Revue de presse du 22 janvier 2016

Tunisie : face à la contestation, un couvre-feu décrété
Cinq ans après le renversement du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, des manifestations contre la misère et pour la justice sociale ont débuté dans la région défavorisée de Kasserine (centre) à la suite du décès, samedi, d’un jeune chômeur. Le mouvement s’est propagé ces derniers jours à de nombreuses autres villes et a notamment été marqué la nuit dernière par des violences dans le Grand Tunis. Le couvre-feu a été décrété de 20 heures à 5 heures (19 heures à 4 heures GMT) « au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées et de ce que la poursuite de ces actes représente comme danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens », selon le ministère de l’Intérieur. Une mesure similaire avait déjà été prise au soir de l’attentat-suicide contre la sécurité présidentielle (12 agents tués) revendiqué par le groupe État islamique (EI) le 24 novembre à Tunis. Elle est cette fois motivée par une vague de protestations sociales inédites depuis la révolution, dans un pays qui fait figure de rescapé du Printemps arabe mais ne parvient pas à s’extirper du marasme économique. Le Point

Tunisie : les troubles à Kasserine alimentent les craintes d’une explosion sociale
Comme un air de déjà-vu. Alors que la région de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, est secouée par un vent de colère déclenché par la mort de Ridha Yahyaoui, un chômeur de 28 ans électrocuté après être monté sur un poteau pour protester contre son retrait d’une liste d’embauches dans l’administration, les craintes d’une explosion sociale se font de plus en plus fortes dans le pays. « C’est comme si nous étions encore à la fin 2010-début 2011 », écrit, jeudi 21 janvier, le quotidien arabophone « Al Chourouk ». « De Bouazizi à Yahyaoui, les motifs et la manière se répètent. Les résultats seront-ils les mêmes ? », se demande le journal en allusion à Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu en décembre 2010 à Sidi Bouzid, non loin de Kasserine. Geste qui avait déclenché un soulèvement populaire et la chute de la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali.  France 24

Tunisie : la révolte des oubliés de la révolution
Une nouvelle fois, la Tunisie s’embrase. Cinq ans après la révolution qui a fait tomber le régime de Ben Ali, c’est de nouveau le désespoir social qui pousse les Tunisiens dans la rue, faute de constater le changement espéré. La révolte est partie de Kasserine, ville phare du mouvement de décembre 2010/janvier 2011, qui avait payé un lourd tribut à la répression benaliste. Cette fois encore, c’est la mort d’un jeune chômeur de 28 ans qui a fait descendre les manifestants dans la rue, dégénérant en affrontements violents avec les forces de l’ordre. Nouvel Obs

La corruption, le fruit pourri qui révolte la jeunesse de Kasserine
Impossible devant les images qui nous parviennent de Kasserine, ville du centre de la Tunisie où des émeutes ont éclaté depuis le 17 janvier, de ne pas se rappeler de la colère qui avait poussé les habitants de Sidi Bouzid à descendre dans la rue, le 17 décembre 2010, et à poser sans le savoir la première pierre de la révolution tunisienne. Il y a cinq ans, c’était l’immolation de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de fruits et légumes dont la marchandise avait été confisquée par les autorités, qui avait déclenché les manifestations. En ce début d’année 2016, c’est le décès d’un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, mort électrocuté le 16 janvier après être monté sur un pylône pour protester contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique, qui a mit le feu aux poudres. Slate

Somalie : au moins 19 morts dans un attentat contre un restaurant
L’attaque contre un restaurant du front de mer de la capitale somalienne Mogadiscio jeudi a fait au moins 19 morts et a été revendiquée par les rebelles islamistes shebabs, a annoncé la police vendredi. « Ils ont tué près de 20 personnes, dont des femmes et des enfants », a précisé un officier de police somalien, Mohamed Abdirahman, qualifiant l’attaque contre des civils de « barbare et brutale ». Après une violente explosion, des hommes armés ont fait irruption dans le restaurant alors que des clients étaient attablés.  Le Point

Niyombaré à la tête de la rebellion
Le général Nyombare, 47 ans, fut un compagnon d’armes de Pierre Nkurunziza au sein de la rébellion hutu du CNDD-FDD, que ce dernier dirigeait durant la guerre civile burundaise (1993-2006), avant de devenir le premier chef d’état-major hutu de l’armée burundaise (2009-2013), puis le chef du Service national de renseignement (SNR) entre décembre 2014 et son limogeage en mars 2015. « La coordination générale des Forebu est assurée par le général Godefroid Niyombare », a annoncé le nouveau porte-parole des Forces républicaines du Burundi (Forebu), le commissaire de police Edouard Nibigira, ancien membre de l’état-major de la police et ancien directeur de la protection civile. M. Niyombare est depuis novembre sous le coup de sanctions américaines, de même que le n°2 du putsch – arrêté et emprisonné – le général Cyrille Ndayirukiye, et que plusieurs hauts responsables des autorités burundaises. BBC

[Ecoutes au Burkina] Les pressants amis du général putschiste Diendéré
Le 17 septembre dernier, le chef du RSP prenait le pouvoir après avoir arrêté le président de la transition Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida. Puis l’affaire s’est corsée et Gilbert Diendéré s’est retrouvé contraint de renoncer à son projet. Il a depuis été arrêté et inculpé entre autres de haute trahison. RFI a eu accès à certaines écoutes téléphoniques réalisées par les services de sécurité du Burkina Faso durant cette période. Le général a reçu plusieurs témoignages de soutien, des encouragements et des conseils de la part de ses connaissances et amis en Afrique mais aussi en France. Le général Soumaïla Bakayoko, le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, fait partie de ceux qui l’ont eu au téléphone durant les dernières heures de la tentative de putsch. RFI

Burkina Faso : attaque d’un dépôt d’armes par d’anciens putschistes
« Aux environs de 03H00 (locales et GMT), une tentative d’incursion n’ayant fait aucune victime a eu lieu au niveau du magasin d’armement de Yimdi », à vingt km à l’ouest de Ouagadougou, selon le communiqué qui ajoute que « les auteurs de cette tentative ont été identifiés comme des éléments récalcitrants de l’ex-RSP ». « Le site est sous contrôle des Forces armées nationales et le dispositif de surveillance a été renforcé », conclut le communiqué. « Il y a eu une attaque de la soute (dépôt) à Yimdi très tôt. Ceux qui l’ont fait sont des éléments de l’ex-RSP, ils ont pu ramasser des armes et des munitions et partir avec », a toutefois assuré à l’AFP une source au sein de l’armée burkinabè s’exprimant sous couvert d’anonymat. VOA

Burkina : un cafouillage post-RSP, un camouflet pour Barkhane ?
Les forces de sécurité et de renseignement du Burkina-Faso, déjà en pleine restructuration depuis le putsch du Général Diendéré, viennent de subir une lourde déconvenue. « Absence de moyens, équipements perdus, coordination inexistante, renseignements contradictoires » la presse burkinabè et internationale ne manque pas de fustiger la gestion des attaques terroristes du 15 et 16 Janvier. Global Diplomatie

Burundi : le Conseil de sécurité à la rencontre de Nkurunziza après une nuit de violences
Les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU, accueillis au Burundi par une nuit de violences à Bujumbura, vont tenter, vendredi 22 janvier, de convaincre son président Pierre Nkurunziza d’autoriser le déploiement d’une force africaine auquel il s’oppose fermement et de reprendre les discussions avec ses opposants. Une rencontre avec le chef de l’Etat est prévue en début d’après-midi à Gitega, à une centaine de km à l’est de Bujumbura. Les 15 diplomates ont rencontré dans la matinée à Bujumbura le ministre des Affaires étrangères Alain Nyamitwe et le vice-président Gaston Sindimwo, puis des représentants de la société civile, dont les principaux acteurs sont en exil. VOA

Burundi: l’Afrique du Sud invitée à jouer un rôle dans la médiation
L’Afrique du Sud a été solllicitée pour jouer un rôle dans la médition au Burundi, a indiqué la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, alors que la situation à Bujumbura se dégrade de jour en jour. Maité Nkoana-Mashabane s’est exprimée jeudi 21 janvier après avoir rencontré en début de semaine un émissaire de Bujumbura, Pascal Nyabenda, président de l’Assemblée nationale et président du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Selon Maité Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Affaires étrangères, le gouvernement burundais est ouvert à la négociation. RFI

[Reportage] Burundi : dans le Bujumbura rural, « être jeune, c’est un crime »
Habillés de rouge et de noir, les travailleurs du secteur public ont envahi les rues des principales capitales régionales du pays ce mercredi. Ils ont même réussi à paralyser les activités de plusieurs tribunaux d’Accra. Au coeur de leurs protestations : la hausse des tarifs des services publics, la hausse des prix du carburant ainsi que le retrait d’une nouvelle législation fiscale votée par le Parlement l’année dernière et qui impose des taxes supplémentaires sur les produits pétroliers. Le Point

Libye: des installations pétrolières en feu après une attaque jihadiste
Des réservoirs de pétrole étaient toujours en feu jeudi soir dans le nord de la Libye, les pompiers ne parvenant pas à éteindre le sinistre, après une nouvelle attaque lancée par des jihadistes pour prendre le contrôle de sites pétroliers. Cette attaque intervient deux jours après l’annonce de la formation d’un gouvernement d’union nationale sous l’égide de l’ONU, première étape d’un processus qui vise à sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Des combattants du groupe Etat islamique (EI) ont attaqué à l’aube des réservoirs à Ras Lanouf, au coeur du « Croissant pétrolier » de la Libye, à environ 650 km à l’est de Tripoli, ont annoncé la compagnie nationale de pétrole (NOC) et des médias. TV5

Sénégal: zizanie à l’Assemblée nationale
La séance aura été plus qu’agitée au Sénégal, jeudi 21 janvier. C’était la première séance de questions au gouvernement de l’année. La séance été grandement perturbée par des députés de l’opposition, notamment du PDS, le parti d’Abdoulaye Wade. La raison : la bataille engagée depuis novembre pour savoir qui doit diriger le groupe parlementaire de l’opposition, un poste toujours occupé aujourd’hui par Modou Diagne Fada. Il avait été attribué à Aida Mbodj par l’ancien président Wade. Mais ce choix a été refusé par l’Assemblée nationale. S’estimant volés, les contestataires ont donc décidé de faire du bruit. RFI

Madagascar: large victoire du parti présidentiel aux élections sénatoriales
Le parti du président malgache Hery Rajaonarimampianina, le HVM, a remporté une large victoire aux élections sénatoriales du mois dernier, selon les résultats officiels définitifs, rendus par la Haute Cour Constitutionnelle vendredi. Au total, le HVM a remporté 34 sièges sur les 42 sénateurs élus par les maires et conseillers lors du scrutin du 29 décembre 2015, selon les résultats lu par le président de la cour, Jean Eric Rakotoarisoa. Le HVM a remporté au moins quatre sièges sur sept dans chaque province du pays, confirmant les prévisions des observateurs qui s’attendaient à une écrasante victoire du parti du chef de l’Etat. TV5

Les milliardaires Gates et Dangote s’associent pour lutter contre la malnutrition au Nigeria
L’homme le plus riche d’Afrique, le Nigérian Aliko Dangote, et le philanthrope américain Bill Gates ont dévoilé, jeudi 21 janvier, leur programme de lutte contre la malnutrition au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, à hauteur de 100 millions de dollars (92 millions d’euros). Ce programme, un partenariat entre les fondations Dangote et Bill et Melinda Gates (partenaire du Monde Afrique), a pour ambition de venir en aide à 11 millions d’enfants malnutris dans le nord du Nigeria, a déclaré M. Dangote. L’annonce a été faite à Abuja, la capitale, au lendemain de la signature d’un accord sur des programmes de vaccination dans les Etats de Kano, Kaduna et Sokoto (nord). Au Nigeria, où 44 % des plus de 170 millions d’habitants ont moins de 14 ans, la jeunesse est une ressource clé, a déclaré à la presse M. Gates, qui a aussi rencontré le président Muhammadu Buhari. Le Monde

75 fois plus riche que l’Afrique
Le Crédit Suisse a conclu que la richesse moyenne d’un adulte en Amérique du Nord est à peu près 75 fois supérieure à la richesse moyenne en Afrique et en Inde réunies. Les dirigeants de la planète se réunissent mercredi à Davos pour discuter de l’économie mondiale. La répartition inégale des richesses est l’une des questions au cœur de ce sommet. Il paraît donc essentiel aujourd’hui d’évaluer si la distribution des richesses a évolué au niveau mondial. De nombreux intervenants estiment que les questions relatives à la répartition des richesses, est un problème dont l’ampleur est croissante. BBC