandé de les suivre », confient des proches du vice-président des Transformateurs. Il a ensuite été conduit au bureau des renseignements généraux où ses passeports ont alors été confisqués, « sans aucune explication », détaillent ses proches. Une source proche du dossier explique que « l’ambassade américaine se donne jusqu’à vendredi pour intervenir diplomatiquement afin de récupérer le document fédéral américain confisqué ». Depuis l’arrestation de Succès Masra le 14 mai dernier, c’est la deuxième fois qu’un membre du bureau des Transformateurs est empêché de voyager. Sitack Yombatina, le vice-président du parti, s’est vu retirer son passeport le 7 juin alors qu’il prenait un avion pour se rendre à la conférence internationale sur les océans en France. Il a pu récupérer son passeport, mais aucune explication ne lui a été donnée, a-t-il confié. RFI

Mali : l’ancien Premier ministre Moussa Mara est ressorti libre du tribunal
Au Mali, Moussa Mara est ressorti libre du tribunal. Après avoir dû s’expliquer pendant plusieurs heures mardi 15 juillet après-midi et ce mercredi matin encore devant les enquêteurs de la Brigade d’investigation judiciaire, l’ancien Premier ministre a été présenté cet après-midi au procureur du Tribunal de la Commune IV de Bamako, en charge du pôle anti-cybercriminalité. Là encore, Moussa Mara a dû longuement s’expliquer. En cause : un message publié le 4 juillet dernier sur les réseaux sociaux dans lequel il écrivait notamment qu’il comptait « se battre par tous les moyens ». Après ces auditions fleuves, Moussa Mara a finalement pu rentrer chez lui. Mais la procédure reste ouverte. Moussa Mara est ressorti « sans aucune charge contre lui, il n’y a pas de poursuite à ce stade » : c’est ce qu’a indiqué à RFI l’entourage de Moussa Mara. L’ancien Premier ministre était assisté de Maître Mountaga Tall, lui-même ancien ministre engagé pour la défense des acquis démocratiques maliens. Mais « le dossier n’est pas clos » : l’instruction se poursuit au niveau du procureur, qui pourra encore décider de classer l’affaire ou de la relancer. Sans limite de temps. RFI

Tanzanie: l’opposant Tundu Lissu reste en prison, un député européen pointe l’inaction de l’UE
En Tanzanie, le leader de l’opposition Tundu Lissu est toujours en prison pour trahison depuis avril 2025. Cette semaine, son audience a été une nouvelle fois ajournée à trois mois de l’élection présidentielle, empêchant le début de tout procès. Une situation qui fait réagir jusqu’en Europe où un député européen n’a pas hésité à pointer du doigt le manque de réaction diplomatique de la communauté internationale. Comme à chaque fois, Tundu Lissu est seul pour se défendre face à la cour de justice de Kisutu dans le centre de Dar es Salaam. Entouré de gardes vêtus de noir et aux visages masqués, le chef de l’opposition dénonce le nouveau retard pris dans son affaire : « Les citoyens de ce pays savent et le monde sait, que cette affaire n’est rien d’autre que politique. » Au même moment, à Strasbourg, le député européen Michael Gahler dénonce l’inaction de son ambassadrice en Tanzanie lors d’une commission des affaires étrangères au Parlement européen : « En Tanzanie, le chef de l’opposition est en prison et notre ambassadrice reste calme et silencieuse et l’un de nos ministres des Affaires étrangères est allé là-bas récemment en louant la situation. Je trouve ça inacceptable ». Contactée à Dar es Salaam, l’ambassade de l’Union européenne se défend dans un communiqué : « Nous restons activement engagés et avons clairement exprimé nos inquiétudes au gouvernement tanzanien sur l’arrestation et le procès de Tundu Lissu », peut-on lire. Accusé de trahison, Tundu Lissu risque la peine de mort. Son arrestation et les nombreuses disparitions d’opposants politiques dans le pays confirme la montée de la répression du gouvernement tanzanien à trois mois des élections présidentielles. RFI

En Mauritanie, le premier ministre espagnol vante les bienfaits de l’immigration
Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a vanté, mercredi 16 juillet à Nouakchott, les bienfaits de l’immigration, qui a contribué aux « progrès et à la bonne situation économique » de son pays, tout en souhaitant qu’elle soit « régulière et ordonnée ». M. Sanchez effectue actuellement une visite en Mauritanie, pays de la côte Atlantique ouest-africaine, qui sert de point de départ à de nombreux migrants venus de tout le continent pour tenter de rejoindre l’Europe clandestinement en entreprenant un périlleux voyage en mer en quête d’un avenir meilleur. Dans une déclaration à la presse à Nouackchott, en présence du président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, Pedro Sanchez a évoqué le « développement des pays qui sont aujourd’hui les destinataires [des flux migratoires] comme l’Espagne », qui a été un pays d’émigration…Mohamed Ould Ghazouani, s’exprimant en arabe, a salué la coopération entre les deux pays et « apprécié l’engagement du gouvernement espagnol à défendre les causes justes et à promouvoir la paix et la sécurité aux niveaux régional et international ». Cette visite a permis de discuter avec Pedro Sanchez de « questions vitales d’intérêt commun, notamment les défis de la sécurité, du développement, de la migration et des perspectives de coopération dans le domaine des énergies », a-t-il ajouté. Les délégations mauritanienne et espagnole ont, par ailleurs, signé quatre accords dans les domaines des transports et des infrastructures, de la sécurité sociale, de la cybersécurité et des parcs nationaux, selon un communiqué du gouvernement espagnol. Le Monde avec AFP