Revue de Presse du 29 juillet 2016

Le Soudan du Sud est « au bord du gouffre », avertit Ban Ki-moon
Le Soudan du Sud est « au bord du gouffre », a affirmé jeudi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité, en exhortant les dirigeants sud-soudanais à « s’engager en faveur de la paix ». A l’ouverture d’un débat au Conseil sur le maintien de la paix en Afrique, il s’est déclaré « consterné par l’ampleur des violences sexuelles » commises dans le pays et a demandé que les responsables « de toutes les atrocités » rendent des comptes. L’ONU a recensé au moins 120 cas de viols depuis la recrudescence des affrontements il y a trois semaines à Juba entre l’armée gouvernementale et les partisans de l’ex-chef rebelle Riek Machar. TV5

Zimbabwe: Mugabe lance la répression contre les anciens combattants contestataires
Confronté à un mouvement de contestation inédit, Robert Mugabe a mis ses menaces de répression à exécution : deux hauts responsables de l’Association des anciens combattants du Zimbabwe, qui avait osé critiqué le président au pouvoir depuis 36 ans, ont été arrêtés. Douglas Mahiya, le porte-parole de l’Association des vétérans de la guerre de libération, a été arrêté mercredi soir à Harare, a annoncé jeudi un collectif d’avocats, les Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’homme. « Selon les informations que nous avons, la police est en train de l’inculper de subversion et d’insultes à la présidence », a indiqué le collectif d’avocats dans un communiqué. TV5

Le Maroc s’engage militairement contre la secte extrémiste Boko Haram
La décision avait été prise avant même la demande de réintégration du Maroc à l’Union africaine (UA) officialisée le 17 juillet : il y aura bien une livraison de matériel militaire et sécuritaire marocain au Niger pour l’aider à lutter contre la secte extrémiste nigériane Boko Haram. Selon une source gouvernementale marocaine, le roi Mohamed VI a autorisé, par solidarité avec le Niger, la fourniture d’équipements militaires, à l’exception des munitions létales, pour aider son allié traditionnel dans le Lac Tchad à faire face aux incursions répétées de Boko Haram à partir du Nigeria voisin. Le Monde

12 ans après, le Maroc renverra bientôt un nouvel ambassadeur en Afrique du Sud
Le Maroc a nommé un nouvel ambassadeur en Afrique du Sud. Le royaume chérifien l’avait retiré il y a 12 ans pour protester contre la reconnaissance, par les Sud-Africains, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Polisario. Mais aujourd’hui, le Maroc ne veut plus pratiquer la politique de la chaise vide. L’ambassadeur est nommé et il ne reste plus que les formalités. La presse marocaine assure que la prise des fonctions se fera rapidement. Une mission difficile attendra cet ambassadeur qui sera chargé de relancer des relations en sourdine. RFI

Maroc. L’élite politique secouée par un scandale foncier
L’affaire a éclaté le 23 juillet 2016. Deux sites indépendants, Lakome2 et l’Hespress, reprennent des documents publiés par Alraiy, proche du PJD au pouvoir (Parti de la justice et du développement) et parti du Premier ministre Abdelilah Benkirane. Selon ces documents, le wali (gouverneur) de Rabat, Abdelouafi Laftit, aurait acheté un terrain dans un quartier riche de la capitale pour 350 dirhams (32 euros) le mètre carré “alors que la valeur normale était de 25 000 dirhams (2 300 euros)”, indique le document. Courrier International

Mali : les Bérets rouges, toujours debout
Chassés du palais de Koulouba en même temps qu’Amadou Toumani Touré, un temps traqués par les putschistes, les Bérets rouges tentent de se refaire une place et un nom dans l’armée. À voir les gamins jouer au foot, leurs mères s’activer devant les maisons et les hommes discuter à l’ombre des manguiers, on se croirait dans un quartier résidentiel de Bamako. Seuls quelques véhicules blindés couleur camouflage et la place d’armes indiquent qu’il s’agit en réalité d’un camp militaire : celui de Djicoroni Para, qui abrite les soldats du 33e régiment des commandos parachutistes (RCP) et leurs familles. Jeune Afrique

Niger : à Diffa, la population dans l’ombre de Boko Haram
Ce matin, El Haji Mélé peut dormir dans sa boutique. Il n’y a pas un client et il est allongé sur sa natte, dans l’axe du ventilateur. Les affaires ne sont pas bonnes, mais elles sont toujours meilleures qu’il y a un an et demi : il était alors vendeur de pièces détachées de motos. Et à Diffa, ville toute proche de la frontière nigériane, elles ont été interdites, étant le moyen de transport privilégié de Boko Haram. « En un après-midi, on n’a plus rien vendu. Je me suis reconverti dans les pièces détachées de voitures, raconte-t-il. Au moins ces malfrats ne peuvent plus venir nous blesser et repartir. » Ce n’est pas la seule difficulté que lui pose la présence du groupe djihadiste dans la région, car il achète sa marchandise à Kano, au Nigeria. « Il y a au moins quinze barrières pour y arriver, il faut payer cent nairas à chaque fois (0,30 euro). Surtout, le problème, c’est le couvre-feu : à partir de 20 heures, tu ne peux plus ouvrir ta boutique, alors c’est un peu dur. À Maradi, les gens ouvrent jusqu’à minuit », soupire-t-il. Le Point

RDC: les accusations d’une juge dans l’affaire Katumbi: « machination » pour les autorités
Les autorités judiciaires et sécuritaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont qualifié de « machination » les accusations de pressions formulées la veille par la présidente du tribunal de paix ayant condamné en juin l’opposant Moïse Katumbi Chapwe à trois ans de prison.  Le premier président de la Cour d’appel de Lubumbashi (sud-est de la RDC), Paulin Ilunga, a affirmé jeudi « douter » de l’authenticité de la lettre de la juge Chantale Ramazani Wazuri, qui a dénoncé dans une lettre des pressions exercées sur elle par des autorités congolaises en vue d’écarter cet opposant de la présidentielle censée avoir lieu à la fin de l’année. « Le tribunal de grande instance de Lubumbashi n’a enregistré aucune correspondance venant de Mme Ramazani Wazuri et adressée à la hiérarchie », a affirmé M. Ilunga à la radio onusienne Okapi. La Libre

Libye: un quartier de Benghazi repris aux jihadistes
Les forces des autorités libyennes non reconnues ont repris jeudi aux jihadistes un quartier de Benghazi, la deuxième ville de Libye, après trois jours de combats qui ont fait six morts dans leurs rangs, selon une source militaire. « Nous avons pris le contrôle total d’al-Gawarcha mercredi et nous avons renforcé nos positions dans (ce quartier) », a déclaré jeudi à l’AFP Khalifa al-Obeidi, chef du centre de presse du commandement général de l’Armée nationale libyenne (ANL). « Nous poursuivons à présent les terroristes qui se sont retranchés à un kilomètres à l’est (…) d’al-Gawarcha dans les bâtiments du Centre des sourds-muets », a précisé M. al-Obeidi.  « Nous savons qu’il y a des commandants (du groupe jihadistes) à l’intérieur du centre », a-t-il ajouté. Slate

Le second tour de la présidentielle à Sao Tome fixé au 7 août
Le président sortant Manuel da Costa affrontera le candidat dont la victoire dès le premier tour a été annulée, Ernesto Carvalho. Le gouvernement de Sao Tomé et Principe a annoncé jeudi la tenue le 7 août d’un second tour à l’élection présidentielle dans ce petit archipel africain, en pleine crise politique après l’annulation de la victoire dès le premier tour d’Evaristo Carvalho. Le président sortant Manuel Pinto da Costa est qualifié pour le second tour avec 24,83% des voix derrière M. Carvalho (49,8%), le candidat du Premier ministre Patrice Trovoada, selon les résultats définitifs publiés lundi soir par le Tribunal constitutionnel. VOA

Tchad : Habré condamné à des réparations, entre 15.000 et 30.000 euros par victime
Le tribunal a annoncé la sentence. L’ancien président tchadien est condamné à des réparations. Le tribunal a ordonné l’indemnisation des victimes de « viol », de « détention arbitraire » ou « prisonnier et rescapé », et des « victimes indirectes », a annoncé son président, le magistrat burkinabè Gberdao Gustave Kam. Le magistrat n’a pas donné de précision sur le nombre de personnes concernées. VOA

L’ancien président béninois Emile Derlin-Zinsou est mort
L’ancien président de la République du Dahomey (ex-Bénin) de 1968 à 1969, Emile Derlin-Zinsou, est décédé jeudi à l’âge de 98 ans, selon un proche de la famille qui indique pas les condition de sa mort. Emile Derlin-Zinsou était l’oncle de l’ex-Premier ministre béninois Lionel Zinsou, « Nous sommes tous en deuil, l’ancien président Emile Derlin-Zinsou a rendu l’âme la nuit dernière après 23 heures à son domicile », a confié à l’AFP Gratien Ahouanmenou, un proche de la famille. Homme politique béninois, Emile Derlin-Zinsou a été propulsé à la présidence du Dahomey le 17 juillet 1968 par un régime militaire instauré un an plus tôt. VOA

Des ONG exhortent le Sénégal à poursuivre les marabouts forçant les enfants à mendier
Le retrait des rues des enfants mendiants est « une étape importante », estiment des associations, tout en exhortant Dakar à arrêter et juger ceux qui exploitent ces mineurs. Le retrait de la rue des enfants, « y compris ceux qui sont forcés de mendier par leurs maîtres coraniques, constitue une étape importante » dans la lutte contre ce « système d’exploitation », affirment Human Rights Watch (HRW) et la Plate-forme pour la promotion et la protection des droits de l’homme (PPDH), un collectif de 40 ONG locales, dans un communiqué. Ces ONG « exhortent » également le gouvernement sénégalais « à maintenir l’élan de ce mouvement en ouvrant des enquêtes et en engageant des poursuites judiciaires à l’encontre des maîtres coraniques » et les autres auteurs des « violations » des droits de l’enfant. VOA

Burkina : où en est le dossier Bassolé ?
Les avocats de Djibrill Bassolé, inculpé d’attentat à la sûreté de l’État dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, multiplient les recours pour tenter d’obtenir la remise en liberté provisoire de leur client. Après avoir saisi la Cour de cassation, à Ouagadougou, et la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à Abuja, pour contester la validité juridique des écoutes téléphoniques versées au dossier, ils envisagent de saisir le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, à Genève. Jeune Afrique

La candidature d’Ali Bongo validée
La Cour constitutionnelle du Gabon a rejeté jeudi le recours déposé par des leaders de l’opposition en vue de l’annulation de la candidature d’Ali Bongo Ondimba. En rejetant le recours, la juridiction a validé en même temps la candidature du président sortant. Selon les auteurs du recours, le président sortant, candidat au scrutin présidentiel du 27 août, aurait falsifié son acte de naissance pour se faire passer pour un Gabonais de naissance, l’un des critères d’éligibilité à la présidence. Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, figure parmi les cinq candidats déboutés par la Cour constitutionnelle. BBC

Au Kenya, les écoles brûlent et personne ne sait vraiment pourquoi
Le Kenya est confronté à une épidémie sans précédent d’incendies volontaires d’écoles publiques, dont les possibles motivations jettent une lumière crue sur le système éducatif du pays le plus développé d’Afrique de l’Est. En l’espace de trois mois, 113 écoles secondaires, accueillant des élèves âgés entre 13 et 20 ont été partiellement détruites par des incendies volontaires. Représailles d’un « cartel » associé au juteux trafic de sujets d’examens, grogne face à la modification du calendrier scolaire, fronde contre les méthodes autoritaires du ministre de l’Éducation : la société kényane, désemparée, cherche des explications à cette flambée devenue crise nationale. Le Monde