Revue de Presse du 6 juin 2017

Mali: 10 000 hommes et 50 millions d’euros pour la force commune du G5 Sahel
Au Mali, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie se sont réunis, ce lundi 5 juin, pour faire le point sur l’avancée du G5 Sahel. Une force armée sous régionale doit être mise en place pour lutter contre le terrorisme et l’Union européenne apporte une aide financière de plusieurs dizaines de millions d’euros. 10 000 soldats pour sécuriser, entre autres, la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger. Un effectif qui a été doublé par rapport aux prévisions initiales et « une nécessité », pour le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, tant les missions de cette future force armée sont nombreuses. RFI

La CEDEAO prolonge le mandat de sa force en Gambie
Les pays membres de la CEDEAO ont décidé de prolonger d’un an le mandat de la force déployée en Gambie. La Micega, majoritairement constituée de militaires sénégalais, fait pourtant face à l’hostilité de certains Gambiens. La décision a été prise lors du 51ème sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Monrovia. A Monrovia, les chefs d’Etat ouest-africains ont d’abord salué « le rôle crucial » joué par la Micega « dans la stabilisation et la sécurité de la Gambie ». BBC

Guinée-Bissau: un premier contingent de la Cédéao quitte le pays
Un premier contingent de 65 hommes de la force ouest-africaine déployée en Guinée-Bissau (Ecomib) a quitté Bissau, dimanche 4 juin, en fin de journée, pour Lagos. Ce premier groupe est essentiellement constitué de soldats nigérians. C’est aussi la première rotation d’un plan de retrait qui doit prendre fin, le 30 juin prochain, selon une source proche du commandement de l’Ecomib. RFI

Adhésion du Maroc à la Cédéao: un accord de principe mais des incertitudes
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a donné son accord de principe à la demande d’adhésion du Maroc, lors du sommet, dimanche 4 juin à Monrovia. Les chefs d’Etat ont exprimé « un soutien général pour la demande du royaume du Maroc, compte tenu des liens forts et multidimensionnels qu’il entretient avec les Etats membres », peut-on lire dans le communiqué officiel. Pour l’heure, ils demandent à la Commission « d’examiner les implications de cette adhésion, conformément aux dispositions du traité révisé » de la Cédéao. RFI

RDC : les États-Unis veulent que l’ONU enquête sur le meurtre de ses deux experts
Les États-Unis ont exhorté lundi l’ONU à créer une commission d’enquête sur l’assassinat de ses deux experts pour la RDC, dont les corps ont été retrouvés dans le Kasaï central fin mars. L’ambassadrice américaine Nikki Haley, présente à Genève pour des réunions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a plaidé lundi 5 juin en faveur de la création d’une commission d’enquête séparée sur les violations des droits dans cette province du centre de la RDC, qu’elle a qualifié d’ « actes horribles ». L’Américain Michael Sharp et de la Suédo-chilienne Zaida Catalan, qui enquêtaient sur l’existence de 40 fosses communes lorsque leurs corps ont été retrouvés au mois de mars, et leurs familles « méritent justice », a déclaré Mme Haley dans un communiqué. Jeune Afrique

L’ONU brandit la menace d’une enquête internationale en RDC
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a indiqué mardi attendre d’ici deux jours des engagements de la République démocratique du Congo sur des investigations sur les violences dans la province du Kasaï, brandissant la menace d’une enquête internationale. « A moins que je reçoive d’ici le 8 juin des réponses appropriées du gouvernement concernant une enquête conjointe, j’insisterai sur la création d’un mécanisme d’enquête international pour le Kasaï », a déclaré le Haut-Commissaire, Zeid Ra’ad Al Hussein. M. Zeid, qui réclame depuis mars la création d’une commission d’enquête du Conseil sur les violences en RDC après la découverte notamment de charniers, s’exprimait à l’ouverture de la 35e session du Conseil des droits de l’Homme à Genève (du 6 au 23 juin). VOA

Un ex-chef de la police controversé élevé à un titre honorifique en RDC
L’ex-chef de la police congolaise considéré par des défenseurs des droits de l’homme comme le suspect numéro un dans l’assassinat en 2010 d’un activiste, Floribert Chebeya, a été élevé à un titre honorifique par le président Joseph Kabila. Le nom du général « Numbi Banza Ntambo John » figure sur la liste de huit officiers supérieurs de la police de République démocratique du Congo (RDC) admis « dans l’ordre national ‘héros nationaux’ Kabila-Lumumba », un titre honorifique. « Considérant les mérites des intéressés et leurs loyaux services rendus à la nation au sein de la police nationale congolaise », les huit hommes sont élevés au grade de « Grand Officier », selon cette décision datée du 16 mai 2017. VOA

Le Burundi accuse l’UE de déstabilisation
Dans un communiqué publié hier, le gouvernement burundais affirme détenir des documents qui montrent que l’Union Européenne a joué un rôle dans la crise qui secoue le pays depuis 2014. Les documents en question rapportent des faits « graves », qui datent de 2014 et qui sont imputables à la délégation de l’Union européenne à Bujumbura. Les faits, précisent le communiqué du gouvernement, remontent à plusieurs mois avant l’insurrection et la tentative de coup d’Etat de mai 2015. L’Union Européenne aurait, soutient encore le pouvoir, financé des personnes physiques ou morales impliquées dans la déstabilisation du Burundi. BBC

Corruption: plainte contre l’Etat nigérian
Vingt associations anti-corruption du Nigeria menacent de poursuivre en justice le gouvernement à cause de l’attribution d’un marché pétrolier. Elles accusent les autorités d’avoir violé les procédures dans le cadre d’un projet d’exploitation d’une raffinerie de pétrole évalué à 15 milliards de dollars. Début mai, le secrétaire d’Etat nigérian au pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu avait annoncé que le géant pétrolier italien ENI et sa filiale nigériane Agip Oil Company allaient réparer, agrandir et gérer la raffinerie de Port-Harcourt dans le sud-est du pays. La compagnie italienne s’est engagée à investir 15 milliards de dollars à cet effet. BBC

Egypte: la nouvelle ministre française des Armées reçue par le président Sissi
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu lundi 5 juin 2017 la ministre française des Armées, Sylvie Goulard, en visite en Egypte. La coopération militaire et sécuritaire entre l’Egypte et la France a été au centre des discussions. L’Egypte avait conclu des contrats d’armement avec la France pour plus de 6 milliards d’euros, comprenant notamment des avions Rafale, une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral et des missiles. RFI

Lesotho: dépouillement en cours après des élections « calmes »
Le comptage des voix se poursuivait lundi au Lesotho deux jours après des élections législatives qui se sont déroulées dans le calme, se sont réjoui les observateurs, malgré le déploiement controversé de l’armée autour de certains bureaux de vote. « Les élections seules ne peuvent pas résoudre les problèmes politiques et structurels latents auxquels le pays fait face », a prévenu Joaquim Chissano, ex-président du Mozambique et chef de la délégation de l’Union africaine (UA) envoyée au Lesotho. Des réformes de fond sont nécessaires pour assurer davantage de stabilité dans ce pays qui vote pour la troisième fois en cinq ans, estiment les observateurs de l’UA. TV5

Global Witness dénonce la corruption dans le secteur minier en Ouganda
Global Witness publie, lundi 5 juin, un rapport au vitriol sur le secteur des mines en Ouganda. L’ONG britannique dénonce la corruption « systématique » et la mauvaise gestion qui règnent au sein de la Direction des études géologiques et des mines (DGSM), chargée notamment de l’attribution des licences d’exploitation. Une députée qui a obtenu un permis d’exploitation minière en plein cœur d’une réserve naturelle protégée. Un autre parlementaire payé pour négocier à bas prix l’évacuation de communautés villageoises, dont les terrains sont convoités par une entreprise de phosphates. Ou encore des tonnes de minerais de fer cachés aux autorités pour éviter de payer des taxes. Ce ne sont que quelques-uns des exemples cités dans le rapport de Global Witness, qui dresse un tableau accablant du secteur des mines en Ouganda. Le Monde

Sénégal. L’École Ponty, fabrique des élites coloniales à l’abandon
Des murs du bâtiment lézardés par endroits laissent apparaître des barres de fer à la place de la toiture, une grande charpente de fer rouillée pouvant s’écrouler à tout moment. Des gravats et enchevêtrements de fers rouillés ne facilitent pas non plus le déplacement en ce lieu. Voilà ce qui reste aujourd’hui de l’amphithéâtre de la célèbre école normale William-Ponty du Sénégal, située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Dakar. Le visiteur accède à ces vestiges à partir d’une bretelle d’environ 300 mètres de la route nationale Dakar-Sébikotane. La voie sinueuse et dégradée est envahie par les broussailles. Les conducteurs sont contraints de rouler très lentement et délicatement sur cette piste pour ne pas s’embourber. Rien n’indique que l’on se rend sur un site historique et très important dans l’histoire contemporaine de l’Afrique noire francophone. Courrier International