Revue de Presse du 20 décembre 2016

Fin de mandat de Kabila en RDC: situation calme, mais tendue à Kinshasa
La capitale de République démocratique du Congo (RDC) a des allures de ville morte ce lundi 19 décembre. De nombreux habitants ont, semble-t-il, jugé plus prudent de rester chez eux alors que le mandat du président Joseph Kabila se termine officiellement la nuit prochaine à minuit sans que son successeur n’ait été élu. Dans le pays, la situation est calme, mais elle n’en reste pas moins tendue. La situation est globalement calme dans la ville de Kinshasa, il faut dire qu’il y a un imposant dispositif sécuritaire. L’armée, la police militaire, la police se trouvent dans les points chauds de la capitale et quadrillent la zone. Les Kinois ont globalement préféré rester chez eux même si la circulation a repris timidement cet après-midi dans le centre. RFI

Est de la RDC : 5 rebelles, un Casque bleu et un policier tués
Cinq rebelles, un Casque bleu sud-africain et un policier congolais ont été tués lundi matin dans des combats à Butembo, à la suite de l’attaque d’une milice contre cette ville de l’Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes. L’attaque a notamment visé la prison de cette ville du nord de la province troublée du Nord-Kivu. Le bilan des morts a été confirmé par le porte-parole de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), les autorités locales, et une source policière. Elle est survenue à la veille de la fin du mandat du président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, et qui entend se maintenir au pouvoir jusqu’à l’élection d’un successeur, contre l’avis d’une coalition d’opposition qui demande sa démission et l’instauration d’un régime politique de transition jusqu’à la prochaine présidentielle. TV5

Ouattara : « Barrow sera investi »
Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a affirmé que le président élu de la Gambie Adama Barrow « sera investi le 19 janvier prochain » en dépit du revirement Yahya Jammeh . « Nous sommes engagés et déterminés à appliquer les vœux du peuple gambien d’avoir élu Adama Barrow. Toutes les mesures nécessaires ont été développées, nous ne pouvons les rendre publiques, pour pouvoir faire en sorte qu’il prenne ses fonctions le 19 janvier », a déclaré M. Ouattara après avoir voté aux législatives dans son pays. « Adama Barrow, président élu sera investi le 19 janvier », à la date normale du transfert de pouvoir, a-t-il martelé, soulignant que « nous avons demandé à l’UA (union africaine) et l’ONU de nous accompagner dans ce processus ». BBC

L’ambassadeur de Gambie aux États-Unis démis de ses fonctions par Jammeh
Le président de la Gambie, Yahya Jammeh, a démis de ses fonctions son ambassadeur aux États-Unis. Le diplomate avait invité Jammeh à accepter sa défaite face à Adama Barrow lors des dernières élections. Dans une lettre partagée sur les médias sociaux, l’ambassadeur Omar Faye, a exhorté toutes les autorités, en particulier l’armée, qui, selon les observateurs, est la clé du résultat de la crise électorale en Gambie, à respecter la victoire de M. Barrow lors de l’élection du 1er décembre : « En tant qu’ancien officier militaire, on m’a enseigné la loyauté au pays AVANT TOUT. J’espère que les forces armées et de sécurité soutiendront la VOLONTÉ du peuple gambien faite le 1er décembre 2016.  » BBC

Les Gambiens de Dakar qui espéraient rentrer à Banjul veulent maintenant y envoyer l’armée
Assise sur son tapis de prière, les deux mains jointes, Fatou Diawara – le nom a été changé – implore que la crise politique en Gambie trouve une issue favorable. Ses enfants, qui n’ont jamais connu leur pays d’origine, jouent dans le salon où sont encore posées ses valises. Réfugiée aux Etats-Unis, Fatou voulait profiter de ses vacances à Dakar pour retourner dans son Banjul natal, ce jeudi 15 décembre. Voilà sept ans qu’elle a quitté la Gambie après que son mari a été persécuté par les « scorpions » du régime. « Il y avait une telle joie, une telle délivrance après que Yahya Jammeh a accepté la victoire de Barrow. J’ai tout de suite pris mon billet pour partir. Mais il faut croire que c’était trop beau pour être vrai », lance-t-elle avec amertume. Le Monde

Comment assurer la sécurité du président élu Adama Barrow en Gambie?
Samedi 17 décembre lors du sommet d’Abuja, la Cédéao s’est engagée à assurer la sécurité du président élu Adama Barrow en Gambie, c’est d’ailleurs un point précis signalé dans le rapport final. Mais quatre jours plus tard, rien n’a été clairement mis en œuvre. La Cédéao fait face à un nouveau dilemme. Dans un premier temps, les chefs d’Etat ont décidé de mettre la pression autant sur Yahya Jammeh que sur l’armée. « Nous cherchons pour le moment à imposer aux forces de sécurité de protéger le président élu, l’armée doit être neutre », confie un cadre de l’institution. « L’idéal serait qu’un bataillon soit détaché auprès d’Adama Barrow », complète un diplomate en poste à Banjul. Problème : aucun signe ne semble indiquer que l’état-major, qui s’est dit fidèle à Jammeh est prêt à s’engager sur cette voie. RFI

Le Mali dément catégoriquement tout accord de réadmission avec l’UE
Deux ministres maliens ont démenti catégoriquement lundi tout « accord de réadmission » de déboutés du droit d’asile, à la suite d’une déclaration controversée de la diplomatie néerlandaise qui avait dû clarifier ses propos. Le ministère néerlandais des Affaires étrangères avait fait état de la conclusion d’un accord entre l’Union européenne (UE) et le Mali sur le « retour des demandeurs d’asile refusés », lors d’une visite du chef de la diplomatie des Pays-Bas, Bert Koenders, à Bamako le 11 décembre. Le ministère malien des Affaires étrangères avait vigoureusement démenti le lendemain, renvoyant au communiqué conjoint publié au terme de la rencontre et soulignant que dans ce texte « nulle part, il n’a été question de signature d’un quelconque accord qui permettrait d’expulser nos compatriotes en situation irrégulière en Europe ». VOA

Deux ministres limogés réélus députés en Côte d’Ivoire
Abdallah Albert Toikeusse Mabri, ancien ministre des Affaires étrangères et Gnanmien Konan, ex-ministre de l’Habitat et du Logement Social avaient été démis de leur fonction le 25 novembre par un décret du président ivoirien Alassane Ouattara. M. Mabri président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) a été réélu dans sa circonscription de Zouan-Hounien (ouest), tandis que Gnamien Konan qui dirige l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI),a emporté le suffrage des électeurs de Bottro (centre). Ces deux personnalités étaient avec leurs petites formations politiques membres de la coalition présidentielle, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ils avaient réclamé davantage d’investitures en faveur de leurs membres pour les législatives. VOA

Le futur secrétaire d’Etat de Trump a une longue histoire avec le pétrole africain
Aux Etats-Unis, c’est l’ancien patron d’un géant pétrolier qui a été nommé par le président-élu Donald Trump pour le poste de secrétaire d’Etat, équivalent d’un super-ministre des Affaires étrangères de l’autre côté de l’Atlantique. Rex Tillerson, ex-PDG d’ExxonMobil sera donc l’un des hommes forts du début de mandat de Donald Trump, qui sera investi officiellement le 20 janvier 2017.  Ce Texan connaît bien l’Afrique. À la tête d’ExxonMobil, il a conclu de nombreux deals avec des chefs d’Etat africains sur l’exploitation de leurs ressources pétrolières, comme le rapporte le site américain d’information Quartz. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Rex Tillerson connaît les arcanes des régimes dictatoriaux du continent.  Slate

Diplomatie : Alpha Condé sera le candidat de l’Afrique de l’Ouest à la présidence de l’Union africaine
Le chef de l’État guinéen, Alpha Condé, sera le candidat de l’Afrique de l’Ouest à la présidence en exercice de l’Union africaine (UA), lors du sommet de cette organisation qui se tiendra fin janvier 2017 à Addis-Abeba. La décision a été annoncée dans le communiqué final de la 50e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao réunis le 17 décembre à Abuja (Nigeria). Le tour de la présidence de l’UA revenant pour l’année 2107 à l’Afrique de l’Ouest, cette candidature devrait sans surprise être avalisée par l’ensemble des membres de l’organisation continentale et le Guinéen de 78 ans, au pouvoir depuis 2010, devrait donc succéder au président tchadien, Idriss Déby Itno. Jeune Afrique

Toumba Diakté arrêté à Dakar
La radio privée sénégalaise RFM annonce l’arrestation à Dakar ce weekend du commandant guinéen Toumba Diakité, en fuite depuis 2009 pour avoir tenté d’assassiner Moussa Dadis Camara. Toumba Diakité est aussi l’un des principaux suspects présumé dans le massacre du 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry. La RFM indique que Toumba Diakité a été arrêté à Ouakam, un quartier de la capitale sénégalaise par la gendarmerie. BBC

En Tunisie, les témoignages des victimes de la dictature soulèvent émotion et débats
Hamida Al Ajangui avait juste 21 ans quand elle s’est retrouvée brutalement plongée dans l’enfer carcéral de l’ex-régime de Ben Ali. Elle avait déjà été repérée par la police quelques années plus tôt lorsque, lycéenne, elle manifestait en faveur du port du voile – alors prohibé – à l’école. Puis en 1991, interdite d’emploi à cause de ce fichu foulard, elle s’engage plus avant, rendant visite aux familles de prisonniers politiques liés au parti islamiste Ennahda que la répression de Ben Ali commence à frapper. Elle est arrêtée, dénudée, menacée d’être violée, torturée – « jusqu’à être presque dans le coma ». Témoin de l’horreur quotidienne durant ces longs mois de détention, elle se souvient : « Je voyais les traces de sang sur les murs des cellules. J’entendais des prisonniers qui criaient comme des bêtes avant d’être abattues. » Le Monde

En Egypte, les déboires du chef de la lutte anticorruption, accusé de nuire à l’Etat
« J’ai refusé de servir de décor. Je voulais être à la hauteur de mes responsabilités et remplir mes fonctions en toute indépendance » : Hisham Geneina, l’ancien président de l’Autorité centrale d’audit d’Egypte, l’équivalent de la Cour des comptes en France, proclame ainsi son intégrité avec la nostalgie du haut fonctionnaire déchu. Dans un pays où les organismes publics ne sont parfois qu’une façade démocratique, ce juriste de haut rang est accusé d’avoir déstabilisé l’Etat en exagérant l’ampleur du coût de la corruption. Condamné en première instance par un tribunal du Caire en juillet 2016 à un an d’emprisonnement pour ses déclarations « qui troublent la paix publique, provoquent la panique de la population ou nuisent à l’intérêt public », cet ancien magistrat de 63 ans attend désormais son jugement en appel qui sera rendu jeudi 22 décembre. Le Monde

Algérie: Amnesty demande aux autorités une nouvelle loi sur le droit d’asile
Pour Amnesty International, l’Algérie doit adopter une loi sur le droit d’asile. L’ONG demande aussi aux autorités d’ouvrir une enquête sur les expulsions de migrants subsahariens, qui ont eu lieu au début du mois. La loi actuellement en vigueur en Algérie pénalise l’immigration irrégulière et ce nouveau projet de loi se fait attendre depuis cinq ans. Pour la directrice d’Amnesty International Algérie, il est temps d’adopter un texte sur la question des demandeurs d’asile. RFI

Gaz: BP investit 1 md de dollars en Mauritanie et au Sénégal
Le géant britannique de l’énergie BP a annoncé lundi un nouvel investissement de près d’un milliard de dollars afin de prendre des participations dans des projets gaziers en Mauritanie et au Sénégal. Le groupe a signé un accord pour acquérir auprès de l’américain Kosmos 62% d’un projet d’exploitation de plusieurs blocs en Mauritanie et 32,5% d’un projet similaire au Sénégal, selon un communiqué. BP va débourser au total près d’un milliard de dollars (956 millions d’euros) à la fois pour rémunérer Kosmos et pour financer les coûts d’exploration et de développement de ces projets. TV5