Revue de Presse du 10 février 2017

Soudan du Sud : Le nombre de réfugiés dépasse 1,5 million
Le conflit au Soudan du Sud a provoqué la pire crise de réfugiés actuelle en Afrique, la troisième dans le monde. Le nombre dépasse désormais 1,5 million de personnes, a indiqué vendredi à Genève l’ONU. Dans les quatre derniers mois de 2016, 500’000 personnes ont dû fuir en quatre mois contre moins de 800’000 pour l’ensemble de l’année, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Plus de 60% d’entre eux sont des enfants, dont de nombreux font face à une malnutrition. Depuis début janvier, 70’000 nouveaux réfugiés ont quitté le pays. Par ailleurs, les violences ont fait plus aussi de 2 millions de déplacés. Les réfugiés mentionnent des violences intensives, des enlèvements, l’utilisation d’enfants dans le conflit ou encore des viols. Des indications montrent des «atrocités de masse», a indiqué devant la presse un porte-parole du HCR William Spindler. 24heures

La Gambie va bénéficier de 225 millions d’euros d’aide de l’UE
L’Union européenne a annoncé une aide d’un montant de 225 millions d’euros à la Gambie, « quasiment en faillite », selon son nouveau président Adama Barrow. L’annonce a été faite lors de la signature à Banjul d’une série de contrats d’aide par le commissaire européen à la Coopération internationale et au Développement Neven Mimica. L’UE avait gelé son aide à la Gambie en décembre 2014 en raison de la mauvaise situation des droits de l’Homme dans ce pays où les services du régime du président Yahya Jammeh, prédécesseur de M. Barrow, étaient accusés de meurtres extrajudiciaires, tortures et disparitions forcées. VOA

La Minusma se fait attendre dans le centre du Mali
Au Mali, la situation dans le centre du pays ne cesse de se dégrader. Les attaques contre les forces armées maliennes sont quasi hebdomadaires et les assassinats ciblés sont réguliers. La mission des Nations unies au Mali (la Minusma), prévoit de renforcer sa présence dans la région. En 2016, dans le centre du Mali, plus d’une centaine d’assassinats ciblés ont eu lieu contre des notables ou des leaders communautaires accusés de collaborer avec les autorités. Et la tendance ne semble pas prêt de s’inverser en 2017, alors que la Minusma tarde à renforcer sa présence dans cette partie du pays. RFI

Dans l’est du Niger, un programme d’amnistie qui divise
Les habitants de la ville de Goudoumaria, qui va accueillir un camp de déserteurs, sont partagés sur cette initiative gouvernementale. Le 4 × 4 accélère et vole sur le sable fin. Dans un rugissement de moteur, il bondit en haut de la dune et plonge dans une cuvette, pour s’arrêter sur une portion de sol plus dur. Ibrahim Hassan, le préfet de Goudoumaria (dans l’est du Niger) s’extirpe de la place passager. Il désigne quelques toits de tôle neufs : «Voilà, on se trouve sur le site réservé à accueillir les repentis de Boko Haram.» Au milieu, une borne-fontaine abrite une colonie de scarabées attirés par l’ombre et l’humidité. Initialement, le site devait accueillir des déplacés, mais personne n’est jamais venu. Trop éloigné de l’épicentre de la crise. Précisément l’une des raisons pour lesquelles il a été retenu pour les repentis. Il esquisse du bras les contours du futur camp : «Le gouvernement va d’abord mettre les moyens pour une clôture, puis un poste pour les forces de défense et de sécurité. Les hangars en tôle vont être transformés en logements. Nous avons un forage à côté.» Il a tout en tête. «On va leur faire une rééducation, leur apprendre des métiers et ils vont être instruits – parce que la religion qu’ils pratiquent n’est pas celle que nous connaissons. Ensuite, ils seront réinsérés.» Libération

Guinée: session extraordinaire du Parlement pour réformer le code électoral
En Guinée, les députés ont ouvert ce jeudi 9 février une session extraordinaire à l’Assemblée nationale, convoquée par un décret du président de la République, Alpha Condé, alors que la prochaine session devait initialement avoir lieu en avril. Objectif ? Réviser le code électoral afin d’organiser les élections locales et communales. « Je déclare ouverts les travaux de la session extraordinaire », a annoncé jeudi le président de l’Assemblée nationale, Claude Kory Kondiano, devant un hémicycle plein au trois quarts. A l’ordre du jour : la révision du code électoral. Le texte fait débat entre les parlementaires, comme le rappelle dans son discours le président de l’Assemblée nationale. « Nous devons nous efforcer de doter notre pays de lois qui soient acceptées par tous parce qu’inclusives. Je vous invite donc à transcender nos divergences dans l’intérêt supérieur de notre pays », a lancé Claude Kory Kondiano à la tribune. RFI

Ghana: Affaire de 200 véhicules emportés, le NDC dément et défie le gouvernement
L’ex parti au pouvoir au Ghana, le National Democratic Congress (NDC), a publié la liste complète des voitures du parc automobile de la présidence après les allégations faisant état de la disparition de plus de 200 véhicules. Le NDC Search NDC trouve que l’accusation est un projet du gouvernement pour diaboliser les membres de l’ex administration à des fins de propagande partisane. Dans une note rendue publique à Accra, Johnny Osei Kofi, l’ex directeur adjoint au cabinet de la présidence a déclaré que le gouvernement du Président Nana Akufo-Addo déforme les faits et que les affirmations d’Eugène Arhin, l’actuel directeur des communications à la présidence sont « une suite de distorsions et de mauvaise foi qui ont caractérisé la conduite de l’équipe du NPP durant la transition ». Koaci

Côte d’Ivoire: un haut gradé annonce la fin de la mutinerie des forces spéciales
Les soldats des Forces spéciales ivoiriennes qui s’étaient mutiné mardi dans leur base d’Adiaké, à 90 km à l’est d’Abidjan, pour réclamer des primes, ont mis fin jeudi à leur mouvement, a indiqué un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat. « Nous nous sommes parlés entre soldats. Ils ont compris et regrettent de s’être laissé emporter. Ils ont présenté leurs excuses aux autorités (…) d’Adiaké et aux populations pour tous les désagréments causés », a affirmé cet officier supérieur. Interrogé sur les informations faisant état de la satisfaction des revendications des mutins, l’officier a répondu: « c’est faux! « . « Il n’y a pas eu besoin d’accord, encore moins secret. Il n’y a eu aucune négociation avec le gouvernement », a poursuivi ce gradé ayant pris part aux discussions entamées mercredi entre la hiérarchie militaire et les mutins. RTBF

Education, justice, santé: la grogne sociale continue au Gabon
Au Gabon, alors que la CAN vient de se terminer, le gouvernement doit s’atteler à régler les problèmes sociaux du moment. Depuis plusieurs mois, le pays connaît des mouvements d’humeur dans divers secteurs : poste, éducation, justice, santé, secteur pétrolier. Le gouvernement a pu éteindre plusieurs incendies sociaux en obtenant notamment des accords avec les salariés de la Poste puis de l’entreprise pétrolière Shell. Mais plusieurs dossiers restent brûlants. RFI

Centrafrique : le difficile chemin de la pacification
Trois hommes armés et deux civils ont été tués à Bangui lors d’un accrochage mardi soir, dans le quartier musulman du PK5 opposant la gendarmerie à un groupe dit d’autodéfense. Les accrochages de ce type sont de plus en plus fréquents, et pas qu’à Bangui. Dans le quartier du PK5 mardi 8 février, les échanges de tirs ont duré une vingtaine de minutes d’après des témoins. Le ministre centrafricain de l’Intérieur, Jean-Serge Bokassa, a parlé d’une « opération visant à arrêter le chef du groupe armé qui sème la terreur dans le quartier du PK5 ». Selon lui, le principal visé surnommé Big Man, aurait d’abord ouvert le feu sur les gendarmes venus l’interpeller, lesquels auraient « répliqué ». Jeune Afrique

Cameroun: un mouvement anglophone milite pour une autre répartition des richesses
La contestation se poursuit dans les régions anglophones du Cameroun. Le mouvement que l’on appelle le Consortium de la société civile anglophone a beau être interdit par les autorités, il reste mobilisé. Il appelle à une opération ville morte ce vendredi et samedi. Le mouvement envisage aussi désormais d’autres formes d’action. Après la pression sociale, les grèves, les manifestations, les journées ville morte, les protestataires misent sur la pression économique. Le Consortium de la société civile anglophone demande à plusieurs entreprises, notamment pétrolières, de ne plus payer leurs impôts. De ne pas verser de taxes à ce qu’il qualifie d’administration corrompue. Selon le mouvement, les richesses des zones anglophones sont transférées dans d’autres régions pour assurer leur développement, tandis que l’ouest reste mal équipé et manque d’infrastructures. RFI

« Se retirer de la Cour pénale internationale nuit à la justice pour tous » dixit Adama Dieng
Alors que le Burundi, l’Afrique du Sud et la Gambie ont annoncé leur intention de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, estime que dénoncer le Statut de Rome nuit à la justice internationale pour tous. Le mois de juillet 2017 marquera le quinzième anniversaire de l’entrée en vigueur du Statut de Rome portant création de la CPI. «La négociation et l’adoption du Statut de Rome demeurent l’une des plus importantes réalisations du siècle dernier en matière de lutte contre l’impunité. Depuis l’adoption du Statut, plus de la moitié des États de la planète sont devenus membres de la Cour. Trente-quatre États parties sont africains, ce qui constitue le plus grand groupe régional à ce jour», souligne M. Dieng dans un point de vue publié dans The East African. Selon lui, «l’Afrique a tout lieu d’être fière de la création de la Cour, considérée à juste titre comme le début d’un nouveau chapitre de la lutte contre l’impunité et un moyen de tenir responsables de leurs actes ceux qui ont trop longtemps méprisé la vie et la dignité de leur population». Sidwaya

Burundi: grandes manœuvres autour de la reprise du dialogue
L’équipe du facilitateur dans la crise burundaise vient d’annoncer la reprise du dialogue la semaine prochaine, du 16 au 18 février à Arusha, où devrait être abordé pour la première fois les questions de fond après plusieurs sessions consacrés aux préliminaires et qui se sont soldés par un échec. Cette session survient après les propos tenus par l’ancien président tanzanien, qui avait estimé que la question du 3e mandat ne se posait plus, et qu’il allait focaliser les discussions sur les prochaines élections, prévues en 2020. Des propos qui avaient suscité la colère de la principale coalition de l’opposition burundaise, le Cnared. Officiellement, les positions sont toujours aussi tranchées, mais de grandes manœuvres sont en cours. RFI

RDC: la CENI a déjà enrôlé 13 millions d’électeurs
La commission électorale nationale indépendante (CENI) a déjà enrôlé environ 13 millions d’électeurs dont plus de 2 millions au Nord-Kivu depuis le lancement des opérations d’enrôlement en RDC en juillet 2016. Le vice-président de la CENI, Norbert Basengezi, a communiqué ces chiffres à la délégation du 5ecomité de l’Assemblée générale des Nations unies en charge de l’administration et du budget en visite de travail à Goma. Selon M. Basengezi, 48% de personnes déjà enrôlées sont des femmes. Le vice-président de la CENI a déclaré être « satisfait » de ce résultat. Lors des élections de 2011, environ 32 millions de Congolais s’étaient enregistrés sur les listes électorales. Lancées en juillet 2016, les opérations d’enrôlement des électeurs en prévision des prochaines élections sont censées prendre fin en juillet 2017. Selon l’accord politique signé le 31 juillet dernier, les élections présidentielle et législatives doivent être organisées avant la fin de cette année. Radio Okapi

Afrique du Sud : chaos au Parlement pour le discours de Zuma
Le discours à la Nation du président sud-africain, sous pression d’appels de l’opposition à démissionner, a donné lieu jeudi à une bagarre générale suite à l’expulsion violente de députés qui tentaient d’empêcher Jacob Zuma de s’exprimer. Une trentaine d’agents de sécurité ont été envoyés pour faire sortir de force les députés d’opposition du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) et ont échangé des coups avec les élus. Pendant plus d’une heure, ces derniers, vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs et de femme de ménage, avaient interrompu le président Zuma, estimant qu’il n’était pas légitime pour s’exprimer car il a violé la Constitution. « En face de nous est assis un homme incorrigible, pourri jusqu’à la moelle », a lancé le leader des EFF, Julius Malema, désignant Jacob Zuma. »Vous êtes un délinquant constitutionnel », a renchéri Mbuyiseni Ndlozi, un autre député EFF. En mars, la justice avait en effet reconnu le chef de l’État coupable de violation de la Constitution pour avoir fait payer par le Trésor public des travaux de modernisation de sa résidence privée du KwaZulu-Natal (est).Il en a depuis remboursé une petite partie, soit un demi-million d’euros. Africa1