Revue de Presse du 18 mai 2016

Libye: le gouvernement d’union réclame des avions contre l’EI
Le gouvernement d’union libyen (GNA) a réclamé mardi des avions de chasse et des hélicoptères en se félicitant du soutien de la communauté internationale à un assouplissement de l’embargo sur les ventes d’armes afin de mieux lutter contre les jihadistes. Les forces loyales au GNA ont par ailleurs annoncé avoir repris au groupe Etat islamique (EI) la localité d’Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Syrte, le fief de l’organisation jihadiste en Libye. Ce soutien international est « fondamental pour la mise sur pied d’une armée forte (…) capable de lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique et les autres groupes extrémistes », a déclaré à l’AFP le vice-Premier ministre du GNA Moussa al-Kony. TV5

Libye: les djihadistes perdent la localité d’Abou Grein
Cette petite ville située à l’ouest du fief du groupe Etat islamique a été reconquise par les forces du gouvernement d’union basée à Tripoli et soutenue par la communauté internationale. Les forces du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) ont annoncé avoir repris au groupe Etat islamique la ville d’Abou Grein, à 130 kilomètres à l’ouest de Syrte, bastion en Libye de l’organisation jihadiste. « Nos forces contrôlent la totalité de la localité d’Abou Grein et s’approchent de celle de Wachka à 25 km à l’est », une percée significative en direction de Syrte, atteignant une zone à seulement une cinquantaine de km à l’ouest de cette ville, affirme sur sa page Facebook le centre de presse des forces du GNA engagées dans la lutte antijihadistes. Selon le texte, les forces du GNA « poursuivaient leurs opérations de ratissage à Abou Grein, et recherchaient d’éventuelles mines ou engins piégés (laissés par Daech) dans les immeubles résidentiels ». VOA

Libye: le calvaire des habitants de Syrte, sous le joug de l’EI
Human Rights Watch dénonce les atrocités commises par l’organisation Etat islamique dans la ville Libyenne de Syrte. Selon l’ONG, au moins 49 personnes ont été exécutées par l’EI depuis la prise de la ville en février 2015. Dans un rapport de 40 pages se basant sur les témoignages d’habitants de la ville, mais aussi d’autorités locales en exil, de groupes armés rivaux ou même de documents émanant de l’organisation terroriste elle-même, HRW décrit les conditions de vie effroyables imposées par le groupe Etat islamique aux populations de Syrte. RFI

Kenya : la police ouvre une enquête interne après la violente répression d’une manifestation
La police kényane a ordonné mardi l’ouverture d’une enquête après que des policiers ont été filmés en train de battre un manifestant lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition la veille. « Une enquête interne est en cours afin de déterminer si des officiers de police ont violé la loi en réprimant les émeutes », a déclaré à la presse Joseph Boinnet, le chef de la police kényane. Il a par ailleurs condamné l’anarchie que les émeutiers ont imposée lundi au public. La police anti-émeutes a dispersé ce 16 mai, notamment à l’aide de gaz lacrymogènes, plusieurs centaines de manifestants marchant vers la Commission électorale (IEBC), dans le centre de Nairobi, une institution que ces derniers jugent partisane et dont ils demandent la dissolution en amont de la présidentielle du 8 août 2017. Jeune Afrique

La Côte d’Ivoire obtient un soutien massif des bailleurs internationaux
La Côte d’Ivoire peut compter sur le soutien des bailleurs étrangers pour financer son développement économique. Le tour de table organisé mardi 17 mai autour du premier ministre, Daniel Kablan Duncan, à Paris, a permis d’engranger des contributions supérieures à 15 milliards de dollars. Deux fois plus que n’en attendait le gouvernement ivoirien pour soutenir son plan national de développement 2016-2020. Avec une enveloppe de 5 milliards de dollars de prêts et de dons, la Banque mondiale, qui était l’hôte de la réunion, se positionne comme le premier partenaire financier d’Abidjan. La Banque africaine de développement (BAD) a promis 2 milliards de dollars, et la Banque islamique de développement, 1,8 milliard. La France s’est, de son côté, engagée à apporter 1,7 milliard d’euros d’appui à travers des contrats de désendettement. le Monde

#JesuisBeni : les Congolais mobilisés pour en finir avec les massacres au Kivu
« Beni en sang, pourquoi ce silence », « Beni n’est pas une boucherie », « Monusco, agissez ou partez ». Le 14 mai, une vingtaine de militants de Lutte pour le changement (Lucha) ont manifesté devant le quartier général de la mission des Nations unies à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pour dénoncer les massacres ayant fait environ 600 morts depuis octobre 2014 dans l’extrême-nord de cette province, instable depuis plus de vingt ans. Au début du mois de mai, après une accalmie relative, dix-sept personnes ont été assassinées dans la région d’Eringeti, et d’autres tueries ont suivi. Depuis, la colère monte, gronde et se nourrit de photos et de vidéos circulant sur les réseaux sociaux. Des corps en morceaux, des femmes éventrées, des enfants égorgés, des chairs tailladées… Les images sont difficiles à authentifier mais correspondent au type de meurtres, surtout perpétrés à l’arme blanche (machette, couteaux, hache…), déjà documentés dans la région par l’Organisation des Nations unies (ONU) et des organisations non gouvernementales. Le Monde

Mauritanie : la Cour suprême ordonne la libération de « Biram », figure de la lutte contre l’esclavage
Condamné à deux ans de prison ferme en août 2015, Biram Ould Dah Abeid, président de l’ONG Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), pourrait bientôt retrouver la liberté. La Cour suprême mauritanienne a en effet ordonné mardi 17 mai son élargissement immédiat, ainsi que celui d’un autre militant incarcéré pour les mêmes charges. La haute juridiction a requalifié les faits « d’appartenance à une organisation non reconnue et de rébellion contre la force publique » en « attroupement maintenu après les premières sommations ». Un délit passible de deux mois à un an de prison, a précisé un des avocats des détenus. D’après une source pénitentiaire contactée par l’AFP, des démarches ont été entreprises pour la remise en liberté des deux hommes. Le Monde

Au Mozambique, nouvelles attaques de la branche armée de la Renamo contre des civils
Une enseignante philippine a été tuée, dimanche, dans l’attaque d’un bus de voyageurs attribuée à la branche armée de la Renamo, le principal parti d’opposition, dans le centre du Mozambique, a-t-on appris, mardi 17 mai, auprès de la police locale. Murrotone, le lieu de l’attaque se trouve à proximité d’une base de la Renamo, d’après les médias locaux. Les rebelles auraient fait signe au bus de s’arrêter mais le conducteur n’a pas obtempéré, ont rapporté des passagers interrogés par le quotidien CanalMoz. Le Monde

Afrique du Sud: bagarre au Parlement sur fond de défiance grandissante envers le président Zuma
Les députés de la gauche radicale sud-africaine en sont venus aux mains mardi avec le service d’ordre du Parlement, pour la deuxième fois en deux semaines, illustrant la détérioration du climat politique dans un pays où le président fait face à plusieurs scandales de corruption. Vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs, les parlementaires des Combattants pour la liberté économique (EFF, opposition) ont été violemment chassés de l’Assemblée alors qu’ils perturbaient le début de séance en demandant le départ du chef de l’Etat Jacob Zuma. « Le président a brisé son serment, il a délibérément violé la Constitution. C’est Zuma qui devrait partir », ont-ils scandé avant de donner des coups de poing et de jeter des bouteilles d’eau aux forces de sécurité qui venaient les expulser. TV5

Coups d’État en Afrique : la fin d’une époque ?
Près de trois ans après le dernier coup de force réussi, en Égypte, l’Afrique va-t-elle (enfin) tourner la page ? Le continent aux 87 putschs a vu défiler un nombre édifiant de « sauveurs suprêmes » en quête de reconversion. «Trop de coups d’État en Afrique, ça suffit comme ça », chantait à la fin des années 1980 un Alpha Blondy en battle-dress et casquette de parachutiste. Un quart de siècle plus tard, la mode des putschs militaires est-elle enfin passée sur le continent ? C’est en Égypte qu’ont eu lieu le tout premier et le dernier en date des coups d’État réussis de l’époque contemporaine, celui de Nasser en 1952 et celui d’Abdel Fattah al-Sissi en 2013. Jeune Afrique

Rififi à Alger dans le cadre de la succession présidentielle
La guerre est rallumée entre la présidence algérienne et l’ex-DRS (Département du renseignement et de la sécurité), les services de renseignements algériens, dont l’ancien patron, le général Mediène, est parti à la retraite en septembre. À l’origine du différend ? Le retour en Algérie de Chakib Khelil, en mars, après trois ans d’exil aux États-Unis pour échapper à un mandat d’arrêt international dans une affaire de corruption liée à la Sonatrach, l’entreprise pétrolière algérienne. Mais, surtout, la volonté de l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, ami d’enfance d’Abdelaziz Bouteflika, de viser la succession de l’actuel président, malade. Interviewé le 10 mai sur la chaîne algérienne privée, Ennahar TV, Chakib Khelil ne se dérobe pas. Sera-t-il candidat à la présidentielle ? lui demande le journaliste. « C’est le peuple qui décidera. Mais si le président me sollicite, je répondrai présent », répond-il sans hésitation. On ne saurait être plus clair. On comprend pourquoi, les semaines précédentes, l’ex-ministre de l’Énergie s’était lancé frénétiquement dans une tournée des grandes zaouïas (confréries religieuses) du pays. Bouteflika avait utilisé cette méthode pour se faire adouber d’une partie de la population avant son élection en 1999. Le Point

Le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré « pas annulé »
Le parquet militaire a démenti l’annulation du mandat d’arrêt international contre l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré pour son implication présumée dans l’assassinat de son prédécesseur, le président Thomas Sankara, tué lors du coup d’Etat qui le porta au pouvoir en 1987. « Le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré n’a pas été annulé. Je peux même dire qu’il n’a jamais été annulé », a déclaré à l’AFP un haut magistrat du parquet du tribunal militaire, qui a requis l’anonymat. « Les mandats qui ont été annulés concernent uniquement ceux sur le coup d’Etat et non le dossier Thomas Sankara dans lequel l’ex-président Blaise Compaoré est poursuivi. Ce sont des dossiers complètement distincts qu’on ne peut pas joindre », a ajouté ce haut magistrat. VOA

Enquête sur les militaires disparus au Tchad: certains manquent encore à l’appel
Une enquête a été ouverte au Tchad sur la disparition de militaires au lendemain de la présidentielle du 10 avril. Selon des partis d’opposition et plusieurs ONG, des dizaines d’entre eux ont disparu car ils auraient refusé de voter pour le président sortant, Idriss Déby. La France et les Etats-Unis avaient fait part de leur préoccupation. Le gouvernement avait indiqué que ces militaires étaient en mission. Quatre présumés disparus ont fait depuis une apparition à la télévision, d’autres ont regagné la capitale et leurs familles, mais certains manquent encore à l’appel. RFI

Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo n’ira pas à la CPI, confirme le gouvernement
Présent à Paris pour présider la réunion du groupe consultatif pour le financement du programme de développement de la Côte d’Ivoire d’ici à 2020, le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan a confirmé à la presse que Simone Gbagbo ne sera pas envoyée à la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci réclame cependant l’épouse de l’ancien président ivoirien pour un procès lié à son rôle lors de la crise post-électorale de 2010 et 2011. Des propos recueillis par Stanislas Ndayishimie. RFI