Revue de Presse du 12 juin 2017

La Somalie, appuyée par une frappe américaine, détruit un camp des shebab
Les forces spéciales somaliennes, appuyées par une frappe américaine, ont détruit dimanche un camp d’entraînement des islamistes shebab à environ 300 kilomètres au sud-ouest de la capitale somalienne Mogadiscio, ont annoncé le président somalien et le Pentagone. « Ce matin, j’ai ordonné à nos forces spéciales, appuyées par nos partenaires internationaux, de mener un raid contre un centre d’entraînement des militants shebab », a déclaré dans un communiqué le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, précisant que l’attaque a eu lieu dans l’état somalien de Middle Juba. « La mission a été accomplie et a permis la destruction d’un important centre d’entraînement depuis lequel ce groupe organisait de violentes opérations », a ajouté le président. « Cela mine leur capacité à organiser d’autres attaques ». France 24

RDC: 11 morts, 900 évasions dans l’attaque d’une prison dans l’est
Onze personnes ont été tuées et plus de 900 détenus se sont évadés dimanche dans l’est de la République démocratique du Congo pendant l’attaque d’une prison par des « assaillants » non identifiés, a-t-on appris de source officielle. « La prison de Kangwayi de la ville de Beni a été attaquée par des assaillants dont l’identité n’est pas encore connue. Lors des échanges de tirs entre les forces de l’ordre et les assaillants, nos services ont [comptabilisé] 11 morts dont 8 éléments des forces de l’ordre », a déclaré à la presse le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku. « Pour l’instant, sur 966 prisonniers, il ne reste que 30 détenus dans la prison ». Selon M. Paluku, un couvre feu est établi sur la ville et le territoire de Beni mais également sur la ville voisine de Butembo à partir de 18H30 locales (16H30 GMT): « Seuls les policiers et les militaires doivent être visibles à partir de cette heure ». TV5

Libye : un groupe armé dit avoir libéré le fils de Kadhafi Seif el-Islam
Un groupe armé libyen a affirmé avoir libéré Seif el-Islam, fils cadet du dictateur libyen déchu Mouammar Kadhafi, dans un communiqué publié samedi soir sur sa page Facebook. La « Brigade Abou Bakr al-Sadiq », l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten (170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli), a affirmé que Seif el-Islam a été libéré vendredi soir, « correspondant au 14 du mois de ramadan », en application d’une loi d’amnistie promulguée par le Parlement établi dans l’est du pays. Jeune Afrique

Libye : 2500 personnes secourues ce week-end
L’agence des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé un appel dimanche aux pays européens pour aider l’Italie à faire face à l’augmentation des flux de migrants. Cet appel est survenu après que quelque 2 500 personnes ont été secourues le week-end et des dizaines d’autres ont été portées disparues en mer après leur départ de Libye. Les garde-côtes libyens ont récupéré les corps de huit migrants retrouvés dans un bateau gonflable à l’est de Tripoli samedi. Au moins 52 personnes sont supposées disparues à la suite de deux incidents impliquant un grand nombre de personnes embarquées dans des canots surchargés au large de la côte libyenne samedi, a déclaré le HCR. BBC

Pour réduire les migrations vers l’Europe, Angela Merkel réunit à Berlin des chefs d’État africains et des investisseurs
Angela Merkel reçoit lundi et mardi à Berlin bon nombre de dirigeants africains. L’Allemagne veut saisir l’opportunité de sa présidence du G20 pour attirer les investissements vers l’Afrique, étape nécessaire pour réduire les migrations vers l’Europe. « L’objectif est de renforcer la coopération pour un développement économique durable des États africains », a expliqué une porte-parole de la chancelière Angela Merkel, alors que l’Allemagne accueille, lundi et mardi à Berlin, plusieurs dirigeants africains réunis pour attirer davantage d’investissements sur le continent. Jeune Afrique

Afrique de l’Ouest: ADO et Macky Sall à l’Elysée – Honneur aux grands amis de la France !
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, est depuis hier 11 juin 2017, le premier chef d’Etat africain a être reçu par le nouveau locataire du Palais de l’Elysée, Emmanuel Macron. Pour un honneur fait à un chef d’Etat du continent, c’en est vraiment un, et l’entourage du président Ouattara a été particulièrement prolixe sur la grandeur et le leadership de l’homme dans cette Afrique francophone où l’accession ou la survie au pouvoir des chefs d’Etat sont encore et toujours fonction de leur proximité, pour ne pas dire de leurs accointances avec la puissance colonisatrice. Mais au-delà des satisfécits et des flonflons cocardiers des partisans de Ouattara, cette visite a été l’occasion pour les deux chefs d’Etat d’échanger sur des questions de coopération bilatérale, notamment dans ce contexte particulièrement difficile pour la Côte d’Ivoire, marqué par des mutineries en cascades et un front social en ébullition, le tout aggravé par une chute spectaculaire du cours du cacao, fleuron de l’économie ivoirienne. Le Pays

République démocratique du Congo. Kabila s’accroche au pouvoir sur fond de conflit meurtrier
Malgré ses engagements, le président congolais, Joseph Kabila, ne semble pas prêt à lâcher le pouvoir. Alors que la province du Kasaï, au centre de la RDC, est toujours le théâtre d’une insurrection et d’une répression sanglantes. “Je n’ai rien promis du tout.” Pour la première fois depuis cinq ans, Joseph Kabila s’est exprimé dans la presse étrangère. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président de la République démocratique du Congo (RDC) a assuré n’être tenu par aucun engagement à propos d’une élection présidentielle d’ici à la fin de l’année 2017. L’accord de la Saint-Sylvestre, qu’il a cosigné le 31 décembre 2016, prévoit pourtant la tenue d’élections présidentielle, législatives et communales avant décembre 2017. Courrier International

Diplomatie : avec les chefs d’État africains, Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian jouent les équilibristes
Sur le papier, ce sera le Maroc avant l’Algérie. Pour son premier déplacement au Maghreb depuis son élection, Emmanuel Macron se rendra à Rabat les 14 et 15 juin. Mais le 8, quelques heures avant l’annonce de cette visite, le président français a pris soin d’appeler Abdelaziz Bouteflika pour lui dire « sa volonté de construire un rapport d’amitié et de confiance avec l’Algérie, partenaire stratégique de la France ». Selon l’Élysée, une visite officielle est d’ailleurs programmée « dans les toutes prochaines semaines » à Alger, où Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, est attendu les 12 et 13 juin. Autre déplacement : le 2 juillet, le président français assistera, à Bamako, à un sommet du G5 Sahel, qui réunira le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le Nigérien Mahamadou Issoufou et le Tchadien Idriss Déby Itno. Jeune Afrique

France et Côte d’Ivoire vont renforcer leur coopération militaire
La France et la Côte d’Ivoire vont « renforcer dans les prochaines semaines, de manière concrète, leur partenariats militaire et dans le renseignement » pour « gagner la bataille contre le terrorisme », a annoncé dimanche Emmanuel Macron après avoir reçu son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Descendant les marches de l’Elysée, le président français a accueilli chaleureusement Alassane Ouattara, qu’il avait déjà rencontré quand il était ministre de l’Economie. De son côté, le président Ouattara a promis que la Côte d’Ivoire « jouera(it) sa part » dans la lutte contre le terrorisme au niveau de la sous-région ouest-africaine. TV5

Côte d’Ivoire : l’affaire Soro, suite (et fin)
C’est peu de dire que notre couverture de la semaine dernière intitulée « Guillaume Soro, une énigme ivoirienne » (voir JA n° 2943) n’a pas laissé les Ivoiriens indifférents. Beaucoup nous ont remerciés d’avoir dit tout haut ce que la plupart pensent tout bas et d’avoir rappelé ce principe fondamental : justice équitable et quête de la vérité concernent tout le monde, du citoyen lambda au dépositaire des plus hautes fonctions. D’autres, qui comptent manifestement parmi les supporters béats du président de l’Assemblée nationale, n’ont que très modérément apprécié « Docteur Guillaume et Mister Soro », l’éditorial rédigé par l’auteur de ces lignes. Inutile de revenir ici sur les « amabilités » qu’ils nous ont adressées. Ni sur les accusations de « complot » et de « coup monté » portées contre nous. Nous sommes évidemment ouverts à la critique et au débat. Mieux : nous les appelons de nos vœux. Jeune Afrique

Tensions dans le Rif : une grande manifestation de solidarité à Rabat
Depuis 15 jours, les manifestations se multiplient à Hoceïma, dans le Rif, pour réclamer la libération des leaders d’un mouvement de contestation. En soutien, un grand rassemblement a eu lieu, dimanche, dans la capitale marocaine. Dimanche 11 juin, des manifestants ont investi le centre de Rabat, la capitale marocaine, en soutien à la contestation à Hoceïma, où les habitants exigent la « libération » des leaders du mouvement de contestation. Le cortège s’est étendu sur près d’un kilomètre, sur l’avenue Mohamed VI, principale artère de la ville, jusqu’à la place Bab el-Had, à la lisière de la médina. Selon une source au ministère de l’Intérieur, 12 000 à 15 000 personnes ont participé à ce rassemblement. Sur les réseaux sociaux, des journalistes marocains indépendants évoquent « plusieurs dizaines de milliers » de manifestants. Jeune Afrique

Le pape menace des prêtres nigérians de destitution
Le pape François a lancé un ultimatum de 30 jours à des prêtres nigérians pour qu’ils lui prêtent obéissance en acceptant la nomination d’un évêque du diocèse d’Ahiara (sud), sous peine d’être déchus de leur office. Recevant en audience une délégation catholique du Nigeria, la pape a demandé aux prêtres et ecclésiastiques d’Ahiara de lui écrire personnellement pour lui « demander pardon », a indiqué samedi le Saint-Siège dans un communiqué. Dans sa lettre, chacun devra clairement exprimer son « obéissance totale au pape » et être disposé « à accepter l’évêque nommé par le pape », ajoute le texte qui précise que le courrier devra être envoyé sous 30 jours à compter du 9 juillet. VOA

Gambie: après les mensonges de Jammeh sur le sida, les malades parlent
Yahya Jammeh a quitté le pays, mais ses 22 années à la tête de la Gambie ont laissé des traces. Notamment du côté de ceux qui ont cru en ses pouvoirs de guérison du VIH et du sida. En Gambie, le virus touche environ 2% de la population. Il n’existe pas aujourd’hui de moyen de guérir du sida, seulement des traitements permettant de ralentir considérablement la maladie. Mais l’ancien président, qui s’est attribué les titres de «professeur» et «docteur» sans diplôme du supérieur, prétendait pouvoir guérir les personnes séropositives. RFI

Qatar: pourquoi les pays africains se rangent du côté de l’Arabie saoudite?
Entre rappel des ambassadeurs à Doha, ou condamnations de la position du Qatar, beaucoup de pays africains ont choisi le camp de l’Arabie saoudite dans la crise diplomatique qui oppose les deux Etats du Golfe. Il faut dire que les liens économiques entre le continent et l’Arabie saoudite sont sans commune mesure avec ceux entretenus avec le petit émirat gazier. La crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar a des conséquences sur le continent africain. Et si les pays africains se sont majoritairement rangés du côté de l’Arabie saoudite, cela s’explique pour François-Aïssa Touazi, qui dirige le centre de réflexion CAPMena, le Centre d’analyse et de prospective sur le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, d’abord par des liens économiques importants. RFI