Revue de Presse du 9 janvier 2017

Côte d’Ivoire: le Premier ministre a démissionné
Le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan a présenté lundi sa démission ainsi que celle de son gouvernement. M. Kablan Duncan a exprimé son « infinie gratitude » à Alassane Ouattara pour la confiance en le nommant Premier ministre depuis octobre 2012. Daniel Kablan Duncan est le troisième Premier ministre d’Alassane Ouattara après Guillaume Soro, Jeannot Ahoussou Koffi. Cette démission survient au moment où un vice-président doit être nommé dans les jours à venir selon la nouvelle constitution votée lors du référendum du 30 octobre 2016. BBC

Côte d’Ivoire: retour au calme après l’annonce de la fin de la mutinerie
En Côte d’Ivoire, la colère des militaires semble être retombée, ce dimanche 8 janvier, après l’annonce, samedi, d’un accord dans lequel le président Alassane Ouattara promet de satisfaire leurs revendications, surtout d’ordre matériel. La mutinerie avait été déclenchée dans la nuit de jeudi à vendredi, à Bouaké, la deuxième ville du pays et s’est rapidement étendue à plusieurs autres villes. Joints par RFI, des habitants de Bouaké se disent soulagés. RFI

Egypte : attentat meurtrier dans le Sinaï
Au moins huit policiers ont été tués ce lundi dans une attaque au camion piégé au niveau d’un barrage de sécurité dans la péninsule égyptienne du Sinaï. Le kamikaze a foncé avec son camion rempli d’explosifs sur un barrage de sécurité dans la ville d’Al-Arish dans le nord du Sinaï et des hommes ont ensuite ouvert le feu sur les policiers. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque, mais les combattants du groupe de l’État islamique ont souvent ciblé les forces de sécurité égyptiennes dans la région. Une insurrection islamiste dans la péninsule du Sinaï a gagné du terrain depuis que les militaires ont évincé le président Mohamed Morsi. BBC

L’Afrique de l’Ouest sera encore sous la menace djihadiste en 2017
Les conflits armés qui se superposent dans les régions du Sahel et du bassin du lac Tchad ont contribué à une souffrance humaine massive, dont l’exil forcé de 4,2 millions de personnes. Des djihadistes, groupes armés et réseaux criminels luttent pour le pouvoir dans cette région en ruines, où les frontières sont poreuses et l’influence des Etats est limitée. En 2016, les djihadistes implantés dans le centre du Sahel ont perpétré des attaques sanglantes dans l’ouest du Niger, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, renforçant la vulnérabilité de la région. Al-Qaeda au Maghreb islamique et al-Mourabitoune restent actifs, alors qu’un nouveau groupe clamant son allégeance à l’Etat islamique voit le jour. Tous vont probablement poursuivre leurs attaques contre des civils ou des forces de sécurité locales et internationales dans les prochains mois. Le Mali est le pays le plus mortel pour une mission de maintien de la paix de l’ONU, avec 70 militaires tués dans des actes terroristes depuis 2013. Slate

Procès d’ex-soldats du RSP au Burkina: un enregistrement audio fait débat
Au Burkina Faso, le procès des ex-militaires de l’ancienne garde de Blaise Compaoré se poursuit à Ouagadougou. Plusieurs inculpés sont déjà passés à la barre, mais ils nient avoir projeté une attaque contre la maison d’arrêt et de correction des armées pour libérer les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé. Et comme dans le dossier du putsch, un document audio a fait l’objet d’intenses échanges entre les avocats et le commissaire du gouvernement. Les avocats demandent une mise à l’écart de cet enregistrement obtenu «illégalement» dont ils n’ont d’ailleurs pas écouté tout le contenu. RFI

Défense: l’Afrique de l’Ouest se dote de capacités aériennes
Dans la bande Sahel-Sahara, pas d’opérations sans moyens aériens. Ce qui est vrai pour la force française Barkhane l’est aussi pour les armées de la région qui sont en train de se doter d’hélicoptères ou d’avions de transports, et qui bénéficient le plus souvent de programmes de formation conduits avec l’aide de la coopération militaire française. Des projets menés avec un certain succès, au Sénégal, et en Mauritanie mais aussi au Niger et au Mali. Une manière pour les forces de la région de gagner en réactivité, face à un ennemi imprévisible. RFI

Mobilisation pour demander la fin du franc CFA en Afrique
A Abidjan, Bamako, Bruxelles, Dakar, Kinshasa, mais aussi Londres, Ouagadougou ou encore Paris, des rassemblements, des manifestations ou des conférences se sont tenus ce samedi 7 janvier. Un appel mondial a été lancé pour demander la fin du franc CFA, monnaie créée en 1945, arrimée à l’euro, et jugée colonialiste. Selon les organisateurs de cette journée, le franc CFA est une survivance des colonies françaises d’Afrique et constitue une servitude monétaire à laquelle il est temps de mettre un terme. RFI

Algérie: le parti d’Ali Benflis boycottera les élections législatives
En Algérie, l’ex-candidat à la présidentielle de 2014, Ali Benflis, a annoncé que son parti politique allait boycotter les législatives. Ces élections prévues au mois d’avril seront pourtant la prochaine échéance électorale pour d’autres partis d’opposition. Et avec cette décision, Ali Benflis semble se retrouver seul. Il estime qu’il y aura de la fraude, que l’opposition ne pourra pas se faire entendre au sein du Parlement et que le scrutin n’a aucun sens. Voilà comment Ali Benflis explique sa décision de ne pas participer aux élections législatives. Cette décision, attendue depuis plusieurs mois, n’est pas une surprise. Depuis trois années, la coalition de partis politiques dont fait partie Ali Benflis dénonce la fraude électorale. RFI

Le phénomène des harragas, les migrants algériens, ne faiblit pas
On les appelle les harragas. Il s’agit des migrants algériens, qui tentent par milliers, chaque année, la traversée clandestine de la Méditerranée en direction de l’Union européenne. Focus sur un phénomène méconnu. La chasse aux migrants subsahariens transitant par le territoire algérien, lancée par Alger en décembre dernier, a focalisé l’attention des médias locaux et internationaux et contribué à remettre l’Algérie sur la carte de la crise migratoire. Mais elle masque en partie un autre phénomène qui prend de l’ampleur, selon la presse algérienne : le départ clandestin de ses propres citoyens. L’Algérie est classée, en 2015, au 9e rang des pays d’origine de migrants clandestins arrivés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE), selon un rapport de l’ONG « Algeria Watch ». France 24

Un millier de Tunisiens manifestent contre le retour des jihadistes
Un millier de Tunisiens ont manifesté dimanche dans le centre de Tunis pour protester contre un éventuel retour au pays des jihadistes, qui représenterait selon eux une « grande menace » pour la sécurité nationale. La Tunisie compte plus de 5.000 ressortissants dans les rangs d’organisations jihadistes à l’étranger, notamment en Irak, en Syrie ou encore en Libye, selon le groupe de travail de l’ONU sur l’utilisation de mercenaires. Pour le gouvernement tunisien, ils seraient moins de 3.000. Un vif débat agite depuis des semaines le pays sur la perspective d’un retour massif de ces jihadistes, un sujet qui suscite l’inquiétude de nombreux Tunisiens. VOA

Le président sud-africain dénonce la corruption et les « erreurs » de l’ANC
Le président sud-africain Jacob Zuma a dénoncé dimanche la corruption au sein du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), et les « erreurs » qui ont conduit à la débâcle historique du parti aux municipales d’août dernier. M. Zuma s’exprimait lors d’une cérémonie célébrant les 105 ans de l’ANC, organisée dans un stade à Soweto, célèbre township de la capitale sud-africaine, à la pointe de la lutte contre le régime ségrégationniste de l’apartheid. « L’ANC a entendu le message envoyé par le peuple en août. Nous reconnaissons que nous avons fait des erreurs », a déclaré M. Zuma, 74 ans, qui doit céder en décembre sa place à la tête de l’ANC, parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994. « Quand les responsables et les membres de l’ANC sont corrompus et volent, ils trahissent les valeurs de l’ANC, notre peuple et notre pays. Nous n’autoriserons plus cela », a-t-il affirmé. VOA

Le bras de fer continue entre le gouvernement et les opposants politiques au Tchad
Mise en place le 29 décembre dernier par une cinquantaine des organisations de la société civile, des forces vives de la nation et les personnalités ou personnes ressources, la plate-forme dénommée Mouvement pour l’Eveil Citoyen (MECI) est le point de mire du MPS parti au pouvoir et le gouvernement. Par une déclaration faite à son cabinet le week-end dernier ,le ministre en charge de l’administration du territoire a interdit toute activité de ce regroupement sur toute l’étendue du territoire. C’est pour la première fois depuis 1990, date de prise du pouvoir par le président Déby, qu’un regroupement de différentes entités et corporations ayant pour fondement la refondation de la démocratie et des valeurs républicaines a fait bouger les hautes autorités de l’Etat. VOA

Un membre présumé de l’EI confirme l’exécution de deux journalistes tunisiens
Un membre présumé de l’organisation Etat islamique en Libye, détenu par les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar dans l’est du pays, a confirmé l’exécution de deux journalistes tunisiens disparus en Libye en septembre 2014, dans des « aveux » diffusés par une télévision Libyenne. Tête rasée, le détenu qui portait une tenue de prisonnier orange, a affirmé samedi soir à cette télévision avoir été témoin de l’exécution de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari dans une forêt près de la ville de Derna, un ancien fief de l’EI, dans l’est libyen. Sofiène Chourabi, un blogueur très actif durant la révolution tunisienne de 2011, et Nadhir Ktari, un photographe, ont disparu dans la région d’Ajdabiya (est) le 8 septembre 2014. Quatre mois plus tard, la branche libyenne de l’EI a affirmé avoir exécuté ces deux journalistes. Mais cette revendication a été mise en doute par des responsables libyens puis tunisiens, notamment pour manque de preuves, ravivant l’espoir auprès des familles des deux journalistes. Jeune Afrique

« Paul Biya n’est pas le président du Cameroun réel »
[…] En écoutant le président Paul Biya, 82 ans, parler de cette jungle comme d’un « pays démocratique et un Etat de droit », se poser en protecteur des « fondements de notre vivre-ensemble », invoquer avec solennité la Constitution du pays alors qu’il est au pouvoir depuis trente-trois ans, réaffirmer avec force l’unité et l’indivisibilité du Cameroun en réponse aux « préoccupations » des enseignants et avocats en grève dans la partie anglophone du pays et rebaptisés pour l’occasion « manifestants extrémistes manipulés et instrumentalisés », j’ai eu la confirmation de ce que je sais déjà. Il y a deux Cameroun : un Cameroun officiel et un Cameroun réel. Paul Biya est le président du Cameroun officiel, celui des profiteurs du système, celui de ce commissaire corrompu et de ses collègues complices. Mais il n’est pas le président du pays réel : celui des jeunes filles violées et traînées dans la boue par des policiers pour avoir commis le crime innommable de prendre part à des manifestations non violentes dans la région de Buéa ; celui des familles des victimes et surtout des disparus du déraillement d’Eséka, dont il est clair qu’elles ne verront jamais ni la couleur de la vérité ni celle de la justice ; celui des milliers de citoyens camerounais quotidiennement brimés, humiliés, rackettés par des agents publics censés être à leur service. Le Monde